Rien dans la visite du chef d'État français n'a semblé perturber le Maroc dont les médias n'ont d'ailleurs pas fait grand cas de ce qui s'est passé à Alger.
Un non-événement. Alors que les responsables politiques marocains sont habituellement très prompts à s’indigner lorsque la France a l’air de favoriser l’Algérie, la nouvelle de la visite de François Hollande à Alger, hier, le 15 juin 2015, a été accueillie au Maroc dans la plus parfaite indifférence. Aucun responsable, ni aucune autorité n’a réagi à ce voyage et la presse marocaine a fort platement relayé les dépêches de l’AFP.
Il faut pourtant se rappeler une époque pas si lointaine
Pourtant, en décembre 2012, lorsque François Hollande avait choisi l’Algérie pour sa première visite officielle au Maghreb, les réactions et inquiétudes marocaines avaient été très vives. Le ressenti était si vif que Jean Marc Ayrault, en visite au Maroc un peu avant pour préserver la susceptibilité marocaine, avait pris soin d’expliquer dans une interview au Matin du Sahara que : "Le partenariat entre la France et le Maroc est singulier et n'a rien à craindre d'un dialogue plus étroit entre Paris et Alger."
En 3 ans, le rapport entre le Maroc et la France a changé. Depuis la tentative d’un juge d’instruction français d’auditionner Abdelattif Hammouchi, patron de la DGST marocaine, à Paris, pour "torture" et "complicité de torture", en février 2014, la France n’a eu de cesse de retrouver la confiance du Maroc. Après un an de brouille diplomatique grave, un accord était enfin trouvé le 31 janvier dernier rétablissant le protocole d’entraide judiciaire liant le Maroc et la France, dont la ratification intervient aujourd’hui, mardi 16 juin. De ce bras de fer, le Maroc est sorti grand vainqueur. Grâce aux amendements à cette convention concédés par la France, il sera beaucoup plus difficile, voire impossible, aux juges d’instruction français d’inquiéter désormais un haut responsable marocain.
La France a multiplié les gestes
Depuis cette conclusion heureuse pour le Maroc, "la France a donné des gages au Maroc. Il y a eu la Légion d’honneur offerte à Hammouchi, notamment, mi-février", rappelle Khadija Mohsen Finan, chercheuse à l’Ifri et spécialiste du Maroc. Quelques jours avant, Mohammed VI avait été reçu par François Hollande, prélude à une série de voyages officiels. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, s’est rendu au Maroc les 9 et 10 mars 2015, suivi de Manuel Valls, Premier ministre, seulement un mois plus tard.
Tous ces gestes d’amitié renouvelée ont trouvé leur aboutissement dans la rencontre de haut niveau France Maroc qui s’est tenue le jeudi 28 mai, à Paris. À cette occasion, 50 millions d'euros de prêts et de dons ont été accordés par l’AFD à différents programmes de développement du Maroc, tandis que plusieurs contrats publics étaient discutés et accordés à des entreprises françaises.
Aucune inquiétude officielle donc
Dans ce contexte, la visite de François Hollande en Algérie n’a pas inquiété les autorités marocaines. "La visite a été extrêmement rapide et concernait avant tout des enjeux régionaux sécuritaires, liés au Mali et à la Libye, plus que la relation bilatérale France-Algérie", ajoute Khadija Mohsen Finan. D’évidence, la si délicate question du Sahara occidental n’a pas non plus été évoquée dans les discussions.
Finalement, le seul objet de tensions, dans le cadre de cette visite, sera peut-être l’usine Peugeot : celle que François Hollande a confirmé en Algérie et celle que la presse marocaine croit pouvoir annoncer dès aujourd’hui au Maroc. "PSA a-t-il les moyens d’ouvrir deux usines dans la région et quel est son intérêt ? […] S’agit-il d’une simple mise en concurrence pour pousser les deux pays à surenchérir ?" s’interroge l’hebdomadaire Tel Quel.
le point fr
Un non-événement. Alors que les responsables politiques marocains sont habituellement très prompts à s’indigner lorsque la France a l’air de favoriser l’Algérie, la nouvelle de la visite de François Hollande à Alger, hier, le 15 juin 2015, a été accueillie au Maroc dans la plus parfaite indifférence. Aucun responsable, ni aucune autorité n’a réagi à ce voyage et la presse marocaine a fort platement relayé les dépêches de l’AFP.
Il faut pourtant se rappeler une époque pas si lointaine
Pourtant, en décembre 2012, lorsque François Hollande avait choisi l’Algérie pour sa première visite officielle au Maghreb, les réactions et inquiétudes marocaines avaient été très vives. Le ressenti était si vif que Jean Marc Ayrault, en visite au Maroc un peu avant pour préserver la susceptibilité marocaine, avait pris soin d’expliquer dans une interview au Matin du Sahara que : "Le partenariat entre la France et le Maroc est singulier et n'a rien à craindre d'un dialogue plus étroit entre Paris et Alger."
En 3 ans, le rapport entre le Maroc et la France a changé. Depuis la tentative d’un juge d’instruction français d’auditionner Abdelattif Hammouchi, patron de la DGST marocaine, à Paris, pour "torture" et "complicité de torture", en février 2014, la France n’a eu de cesse de retrouver la confiance du Maroc. Après un an de brouille diplomatique grave, un accord était enfin trouvé le 31 janvier dernier rétablissant le protocole d’entraide judiciaire liant le Maroc et la France, dont la ratification intervient aujourd’hui, mardi 16 juin. De ce bras de fer, le Maroc est sorti grand vainqueur. Grâce aux amendements à cette convention concédés par la France, il sera beaucoup plus difficile, voire impossible, aux juges d’instruction français d’inquiéter désormais un haut responsable marocain.
La France a multiplié les gestes
Depuis cette conclusion heureuse pour le Maroc, "la France a donné des gages au Maroc. Il y a eu la Légion d’honneur offerte à Hammouchi, notamment, mi-février", rappelle Khadija Mohsen Finan, chercheuse à l’Ifri et spécialiste du Maroc. Quelques jours avant, Mohammed VI avait été reçu par François Hollande, prélude à une série de voyages officiels. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, s’est rendu au Maroc les 9 et 10 mars 2015, suivi de Manuel Valls, Premier ministre, seulement un mois plus tard.
Tous ces gestes d’amitié renouvelée ont trouvé leur aboutissement dans la rencontre de haut niveau France Maroc qui s’est tenue le jeudi 28 mai, à Paris. À cette occasion, 50 millions d'euros de prêts et de dons ont été accordés par l’AFD à différents programmes de développement du Maroc, tandis que plusieurs contrats publics étaient discutés et accordés à des entreprises françaises.
Aucune inquiétude officielle donc
Dans ce contexte, la visite de François Hollande en Algérie n’a pas inquiété les autorités marocaines. "La visite a été extrêmement rapide et concernait avant tout des enjeux régionaux sécuritaires, liés au Mali et à la Libye, plus que la relation bilatérale France-Algérie", ajoute Khadija Mohsen Finan. D’évidence, la si délicate question du Sahara occidental n’a pas non plus été évoquée dans les discussions.
Finalement, le seul objet de tensions, dans le cadre de cette visite, sera peut-être l’usine Peugeot : celle que François Hollande a confirmé en Algérie et celle que la presse marocaine croit pouvoir annoncer dès aujourd’hui au Maroc. "PSA a-t-il les moyens d’ouvrir deux usines dans la région et quel est son intérêt ? […] S’agit-il d’une simple mise en concurrence pour pousser les deux pays à surenchérir ?" s’interroge l’hebdomadaire Tel Quel.
le point fr
Commentaire