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MAROC:La Caisse de compensation, ce machin budgétivore... les chiffres de 2002 à 2014

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  • MAROC:La Caisse de compensation, ce machin budgétivore... les chiffres de 2002 à 2014

    L'une des grandes fiertés du gouvernement Benkirane, et de Benkirane lui-même, est d'avoir su dompter l'ogre de la Caisse de la compensation. Et il est vrai que quand on scrute les chiffres et les sommes englouties depuis 2002, on a le tournis. Revue de détail.

    Ainsi, sur ces 12 années, ce sont plus 316,2 milliards de DH qui ont été dépensés en compensation des produits de première nécessité, soit environ 35 milliards de dollars. Autrement dit, les dépenses de la Caisse en 12 ans sont équivalentes au tiers du PIB du Maroc en 2013, et pratiquement à celui de 2002 (ce qui indique, en passant, que le PIB national a été multiplié par 2,5 en 12 ans).

    Cela étant, les budgets de la compensation ont réalisé un grand bond en avant, un saut de géant même, entre 2002 et 2014, passant de 3,9 milliards à 56,4 milliards de DH de 2012. Pour 2014, ce budget a été ramené à environ 33 milliards et en 2015, le gouvernement avait projeté économiser 10 milliards, pour réduire le budget global de la Compensation à 23 milliards (8 milliards ont déjà été économisés à fin avril !)...Le plus grave est que les dépenses de subvention ont aggravé le déficit public qui est passé de 2,2% du PIB en 2009 à près de 7% en 2012, encore que pour cette dernière année, le déficit avait bondi en raison d'une "erreur" de la Trésorerie générale du royaume qui avait réglé les subventions sur les hydrocarbures pour 2011 à fin 2011, alors qu'elle avait payé celles de 2010 en 2011.

    Cette année 2012 était également celle des augmentations à l'international de tous les cours subventionnés par le gouvernement, avec un pétrole à 112 dollars le baril, une tonne de blé tendre à 310 dollars et une tonne de sucre à 578 dollars. Mais le "trou" de la Compensation 2012 avait également été creusé par l'achat à prix d'or de la paix sociale en 2011, par le gouvernement el Fassi qui avait réagi aux manifestations en actionnant le levier des augmentations des salaires du secteur public.

    Après les législatives de 2011, le gouvernement Benkirane aura réussi à lever en trois ans la subvention sur les hydrocarbures, établissant une vérité des prix fondée sue l'indexation sur les cours mondiaux, et un calcul bimensuel des prix à la pompe. Aujourd'hui, le gouvernement Benkirane s'apprête à lever le soutien au gaz butane, par le retrait d'une somme d'environ 100 DH sur les factures d'électricité pour les familles nécessiteuses. Il faut savoir que cette compensation du butane aura à elle seule coûté à l'Etat une somme de 92,3 milliards de DH de 2002 à 2014 ; en 2014, la subvention du gaz butane était d'environ 16 milliards de DH. Le gouvernement tient à cette décompensation du gaz butane car il elle ne profite que pour une petite partie aux familles pauvres du Maroc (environ 12% des 16 milliards), le gros du budget allant aux entreprises, aux cafés et aux exploitations agricoles qui, désormais, et très certainement dès la fin de cette année 2015, paieront le vrai prix du gaz qu'ils utilisent.

    Panoraost

  • #2
    Sur ce dossier précisément, Benkirane a fait un travail énorme que personne n'a osé faire avant lui...mais d'un autre coté, il a pas réussi à créer de la croissance (qu'il avait promis lors des élections) et à améliorer le pouvoir d'achat des marocains....tu vire les subventions, c'est très bien... mais donne moi les moyens de gagner plus...sinon, c'est injuste.

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    • #3
      L'une des grandes fiertés du gouvernement Benkirane, et de Benkirane lui-même, est d'avoir su dompter l'ogre de la Caisse de la compensation.
      Il ne faut pas exagérer. Les seuls produits touchés par la réforme sont les produits petroliers. Il reste le butane, le pain, le sucre et la centaine de fonds spéciaux d'aide à toute sorte de machins.

      D'autre part, le deal était de réformer et "compenser" les couches défavorisées. Un excellent article d'Akesbi en parle dans le détail.

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      • #4
        Il ne faut pas exagérer. Les seuls produits touchés par la réforme sont les produits petroliers.

        Jawzia
        Les subventions aux carburants représentent 5,1 % du PIB du Maroc et c'est déjà ça d’économisé quoiqu'en pensent les éternels aigris qui devraient plutôt s'attaquer au tout compensation chez eux surtout que les périodes de vaches maigres s'annoncent avec la dégringolade du prix du baril.

        Pour le butane , il est question d'une baisse de la facture de l’électricité en contrepartie d’une diminution des aides.

        Pour le sucre , il est prévu de taxer les gros consommateurs que sont les sociétés de boissons gazeuses

        Au moins le Maroc se soigne ..en attendant que d'autres suivent si , bien évidemment , la junte n'a pas peur de sauter après avoir tant subventionné pour gagner la paix sociale.

        http://www.algerie-dz.com/forums/sho...d.php?t=352017

        Je rejoins rodmaroc sur le suivi de ces décompensations qui doivent servir à investir dans des projets structurants ...
        Dernière modification par Serpico, 09 juin 2015, 23h06.

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        • #5
          Envoyé par haddou
          sur ces 12 années, ce sont plus 316,2 milliards de DH qui ont été dépensés en compensation des produits de première nécessité,
          316,2 milliards de DH = 2,730 milliards US / an

          Envoyé par Serpico
          Au moins le Maroc se soigne ..en attendant que d'autres suivent si , bien évidemment , la junte n'a pas peur de sauter après avoir tant subventionné pour gagner la paix sociale
          Les subventions en Algerie existent avant le printemps arabe

          La derniere nouvelle le gouvernement marocain veut privatiser les aéroports (S:assabah)

          .
          Dernière modification par Ciel, 10 juin 2015, 03h13.

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          • #6
            Réforme de la Caisse de compensation au Maroc: « Le gouvernement n’a pas tenu ses promesses », selon Najib Akesbi

            le 23.03.2015 à 13h35 | Par Ristel Tchounand

            La réforme engagée par le gouvernement lui permet de faire des économies conséquentes, lesquelles ont avoisiné les 9 milliards en 2014. Mais d’après l’économiste Najib Akesbi, la réforme actuelle n’est pas à la hauteur des engagements de l’Etat. Interview.

            ********: Au moment où les instances financières internationales saluent la réforme de la compensation et que l’Etat lui-même se félicite de cette « avancée », vous estimez qu’il n’y a pas eu de réforme. Pourquoi ?
            Najib Akesbi: Je dis qu’il n’y a pas eu de réforme précisément par rapport à celle qui avait été annoncée par ce gouvernement même. Rappelez-vous, lorsqu’il est arrivé, ce gouvernement, et pour la première fois, prétendait conduire une réforme de la Caisse de compensation qui se distinguait par son originalité parce qu’elle ne se contentait pas de la seule suppression des subventions et donc de libéralisation des prix (ce qui est au demeurant le remède traditionnel des institutions financières internationales), mais devait accompagner cette libéralisation par le ciblage de la partie de la population qui risquait de pâtir de la hausse des prix, et la distribution en sa faveur d’une aide sous forme d’un revenu direct, à même de lui permettre d’acquérir les produits devenus plus chers, évitant ainsi de s’appauvrir en conséquence de la libéralisation des prix… Donc une réforme en deux volets intimement liés : distribution de revenus directs et suppression des subventions. Chacun se rappelle des membres du gouvernement qui se répandaient dans les médias pour plaider en faveur de cette réforme (on a même vu le chef du gouvernement à la télévision parler de nécessité pour les pauvres d’ouvrir des comptes bancaires pour recevoir l’argent qui allait leur être viré du Trésor public !).

            Par rapport à ce modèle de réforme promise, où en sommes-nous donc ? On voit bien qu’on en est très loin. La composante « Distribution de revenus » a tout bonnement été évacuée, ne gardant de la « réforme » que celle de la libéralisation des prix… De sorte qu’au final, ce gouvernement n’a rien fait d’autre que revenir à la vieille « recette » du FMI des années 80 du siècle passé : libéralisation des prix sous prétexte de « vérité des prix », point à la ligne ! Du reste, vous parlez d’institutions internationales qui saluent la « réforme », mais comment s’en étonner puisque c’est leur vision de la « réforme » de la caisse de compensation que ce gouvernement est finalement en train de mettre en œuvre ! Comment s’en étonner ? Certes, en cela ce gouvernement n’aura pas fait pire que les gouvernements qui l’ont précédé, et pour être honnête, il faut rappeler que ce sont de basses manœuvres politiciennes qui l’ont acculé à cette issue peu glorieuse (sortie d’un parti du gouvernement…), d’accord, mais en revanche, il faut qu’à son tour, ce gouvernement ait aussi l’honnêteté de reconnaître que ce qu’il appelle « réforme » aujourd’hui n’a rien à voir avec ce qu’il avait promis hier.

            Après les carburants, l’Exécutif semble vouloir s’attaquer à la décompensation du butane. Le quotidien Akhbar Youm révélait le semaine dernière qu’une subvention de 100 dh aux foyers pauvres serait à l’étude. A noter que selon la presse, le sucre et la farine pourraient également être décompensés prochainement. Que pensez-vous de tout cela ? Pour quelles raisons ?
            Il faut bien comprendre que ce dont il était question, c’est bien d’une vision globale qui pour moi devait revenir à une vraie avancée sociale à travers laquelle l’Etat, au-delà d’une simple « compensation » de la hausse du prix de quelques produits de base, doit assurer à une partie de la population, des citoyens auxquels les conditions de la vie ne permettent pas de vivre décemment de leur travail, cet Etat doit donc lui assurer un revenu que j’appelle le « Revenu de la Dignité ». Beaucoup d’Etats démocratiques font cela aujourd’hui, et c’est bien la moindre des choses dès lors que les citoyens paient des impôts à cet Etat et qu’on adhère un tant soit peu à une approche redistributive par les finances publiques. L’enjeu véritable donc, ce n’est pas la « compensation » mais la garantie d’un revenu décent à la partie de la population qui en a besoin. Par rapport à cette vision, on voit bien que même si le gouvernement arrive à mettre en œuvre cette « compensation de 100 Dh », on est plus dans « le bricolage » que dans la politique réfléchie et de long terme…

            Depuis deux ans, alors que le Maroc émettait ses premiers emprunts obligataires, vous avertissiez déjà qu’il allait perdre sa souveraineté. D’ailleurs, vous le décrivez souvent comme un « bon élève » du FMI. Aujourd’hui, plusieurs voix s’élèvent appelant Rabat à récupérer sa souveraineté. Au point où nous en sommes et au regard de tous les engagements pris, comment l’Etat pourrait-il s’y prendre pour faire machine arrière ?
            Le drame de ce pays est qu’on est toujours « en retard d’une guerre » pour prendre conscience des problèmes et encore plus pour leur apporter les solutions appropriées. Oui, comme toujours, quand vous êtes parmi les premiers à sonner l’alarme, on vous traite de « pessimiste », de « gauchiste » ou que sais-je encore… Et puis quand les faits imposent leur évidence, sans vergogne on fait comme si personne ne savait, et on se remet à réinventer la roue ! Mais peu importe, ce qui est aujourd’hui patent, et qu’on savait depuis longtemps, c’est que fondamentalement la même logique et les mêmes mécanismes qui avaient conduit à la crise de la dette des années 80 sont à nouveau à l’œuvre, même si évidemment les formes et les modalités peuvent changer. A la base on a toujours un problème d’incapacité du système fiscal à mobiliser des ressources pour financer correctement le budget de l’Etat, en hausse continue. Au lieu de s’atteler à une véritable réforme fiscale (certes plus difficile, politiquement plus risquée…), on cède toujours à la solution de facilité : l’endettement. Et on recommence à s’endetter, s’endetter, tout en jurant par tous ses dieux que la situation est toujours « soutenable », « maîtrisable »… jusqu’au moment où on s’aperçoit qu’on est déjà en plein engrenage de la dette : on s’endette juste pour rembourser la dette, puis l’étau financier se resserrant, on se met à demander des facilités aux créanciers, lesquels exigent en contrepartie des « conditionnalités », en termes de politiques économiques, financières, sociales… A ce stade, on a déjà perdu sa souveraineté.

            Ce scénario est aujourd’hui en cours à travers le mécanisme plus subtile mais encore plus pernicieux de la dite « Ligne de précaution et de liquidité » du FMI…

            Et si vous voulez, en référence au scénario que je viens de décrire, prendre la mesure de l’engrenage dans lequel nous sommes déjà engagés, deux chiffres devraient suffire : Le premier est celui de ce que j’appelle le « taux d’autosuffisance fiscale » et qui nous montre que l’ensemble des recettes fiscales ne permettent aujourd’hui de couvrir que 58% des dépenses du Budget général de l’Etat… Voilà pour l’incapacité du système fiscal à assurer un niveau de financement acceptable des dépenses publiques.

            Quant à l’endettement qui ne sert qu’à rembourser la dette, il suffit de savoir qu’en 2015, l’Etat doit emprunter 66 milliards et rembourser 68 milliards de dirhams, soit 25% de ses recettes et 21% de ses dépenses ! Voilà pour les faits, et la question ne me semble pas être de faire « marche arrière » ou « avant », mais de prendre conscience que le mal est structurel et ne peut être surmonté que sur la longue durée. Les réformes de fond, on les connaît : réforme fiscale, réforme du statut et du système de rémunération dans la fonction publique, rationalisation des dépenses d’investissement et de fonctionnement des administrations, réforme du système des retraites, réforme (la vraie !) de la Caisse de compensation, reconversion en investissement d’une partie de la dette, extérieure mais aussi intérieure… Aucune de ces réformes n’est simple et toutes demandent beaucoup de courage politique et de détermination, mais elles sont toutes incontournables et demandent du temps. C’est dire qu’on n’est pas sortis de l’auberge ! Il faudra beaucoup de temps, de « sueurs et de larmes » pour remonter la pente…
            Dernière modification par jawzia, 10 juin 2015, 13h02.

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            • #7
              Mais d’après l’économiste Najib Akesbi, la réforme actuelle n’est pas à la hauteur des engagements de l’Etat
              Rappelons tout de même que Najib Akesbi est membre du Comité central de l'Union Socialiste des Forces Populaires (USFP). L'USFP est avec l'Istiqlal l'un des principaux partis politiques d'opposition.

              Nous ne pouvons pas savoir si Mr Akesbi s'exprime ici en tant qu'économiste ou en tant membre du CC d'un parti d'opposition.

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              • #8
                Ce que M Akesbi ne dit pas , c'est que ce gouvernement a trouvé une situation catastrophique des finances publiques léguée par l'ancien gouvernement géré par les socialistes et les istiqlaliens , la première chose était de réduire les déficits cumulés pour assainir les finances et relancer les investissements publics ,qui ont été revus à la baisse afin de colmater les brèches et s'endetter de plus auprès des bailleurs de fonds ,maintenant qu'on a commencé par la décompensation des produits pétroliers qui représentent le gros morceau ,ceci permettra au gouvernent de dégager des fonds pour les investir ailleurs dans des secteurs productifs comme la nouvelle stratégie industrielle 2015-2020 et l'alimentation du fonds Ramed qui touche une population de 8 millions dont on a étendu la couverture à d'autres maladies,l'aide aux veuves ,la couverture médicale des étudiants ,en attendant de s'attaquer au sucre et au pain qui sont plus faciles à décompenser
                Quand au butane on parle d'une aide qui sera distribuée aux détendeurs de la carte Ramed


                Il aurait du donner sa potion magique pour les déficits laissés par l'ancien gouvernement
                Dernière modification par haddou, 10 juin 2015, 14h34.

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                • #9
                  on connait les delires de mr akesbi, il demontre que la situation est catastrophique mais propose quand meme « Revenu de la Dignité »

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                  • #10
                    Ciel

                    La derniere nouvelle le gouvernement marocain veut privatiser les aéroports (S:assabah)
                    ---------------

                    (S:assabah) Ca c'est des chiffons qui ne connaissent rien en économie. Spécialiste des pages jaunes.

                    La privatisation n'est pas possible dans ce cas d’espèce puisqu'il s'agit d'un service public qui est en plus stratégique.

                    On parle effectivement de la concession des aéroports dans le cadre de partenariat public-privé et je pense que ça peut être une bonne chose pour l'amélioration de la qualité des services et l'accélération des investissements.

                    Ce modelé est pratiqué ailleurs dans le monde.
                    Dernière modification par ecoyoussef, 10 juin 2015, 16h31.

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                    • #11
                      Taux américains: attachez vos ceintures, prévient la BM

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