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La Sittelle kabyle un oiseau rare et unique en Algerie

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  • La Sittelle kabyle un oiseau rare et unique en Algerie

    La Sittelle kabyle (Sitta ledanti), également connue sous le nom de sittelle de Ledant, est une espèce d'oiseaux de la famille des Sittidae. C'est une sittelle de taille moyenne, mesurant environ 12 cm. Les parties supérieures sont gris bleuté, les parties inférieures d'une couleur chamois pâle tirant vers le gris. Le mâle se distingue de la femelle par l'avant noir de sa calotte. L'espèce est sédentaire ; elle se nourrit d'arthropodes en été, de graines en hiver.
    La saison de reproduction a lieu vers mai-juin.
    Le nid, bâti dans un trou d'arbre, abrite une ponte de trois ou quatre œufs, couvés par la femelle. Les oisillons sont nourris par les deux parents.
    La Sittelle kabyle est l'unique espèce d'oiseaux endémique d'Algérie, où elle ne peuple plus que certaines forêts de conifères du nord du pays. Son nom scientifique rend hommage à Jean-Paul Ledant, le naturaliste amateur belge qui a découvert l'oiseau en octobre 1975 ; la description de l'oiseau est réalisée par l'ornithologue français Jacques Vielliard.
    La nouvelle de cette découverte surprend grandement le monde de l'ornithologie et fait l'objet d'une couverture médiatique internationale. La Sittelle kabyle est étroitement apparentée à la Sittelle de Krüper (Sitta krueperi).
    L'oiseau ne possède plus qu'une aire de répartition relictuelle et limitée, menacée par les incendies, l'érosion et l'action humaine ; l'espèce est donc considérée comme « en danger » par l'Union internationale pour la conservation de la nature.
    Classification
    Ordre : Passériformes
    Famille : Sittidés
    Espèce : Sittelle kabyle


    Description
    La Sittelle kabyle est une sittelle de taille moyenne ; elle mesure entre 11,5 et 12,5 cm, pour une masse de 18 g environ. Les parties supérieures sont globalement gris bleuté ; la queue présente une petite bande blanche subterminale bordée de beige. Le ventre est lavé de beige saumoné clair jusqu'aux sous-caudales ; ces dernières sont grises à leur base. Le mâle a le front noir, ainsi qu'un trait oculaire et un lore sombres, séparés de la calotte par un large sourcil blanc tranchant. Chez la femelle, la calotte et le trait sourcilier sont du même gris que le dos, avec l'avant de la calotte parfois plus sombre (quand le plumage est usé), mais pas autant que chez le mâle. Chez les deux sexes, les côtés de la tête ainsi que la gorge sont blancs.
    Les iris sont brun-noir, les pattes gris plomb et le bec gris bleuté. Il y a quelques taches grises diffuses sur les sous-caudales.
    Le plumage des juvéniles est semblable à celui de la femelle, en plus terne et avec un sourcil peu apparent ; au sortir du nid, la croissance du bec et la pigmentation du bec et des pattes sont incomplètes.
    Dans son habitat, la Sittelle kabyle ne peut être confondue avec aucun autre oiseau. La sittelle la plus proche géographiquement est la Sittelle torchepot (Sitta europaea) qui peuple quelques localités du Rif ; cette espèce est plus grande que la kabyle, n'a pas de noir sur la calotte et a les parties inférieures jaunes (ou blanches pour certaines sous-espèces) tirant sur l'orange autour du croupion. La Sittelle kabyle ressemble fortement à la Sittelle corse (Sitta whiteheadi), mais la calotte noire diffère chez les mâles : celle de l'espèce kabyle couvre l'avant de la tête, contre toute la tête chez l'insulaire. Les parties inférieures sont d'un chamois rosé plus chaud chez l'espèce algérienne. Elle est phylogénétiquement très proche de la Sittelle de Krüper (Sitta krueperi), avec l'avant de la calotte sombre chez le mâle et le sourcil blanc marqué, mais la Sittelle de Krüper a les parties inférieures gris pâle et une grande tache pectorale brun roussâtre.



    Écologie et comportement
    Vocalisations
    Le cri d'appel est typique d'un sittidé, en tsiit tsiit. Les adultes utilisent aussi un cri chuinté en cas de présence d'un intrus, possiblement pour la défense du territoire. Le chant de la Sittelle kabyle est un sifflement nasillard, composé d'une série d'éléments montants, avec une brève note terminale, répétés lentement et pouvant être transcrits en un vuuy-di vuuy-di vuuy-di. C'est une répétition de sept à douze phrases durant deux à quatre secondes. L'oiseau peut également produire un trille rapide en di-du-di-du-di-du, et inquiété, émettre un chèèh rêche et répété comparable au cri d'un geai..
    Alimentation
    Les quelques données sur le régime alimentaire de l'espèce proviennent principalement d'une étude réalisée fin mars 1978 par deux ornithologues allemands. Le régime alimentaire de la Sittelle kabyle varie selon les saisons. En été, elle se nourrit principalement d'insectes (essentiellement des chenilles et des coléoptères) et d'araignées qu'elle trouve en arpentant les troncs et branches des chênes. L'hiver, les insectes se font rares et la Sittelle kabyle se nourrit alors de graines de conifères qui lui assurent un approvisionnement constant. Elle se nourrit généralement seule, mais elle peut former des volées mixtes d'alimentation en dehors de la saison de reproduction.
    Reproduction
    La saison de reproduction a lieu en mai-juin à Tamentout et sur le mont Babor, plus ou moins tôt selon les conditions météorologiques et l'abondance de la nourriture ; aux altitudes les plus hautes, il se peut qu'elle commence plus tard. Dans le parc national de Taza, la période de reproduction finit fin juin. Le nid est construit dans un trou d'arbre, peut-être à partir d'une ébauche de loge de Pic épeiche (Dendrocopos major), dans un sapin mort ou dans les aspérités d'un chêne ou d'un cèdre, et il est généralement placé entre quatre et quinze mètres du sol. Le fond est garni de débris végétaux (copeaux de bois, feuilles mortes) et animaux (plumes de Chouette hulotte (Tyto alba), poils de Sanglier (Sus scrofa)). Alors que l'incubation est réalisée par la femelle seule (le mâle n'a pas de plaque incubatrice), les deux parents nourrissent les jeunes. Les nichées comptent trois ou quatre jeunes à l'envol. Après la saison de reproduction, les adultes effectuent une mue post-nuptiale complète et les jeunes une mue post-juvénile partielle.
    Répartition et habitat


    La Sittelle kabyle est endémique d'Algérie, et c'est la seule espèce d'oiseaux dans ce cas. Elle peuple certains reliefs de la Kabylie, où elle a été recensée dans quatre localités isolées les unes des autres par des zones impropres à sa survie1,2. Elle a été découverte pour la première fois sur le mont Babor, à seulement une vingtaine de kilomètres de la côte méditerranéenne. Son habitat optimal n'y couvre que 2,5 km2, et la zone n'abrite que 80 couples selon une estimation de 198513,2. Puis elle a été repérée dans le Guerrouch, au sein du parc national de Taza, en juin 19892, ce massif disposant d'une population plus importante comptant autour de 350 individus. Des effectifs plus réduits sont découverts en 1990 dans deux autres localités



    proches de ce parc, à Tamentout et à Djimla. L'oiseau pourrait être présent dans d'autres chênaies de petite Kabylie, mais les recherches restent pour le moment infructueuses.
    Cet oiseau vit dans les chênaies entre 350 et 1120 m d'altitude et dans les forêts mixtes de chênes, érables, peupliers et conifères à partir de 2 000 m d'altitude. Il apprécie les forêts humides aux grands arbres offrant des cavités, dont notamment : le Sapin de Numidie (Abies numidica, un endémique du Djebel Babor), le Cèdre de l'Atlas (Cedrus atlantica), le Chêne afarès (Quercus afares), le Chêne-liège (Quercus suber) et le Chêne faginé (Quercus faginea).
    Le Djebel Babor, dominé par les sapins, offre un climat plutôt frais et humide, avec de la neige en hiver ; dans le Guerrouch, les chênes sont dominants et le climat est plus chaud et sec. En basse altitude, comme à Tamentout, les forêts sont dominées par le Chêne-liège, et les densités de peuplement sont alors plus faibles qu'aux altitudes plus hautes (au-dessus de 1 000 mètres), où cette essence est remplacée par des chênes à feuilles caduques comme le Chêne des Canaries (Q. canariensis) et le Chêne afarès. Une étude menée dans le mont Babor entre les étés 1981 et 1982 a montré que les facteurs apparemment favorables à la Sittelle kabyle dans ce massif étaient « la diversité des espèces d'arbres, la grosseur (ou l'âge) des arbres et indirectement le climat d'altitude ».
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    Découverte et nomenclature
    La Sittelle kabyle est découverte en Algérie par Jean-Paul Ledant, un agronome belge féru d'ornithologie, le 5 octobre 19754. L'identifiant comme bien différente des autres sittelles, il écrit à l'Académie des sciences (comptant notamment pour membres Henri Heim de Balsac, spécialiste de la faune nord-africaine, et Jacques Vielliard, ornithologue), pour faire part de sa découverte. Les scientifiques sont incrédules, mais travaillant alors sur une révision des Sittidés qui rapprocherait Sittelles corses et de Krüper, ils encouragent tout de même Ledant à retourner sur le site.
    Il s'y essaye plusieurs fois durant l'hiver, mais le mont est trop enneigé pour permettre son exploration. Ledant est finalement accompagné de Vielliard à la mi-avril 1976 pour observer des nichées, qui s'avèrent en fait plus tardives dans ce massif aux conditions climatiques difficiles. Ils doivent attendre juillet pour observer le comportement de nourrissage et quelques envols, ainsi que pour réaliser des enregistrements et des essais d'appels avec des chants de Sittelles corse et de Krüper. Une douzaine de couples seulement sont alors recensés, mais le 5 et le 6 du mois, Vielliard sacrifie tout de même un couple d'adultes ayant fini de nourrir leurs petits, spécimens qui serviront de types.
    La Sittelle kabyle est formellement décrite dans Alauda par Jacques Vielliard en 1976 sous son nom actuel de Sitta ledanti. Cette découverte surprend grandement le monde des ornithologues, et l'oiseau semble issu d'un « monde perdu » ayant résisté au temps, le Djebel Babor. En effet, en ornithologie, l'observation d'une espèce endémique inconnue dans le monde méditerranéen ne s'était pas produite depuis presque un siècle, avec la découverte riche en similitudes de la Sittelle corse (Sitta whiteheadi) en 1883. Dans l'ensemble du paléarctique, le dernier oiseau vivant découvert était la Niverolle d'Afghanistan (Pyrgilauda theresae), décrite en 1937 ; l'Engoulevent de Vaurie (Caprimulgus centralasicus), décrit seulement en 1960, avait en effet été découvert dès 1929.
    En décembre 1976, l'ornithologue suisse Éric Burnier fait savoir dans la revue Nos Oiseaux qu'il avait lui-même découvert l'espèce de manière indépendante le 20 juin de la même année, avant d'apprendre par un entrefilet dans Le Monde du 28 juillet 1976 qu'il avait été précédé dans sa découverte et que l'espèce venait d'être baptisée.
    Il publie quelques dessins et notes de terrain, expliquant avoir repéré au chant puis approché à quelques mètres seulement des oiseaux qu'il avait estimé mêler les caractères de la Sittelle corse (Sitta whiteheadi) et de la Sittelle de Krüper (Sitta krueperi). La seule sittelle connue du Maghreb étant alors la Sittelle torchepot (Sitta europaea) qui peuple quelques localités du Rif et de l'Atlas marocains, éloignées du Djebel Babor, il savait avoir affaire à une espèce nouvelle..
    Menace
    La principale menace planant sur la Sittelle kabyle est la destruction de son habitat. Les incendies, notamment, détruisent les anciennes forêts mixtes du haut du mont Babor, qui sont remplacées par des végétations plus pauvres, dominées par les cèdres. Le pâturage du bétail et la déforestation illégale (mont Babor et Tamentout) sont une autre menace pour l'habitat, même dans le parc national de Taza. On peut également noter la construction, dans les années 1970, d'une route carrossable qui a conduit à l'érosion des sols et à un risque accru d'incendie, ou encore la lutte antiterroriste dans la région, qui est une source de dérangement pour l'espèce.
    La Sittelle kabyle pourrait compter plusieurs prédateurs durant l'incubation, comme la Belette (Mustela nivalis), le Lérot commun (Eliomys quercinus) ou le Pic épeiche (Dendrocopos major)

    Protection
    La loi algérienne place l'espèce dans le décret no 83-509 du 20 août 1983 relatif aux espèces animales non domestiques protégées, fixant une liste des 32 espèces d'oiseaux protégées en Algérie.
    La Sittelle kabyle figure dans une pétition réalisée en 1980 par l'organisme International Council for Bird Preservation (aujourd'hui BirdLife International) et demandant au gouvernement fédéral des États-Unis d'ajouter 60 espèces étrangères aux listes fédérales d'espèces menacées30. Cette demande est publiée dans le journal officiel américain (Federal Register) l'année suivante, mais ces espèces, dont la Sittelle kabyle, ne rejoignent les listes d'espèces menacées qu'en 1995.
    La plus grande population se trouve dans une aire protégée, le parc national de Taza.
    Pour sauvegarder l'espèce, il serait bon de mieux connaître la taille des populations existantes et leurs préférences écologiques. Des mesures de protection ont cependant déjà été avancées, proposant notamment la restauration ou la préservation de l'habitat par la reforestation, la plantation de bois de chauffage en dehors des forêts actuelles, mais aussi la prévention des incendies. Elle sert d'espèce-phare pour la préservation de la forêt du Djebel Babor

    Bibliographie
    3) Extraits du Bulletin AVES par J.P. Ledant
    (4) Pasquet 1998
    (5) Oiseaux d'Algérie - P. Isenmann et A. Moali
    (6) Mise à jour de l'avifaune algérienne (J.P. Ledant, J.P. Jacob, P. Jacob, F. Mahler, B. Ochando et J. Roché)
    (7) Guide ornitho Lars Svensson
    (8) Alauda - Description de J. Vielliard
    source (wiki et oiseaux .net)
    dz(0000/1111)dz

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