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Armée – politique : la fin de l’illusion

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  • Armée – politique : la fin de l’illusion

    Il y a des moments comme ça dans la vie d’une Nation dont on peut instantanément ressentir l’ampleur historique. Aujourd’hui, 8 juin 2015, nous avons assisté à ce genre de moment. Ahmed Gaid Salah, vice-ministre de la Défense, chef de l’état-major de l’Armée nationale populaire, a signé une lettre adressée au Secrétaire général du Front de libération national, Amar Saâdani, pour le féliciter de son « plébiscite, à l’unanimité », à la tête du parti.
    Deux adjectifs viennent à l’esprit. Inédit. Irréel. Pour la première fois de l’histoire de l’Algérie indépendante, le chef d’état-major apporte son soutien public à un homme politique. Ce faisant, il apporte avec lui le soutien de toute la structure de l’omnipotente armée algérienne. En signant cette lettre, le vice-ministre et chef d’état-major ne rebat pas les cartes. Il les déchire et souffle dessus pour les éparpiller. Il brise toute éventuelle illusion qui pouvait encore laisser croire que les dés n’étaient pas pipés.

    Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, est lui dans de beaux draps. Lui qui évoquait la nécessité de faire sortir l’armée du jeu politique pour bâtir un « État civil » se retrouve destinataire d’un soutien massif qu’il ne peut refuser.
    Une onctueuse ironie, dont Saâdani n’a que faire. Jamais son poste n’aura été autant sécurisé que maintenant. Après la lettre de soutien du président Bouteflika et celle du général Gaïd Salah, les plus naïfs d’entre nous devront se soumettre à l’implacable réalité. Celle qui dicte que, de facto, le prochain candidat du FLN sera le candidat de l’armée et sera à n’en pas douter le prochain président de l’Algérie.
    Et si c’était là la finalité de Gaïd Salah, à qui on prête des ambitions politiques ? En soutenant Saâdani, Gaïd Salah mise sans doute sur le soutien du FLN pour mettre ses ambitions à exécution, un jour, peut-être. Un inévitable retour d’ascenseur dans un jeu de cartes dont le vainqueur est connu d’avance et où se joue l’avenir de 40 millions d’Algériens.
    Yacine Babouche
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