Dans la petite ville de Prunelli-di-Fiumorbu (Haute-Corse), les enfants devaient chanter en cinq langues – français, corse, anglais, espagnol et arabe – Imagine de John Lennon, un hymne à la paix dans le monde, le 26 juin prochain, à l’occasion de leur kermesse de fin d'année. Mais l’initiative n’a pas plu à tout le monde. Refusant que leurs enfants chantent en arabe, certains parents avaient menacé de perturber le déroulement de la fête. La direction de l’école a préféré annuler la festivité et deux enquêtes judiciaires ont été ouvertes, selon France Info.
Mercredi 17 juin, le procureur de la République à Bastia, Nicolas Bessone a annoncé l’ouverture d’une première information judiciaire « pour vérifier s’il y a des faits d’injures et d’incitation à la haine raciale ». La justice va aussi enquêter sur les « pressions exercées sur les enseignantes » à l’origine du projet, « même si les institutrices n’entendent pas elles-mêmes déposer plainte », précise Nicolas Bessone.
Le rectorat porte plainte
Les enseignants, qui ont fait jouer leur droit de retrait, n’ont pas assuré la classe lundi et mardi. Ils ont déploré « l’amalgame entre langue et religion ainsi que la désinformation véhiculée par certains parents » et regretté que « l’espace de neutralité dû aux élèves et la sécurité de personnes ne [puissent] être garantis ». Le rectorat a porté plainte contre X.
Plusieurs graffitis « Arabi fora » (« les Arabes, dehors ») et « Lingua corsa » (« langue corse ») ont été tracés à la peinture dans la nuit de mardi à mercredi devant et aux abords de l’école. La mairie de Prunelli-di-Fiumorbu a porté plainte pour dégradations.
Le maire, Pierre-Siméon de Buochberg, a ajouté qu’une réunion ouverte à tous les parents et prévue jeudi 18 juin avait été annulée car « les conditions de sécurité [n’étaient] pas réunies ». Une réunion à huis clos est toutefois prévue avec un médiateur nommé par le rectorat, des enseignants et les représentants élus des parents d’élèves. Le village de Prunelli-di-Fiumorbu compte 3 000 habitants, dont une forte communauté maghrébine.
Les institutrices soutenues par la ministre de l’éducation
La ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, qui s’est dite « terriblement inquiète », a apporté son soutien mercredi 17 juin aux institutrices menacées sur France 5.
« Dans la politique que je mène pour développer les langues vivantes étrangères, l’arabe sera évidemment dans le panel des langues, parce qu’il faut le développer, parce qu’on a besoin de cette diversité des langues et je condamne ce type de comportement. »
La fête a été annulée parce que « des considérations de sécurité publiques l’emportent dans ce genre de situation », a précisé Najat Vallaud-Belkacem.
Le Monde.fr 18 06 2015
Mercredi 17 juin, le procureur de la République à Bastia, Nicolas Bessone a annoncé l’ouverture d’une première information judiciaire « pour vérifier s’il y a des faits d’injures et d’incitation à la haine raciale ». La justice va aussi enquêter sur les « pressions exercées sur les enseignantes » à l’origine du projet, « même si les institutrices n’entendent pas elles-mêmes déposer plainte », précise Nicolas Bessone.
Le rectorat porte plainte
Les enseignants, qui ont fait jouer leur droit de retrait, n’ont pas assuré la classe lundi et mardi. Ils ont déploré « l’amalgame entre langue et religion ainsi que la désinformation véhiculée par certains parents » et regretté que « l’espace de neutralité dû aux élèves et la sécurité de personnes ne [puissent] être garantis ». Le rectorat a porté plainte contre X.
Plusieurs graffitis « Arabi fora » (« les Arabes, dehors ») et « Lingua corsa » (« langue corse ») ont été tracés à la peinture dans la nuit de mardi à mercredi devant et aux abords de l’école. La mairie de Prunelli-di-Fiumorbu a porté plainte pour dégradations.
Le maire, Pierre-Siméon de Buochberg, a ajouté qu’une réunion ouverte à tous les parents et prévue jeudi 18 juin avait été annulée car « les conditions de sécurité [n’étaient] pas réunies ». Une réunion à huis clos est toutefois prévue avec un médiateur nommé par le rectorat, des enseignants et les représentants élus des parents d’élèves. Le village de Prunelli-di-Fiumorbu compte 3 000 habitants, dont une forte communauté maghrébine.
Les institutrices soutenues par la ministre de l’éducation
La ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, qui s’est dite « terriblement inquiète », a apporté son soutien mercredi 17 juin aux institutrices menacées sur France 5.
« Dans la politique que je mène pour développer les langues vivantes étrangères, l’arabe sera évidemment dans le panel des langues, parce qu’il faut le développer, parce qu’on a besoin de cette diversité des langues et je condamne ce type de comportement. »
La fête a été annulée parce que « des considérations de sécurité publiques l’emportent dans ce genre de situation », a précisé Najat Vallaud-Belkacem.
Le Monde.fr 18 06 2015
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