Tweet
La Cour suprême d’Arabie Saoudite a confirmé la peine de 10 ans de prison et de 1000 coups de fouet contre le blogueur saoudien Raef Badaoui pour «insulte à l’islam», a indiqué hier son épouse, citée par l’AFP.
«La Cour suprême a confirmé la décision d’infliger à Raef 10 ans de prison, 10 ans d’interdiction de sortie du royaume et 1000 coups de fouet», a déclaré son épouse Ensaf Haidar, ajoutant que la condamnation est assortie d’une amende d’un million de rials (266 000 dollars). Réfugiée à Paris avec ses trois enfants l’épouse du blogueur fait campagne en Europe pour défendre la cause de Raef Badaoui. Lors d’une conférence de presse, fin mai à Paris, elle a indiqué que le but de sa campagne «n’est pas de faire pression sur Riyad, mais de communiquer sur un cas humanitaire, celui de mon mari qui a toujours prôné la paix et la liberté, et qui aujourd’hui manque cruellement à sa famille».
Raef Badaoui a été condamné en 2014 à 10 ans de prison et à 1000 coups de fouet (50 par semaine pendant 20 semaines) pour «insulte à l’islam». Il a subi une première séance de flagellation le 9 janvier, mais les séances suivantes ont été repoussées d’abord pour des raisons de santé, puis pour des motifs non précisés. Mme Haidar a indiqué craindre que les séances de flagellation reprennent rapidement, peut-être «à partir de la semaine prochaine».
Animateur du site internet Liberal Saudi Network et lauréat 2014 du prix Reporters sans frontières (RSF) pour la liberté de la presse, Raef Badaoui est emprisonné depuis 2012. Consacré à la défense de la liberté d’expression, son site internet a demandé la fin de l’influence religieuse dans le royaume saoudien.
La condamnation de Raef Badaoui à la prison et à la flagellation a été dénoncée un peu partout dans le monde. L’Organisation des Nations unies (ONU) la qualifie d’«inhumaine» et de nombreuses associations de défense des droits de l’homme exigent la libération immédiate du blogueur. Le directeur d’Amnesty International pour le Moyen-orient et l’Afrique du Nord, Philip Luther, a déclaré qu’«il est odieux que ce jugement cruel et injuste ait été maintenu».
Il observe qu’en refusant de revenir sur cette condamnation, les autorités saoudiennes «ont fait montre d’un mépris impitoyable vis-à-vis de la justice et des dizaines de milliers de voix qui ont appelé à sa libération immédiate et inconditionnelle à travers le monde». L’Arabie Saoudite a dénoncé la campagne médiatique autour de Raef Badaoui, rejetant toute «ingérence» et toute critique contre son système judiciaire. Les violations des droits de l’homme et l’asphyxie de la liberté d’expression et d’opinion en Arabie Saoudite sont consacrées comme culture et tradition.
La liste des victimes est incommensurable. Le rappel de quelques cas illustre la situation en la matière. La cour criminelle de Riyad a condamné, le 25 juin 2014, Fawzan Al Harbi, l’un des fondateurs de l’Association saoudienne pour les droits civils et politiques (ACPRA) qui recense les exactions et violations des droits de l’homme en Arabie Saoudite, à une peine de sept ans d’emprisonnement, assortie d’une interdiction de quitter le territoire pour la même durée. Il est accusé de «préparation, stockage et transmission d’informations qui nuisent à l’ordre public» en vertu de la loi anticybercriminalité de mars 2007.
Impunité
Le 3 juillet de la même année, la cour d’appel a confirmé la peine prononcée le 17 juin par la cour pénale de Djeddah, spécialisée sur les questions de sécurité nationale et de terrorisme, contre l’écrivain Mukhlif Al Shammari. Il est condamné à cinq ans de réclusion criminelle pour avoir diffusé sur YouTube une vidéo dans laquelle deux filles ont témoigné des mauvais traitements dont elles ont été victimes.
Aussi, il est frappé d’interdiction pour dix ans de publier ou de paraître dans les médias, ainsi que la possibilité de quitter le territoire saoudien. Le 6 juillet, le fondateur de l’Observatoire saoudien des droits humains, Waleed Abu Al Khair, arrêté le 15 avril — accusé de «préparation, stockage et transmission d’informations qui nuisent à l’ordre public», «incitation à la rébellion», «publication de fausses informations dans le but de nuire à l’Etat», «outrage à magistrat» et «création d’une ONG sans autorisation» — est condamné à quinze ans d’emprisonnement assortie d’une interdiction de voyager de quinze ans au terme de sa peine.
Promptes à dénoncer les violations des droits de l’homme dans certains pays, les grandes puissances démocratiques ont toujours opté pour une dénonciation sélective des tyrannies des autocrates contre leurs peuples. Pour le cas du royaume wahhabite, les chantres des droits de l’homme préfèrent entretenir l’indifférence. Après tout, que valent la dignité ou la liberté d’un peuple face aux gisements de pétrole et aux contrats faramineux ? Il est connu dans l’histoire récente que derrière toute dictature, il y a une démocratie. Mais cela est une autre histoire, laquelle dépend de celui qui écrit l’histoire et, en la circonstance, des rapports de force.
Amnay idir
«La Cour suprême a confirmé la décision d’infliger à Raef 10 ans de prison, 10 ans d’interdiction de sortie du royaume et 1000 coups de fouet», a déclaré son épouse Ensaf Haidar, ajoutant que la condamnation est assortie d’une amende d’un million de rials (266 000 dollars). Réfugiée à Paris avec ses trois enfants l’épouse du blogueur fait campagne en Europe pour défendre la cause de Raef Badaoui. Lors d’une conférence de presse, fin mai à Paris, elle a indiqué que le but de sa campagne «n’est pas de faire pression sur Riyad, mais de communiquer sur un cas humanitaire, celui de mon mari qui a toujours prôné la paix et la liberté, et qui aujourd’hui manque cruellement à sa famille».
Raef Badaoui a été condamné en 2014 à 10 ans de prison et à 1000 coups de fouet (50 par semaine pendant 20 semaines) pour «insulte à l’islam». Il a subi une première séance de flagellation le 9 janvier, mais les séances suivantes ont été repoussées d’abord pour des raisons de santé, puis pour des motifs non précisés. Mme Haidar a indiqué craindre que les séances de flagellation reprennent rapidement, peut-être «à partir de la semaine prochaine».
Animateur du site internet Liberal Saudi Network et lauréat 2014 du prix Reporters sans frontières (RSF) pour la liberté de la presse, Raef Badaoui est emprisonné depuis 2012. Consacré à la défense de la liberté d’expression, son site internet a demandé la fin de l’influence religieuse dans le royaume saoudien.
La condamnation de Raef Badaoui à la prison et à la flagellation a été dénoncée un peu partout dans le monde. L’Organisation des Nations unies (ONU) la qualifie d’«inhumaine» et de nombreuses associations de défense des droits de l’homme exigent la libération immédiate du blogueur. Le directeur d’Amnesty International pour le Moyen-orient et l’Afrique du Nord, Philip Luther, a déclaré qu’«il est odieux que ce jugement cruel et injuste ait été maintenu».
Il observe qu’en refusant de revenir sur cette condamnation, les autorités saoudiennes «ont fait montre d’un mépris impitoyable vis-à-vis de la justice et des dizaines de milliers de voix qui ont appelé à sa libération immédiate et inconditionnelle à travers le monde». L’Arabie Saoudite a dénoncé la campagne médiatique autour de Raef Badaoui, rejetant toute «ingérence» et toute critique contre son système judiciaire. Les violations des droits de l’homme et l’asphyxie de la liberté d’expression et d’opinion en Arabie Saoudite sont consacrées comme culture et tradition.
La liste des victimes est incommensurable. Le rappel de quelques cas illustre la situation en la matière. La cour criminelle de Riyad a condamné, le 25 juin 2014, Fawzan Al Harbi, l’un des fondateurs de l’Association saoudienne pour les droits civils et politiques (ACPRA) qui recense les exactions et violations des droits de l’homme en Arabie Saoudite, à une peine de sept ans d’emprisonnement, assortie d’une interdiction de quitter le territoire pour la même durée. Il est accusé de «préparation, stockage et transmission d’informations qui nuisent à l’ordre public» en vertu de la loi anticybercriminalité de mars 2007.
Impunité
Le 3 juillet de la même année, la cour d’appel a confirmé la peine prononcée le 17 juin par la cour pénale de Djeddah, spécialisée sur les questions de sécurité nationale et de terrorisme, contre l’écrivain Mukhlif Al Shammari. Il est condamné à cinq ans de réclusion criminelle pour avoir diffusé sur YouTube une vidéo dans laquelle deux filles ont témoigné des mauvais traitements dont elles ont été victimes.
Aussi, il est frappé d’interdiction pour dix ans de publier ou de paraître dans les médias, ainsi que la possibilité de quitter le territoire saoudien. Le 6 juillet, le fondateur de l’Observatoire saoudien des droits humains, Waleed Abu Al Khair, arrêté le 15 avril — accusé de «préparation, stockage et transmission d’informations qui nuisent à l’ordre public», «incitation à la rébellion», «publication de fausses informations dans le but de nuire à l’Etat», «outrage à magistrat» et «création d’une ONG sans autorisation» — est condamné à quinze ans d’emprisonnement assortie d’une interdiction de voyager de quinze ans au terme de sa peine.
Promptes à dénoncer les violations des droits de l’homme dans certains pays, les grandes puissances démocratiques ont toujours opté pour une dénonciation sélective des tyrannies des autocrates contre leurs peuples. Pour le cas du royaume wahhabite, les chantres des droits de l’homme préfèrent entretenir l’indifférence. Après tout, que valent la dignité ou la liberté d’un peuple face aux gisements de pétrole et aux contrats faramineux ? Il est connu dans l’histoire récente que derrière toute dictature, il y a une démocratie. Mais cela est une autre histoire, laquelle dépend de celui qui écrit l’histoire et, en la circonstance, des rapports de force.
Amnay idir
, coloniser un continent?
Commentaire