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Comment réduire les inégalités de santé ?

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  • Comment réduire les inégalités de santé ?

    Une partie de la population ne se fait pas soigner régulièrement, 
par méconnaissance des acteurs de la santé et par peur des frais à engager. 
On peut inverser la tendance !

    Si tout le monde consulte un médecin généraliste, les inégalités surgissent dès qu’il est question de soins spécialisés ou préventifs. Par exemple, les 25 % de la population disposant des revenus les plus élevés recourent près de deux fois plus à des soins de spécialistes ou à des actes de dépistage comme la mammographie et la coloscopie que les 25 % les plus pauvres. La France fait partie des pays où les inégalités face aux soins préventifs sont les plus élevées. Or, les difficultés d’accès aux diagnostics médicaux et aux traitements et les renoncements aux soins qui en découlent sont clairement des facteurs de dégradation de l’état de santé. 


    Une moindre connaissance des filières médicales, un rapport particulier au corps et à la maladie, des attitudes différentes à l’égard du risque ou encore un horizon temporel spécifique peuvent tout d’abord expliquer que les populations les plus pauvres et les moins éduquées se soignent moins fréquemment, plus tardivement et s’orientent davantage vers les soins curatifs.


    Mais ce sont surtout les barrières financières qui sont en cause. D’après l’enquête « Santé protection sociale » de l’Irdes en 2012, 26 % de la population déclarent avoir renoncé à au moins un soin pour des raisons financières. Ce taux décroît substantiellement avec le revenu : 37 % des plus pauvres disent avoir renoncé à un soin contre 13 % des plus riches. Les renoncements concernent principalement les actes coûteux et peu couverts par la Sécurité sociale : les soins dentaires, auxquels 18 % de la population renoncent, la lunetterie (10 %) et les consultations de médecin (6 %). La privation est deux fois plus fréquente au sein des 5 % de la population non couverts par une assurance complémentaire. Parmi ceux qui le sont, les renoncements diminuent avec la qualité des contrats. Enfin, l’ampleur des dépassements d’honoraires et la moindre densité de spécialistes dans les zones rurales ou périurbaines expliquent les inégalités (encadré ci-dessous).
    Les difficultés d’accès à la santé relèvent aussi du système de soins lui-même. La distance sociale et culturelle entre le médecin et les patients les plus modestes réduirait la qualité des échanges durant la consultation et donc celle du diagnostic. 


    Les inégalités ne sont pas une fatalité


    Par ailleurs, les inégalités sont les plus fortes dans des pays comme la France, ayant mis en place un système d’assurance financé par les cotisations sociales, où une part importante du coût des soins est laissée à la charge des patients et où les médecins sont rémunérés à l’acte. Elles diminuent dans les pays disposant de services nationaux de santé, comme le Royaume-Uni, où les dépenses publiques, financées par l’impôt, représentent une proportion plus importante. Les soins y sont le plus souvent gratuits et le médecin généraliste a un rôle de coordinateur et d’orienteur dans le système. 


    Les inégalités sociales de santé ne sont pourtant pas une fatalité. En effet, celles-ci se réduisent aujourd’hui dans certains pays, comme le Royaume-Uni ou les Pays-Bas, engagés depuis plus d’une dizaine d’années dans des politiques globales, s’attaquant à l’ensemble des causes d’inégalité tout en impliquant fortement les professionnels de santé. Par exemple, en France, une première étape consisterait à mieux contrôler les dépassements d’honoraire et à généraliser le recours à une complémentaire santé de qualité pour tous. Par ailleurs, des interventions dans le secteur des soins primaires ont montré leur efficacité pour réduire les inégalités : les actions de prévention ciblées menées dans les milieux de vie (ateliers santé-ville et associations de femmes relais jouant les médiatrices avec les communautés) ou encore l’accompagnement personnalisé, par entretien téléphonique entre les infirmières et les malades chroniques, comme le programme Sofia proposé par l’Assurance-maladie aux diabétiques.


    sciences humaines
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