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Maroc:banques participatives, les agréments en 2016 !

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  • Maroc:banques participatives, les agréments en 2016 !

    Le Conseil de Bank Al-Maghrib tenu le 16 juin 2015 n’a pas été marqué par une annonce particulière en matière de politique monétaire. L’institut d’émission a maintenu le taux directeur inchangé à 2,5%, comme d’ailleurs le pronostiquaient les observateurs et les conjoncturistes de la place. S’il n’y a pas grand-chose sur ce point, une fois encore, M. Abdellatif Jouahri, Wali de Bak Al-Maghrib, a été disert sur nombre de questions : agréments des banques participatives, ralentissement des crédits bancaires à l’économie, impact de la baisse du taux directeur, risques de concentration des crédits, régime de change, etc.

    Banques participatives

    D’abord, au niveau des banques participatives, M. Jouahri a tordu le cou aux rumeurs relatives à l’octroi d’agréments à des banques marocaines et étrangères. «Nous travaillons avec le Conseil des Oulémas sur le circuit de validation des produits participatifs et sur les agréments. Pour les agréments, nous attendons la publication des circulaires au bulletin officiel pour adresser les dossiers aux demandeurs afin qu’ils les remplissent», a expliqué M. Jouahri. Et ce n’est qu’une fois que ces demandes seront remplies par les banques qui souhaitent disposer de l’agrément que le Comité des établissements de crédits va se réunir pour examiner les dossiers, analyser les établissements ayant rempli toutes les conditions et décider du nombre d’agréments à attribuer. Et vu le circuit tracé par BAM -publication des circulaires au bulletin officiel, envoi des demandes aux banques ayant manifesté leur intérêt, réception des réponses, analyse et réunion d’attribution des agréments-, selon le Wali, «les premiers agréments ne seront octroyés qu’à partir de 2016, et dans tous les cas, nous veillerons à l’équilibre du marché», en faisant référence au nombre d’agréments qui seront octroyés, à la nature des demandeurs, au tour de table des banques, à la nature des partenariats, etc.

    Parallèlement, les parties prenantes (Bank Al-Maghrib, Conseil des Oulémas, etc.) poursuivent leurs travaux sur des sujets clés de la finance participative : le problème de refinancement, les dépôts d’investissement, le fonds de garantie, etc.

    Impacts positifs de la baisse des taux directeurs

    Par ailleurs, sur la transmission de la politique monétaire, BAM affiche un certain satisfécit. En effet, selon les résultats de l’enquête trimestrielle de l’institution, le taux débiteur global s’est inscrit en baisse de 22 points de base à 5,81%, sous l’effet des baisses du taux directeur de septembre et de décembre 2014. Ces baisses ont été plus significatives au niveau des crédits de trésorerie et d’équipement où elles dépassent les 30 points de base. Cette baisse a été toutefois nettement moindre pour les crédits immobiliers et surtout les crédits à la consommation où les risques d’impayés sont beaucoup plus importants.

    Les crédits bancaires en berne

    Les crédits bancaires à l’économie sont toujours en berne. Alors que les ressources bancaires progressent de près de %, l’encours des crédits bancaires n’a évolué que de 2,5%. Toutefois, «l’enquête que nous avons menée sur l’octroi des crédits montre que c’est davantage au niveau de la demande que les crédits bancaires peinent à repartir», a souligné le Wali. En clair, la frilosité des banques n’est pas mise en cause. C’est la faiblesse des demandes de crédits émanant des particuliers et des entreprises qui justifie le ralentissement de l’offre bancaire.

    Dans ce contexte, BAM poursuit sa politique de soutien à la croissance en essayant de maximiser les conditions favorables pour faciliter l’accès des TPE et PME au crédit bancaire. C’est ainsi que pour le Fonds de soutien à la PME, des centaines de dossiers ont été enregistrés et la plupart des difficultés rencontrées par ces entreprises viables sont dues aux délais de paiement.

    Et face à la faiblesse de la demande, «nous essayons de trouver le biais par lequel nous pourrons inciter les banques à prendre un peu de risque, sans restriction ni limitation à l’offre, de manière à susciter la demande du crédit bancaire», a expliqué M. Jouahri. Ainsi, dans le cadre des injections de liquidités hebdomadaires de BAM visant à alimenter le marché interbancaire, le Wali a expliqué la mise en place de critères de répartition qui vont tenir compte à la fois la nature des crédits octroyés par les banques, le total des crédits dans les emplois des banques et la transmission des baisses des taux directeurs aux conditions débitrices appliquées à la clientèle.

    Ainsi, «nous poussons les banques à prendre un peu plus de risques pour ne pas trop freiner l’offre de crédit», a souligné M. Jouahri, qui a tout de même rappelé que les créances en souffrance ne cessent de croitre pour atteindre 6,9% à fin avril 2015, avec à la clé un coût du risque de plus en plus élevé.

    Risque de concentration de crédit au Maroc

    L’une des principales remarques du FMI sur le secteur bancaire marocain est qu’il y a un risque de concentration du crédit sur de gros clients. «Notre souci est de limiter les risques sur ces gros clients. Au niveau de BAM, nous avons déjà analysé le problème et l’avons exposé au GPBM. Nous sommes en train de voir quels instruments mettre en place pour prévenir cette concentration de crédit sur les gros groupes», a expliqué le Wali.

    Flexibilité du régime de change

    Le changement, le 13 avril 2015, du panier de cotation du dirham –le panier du dirham étant composé de 60% en euro et 40% en dollar-, reflétant au mieux la réalité des échanges extérieurs du Royaume, est une étape importante dans la préparation du Royaume vers l’adoption d’un régime de change plus flexible.

    Pour aller vers une flexibilité du régime de régime, Bank Al-Maghrib attend la réception du rapport final d’évaluation du secteur financier par le FMI (FSAP –Financial Sector Assesment Program) suite à une mission très lourde de 22 experts du Fonds en avril dernier et qui a passé en revue le secteur bancaire, le stress test, la résilience, le système de paiement, le marché des capitaux, etc. «Les conclusions ont été très intéressantes pour le Maroc et nous attendons le rapport final et avec le bilan de l’évaluation de la LPL (Ligne de précaution et de liquidités). Nous allons rassembler toutes ces conclusions, y compris le travail que nous faisons avec l’assistance technique du FMI sur le régime de change flexible, pour arrêter la nature du régime souhaitée et le timing nécessaire à sa mise en place», a expliqué M. Jouahri.

    Toutefois, ce passage nécessite aussi quelques préalables. D’abord, il faut que BAM évolue vers un ciblage de l’inflation. Dans ce cadre, et avec le soutien du FMI, BAM met en place un modèle dynamique et stochastique d’équilibre général et d’évaluation des politiques économiques. Ensuite, il faut aussi préparer les opérateurs au passage vers ce régime de change flexible

    LNT
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