Le gouvernement fait du surplace car tous les leviers de commande lui échappent. La fragilité de l’économie nationale est telle que tout repose sur les cours des prix du pétrole dont la baisse semble se maintenir dans la durée. A un semestre d’une dure année, les mauvaises nouvelles non seulement s’entassent mais laissent très peu de manœuvres aux nouveaux membres du gouvernement pour préparer des correctifs dans la loi des finances complémentaire lancée en grandes pompes par le premier ministre pour réorienter le cap de sa démarche.
La baisse des recettes des premiers mois de 2015 frôle les 40% si l’on se referait aux chiffres de 2014. Les hydrocarbures ont ramené en 2015 prés de 43% de moins qu’en 2014 et la tendance n’est pas optimiste. Les efforts entrepris en urgence pour limiter des importations d’environ 10% par rapport à 2014 n’ont pas pour autant redresser la balance commerciale qui dérive vers son déficit de mois en mois. Le Fonds monétaire International estime entre autres le déficit de la balance de paiement à prés de 30 milliards de dollars en 2015.Il est clair que cette situation ne reste pas sans impacter la fiscalité pétrolière qui elle devra atteindre une baisse d’environ 30%. Le gouvernement tente en vain d’ailleurs d’amortir le choc par une dépréciation du dinar en prétextant une hausse du dollar. La raison est simple, normalement une telle hausse du dollar devrait augmenter les recettes puisque le pays facture ses exportations dans cette monnaie américaine. Toujours est-il, la solution de facilité qui consiste au réajustement de la monnaie locale semble difficile car elle impacte les prix à la consommation et, partant affecte le pouvoir d’achat qui fera bouger les citoyens. Celle de puiser sur le fond de régulation pour équilibrer le budget, bien que ce soit l’option choisie ne semble pas pour autant efficace car il n’a pas été alimenté en 2015 et va fondre comme de la glace. Pour le moment, tous les yeux sont fixés sur un espoir d’un relèvement des prix du baril mais pour cela il faut attendre décembre ou janvier pour juger de la rigueur de l’hiver à moins d’un événement géopolitique qui écartera les Saoudites de leur volonté de soutenir coûte que coûte cette baisse. L’euphorie d’une croissance soutenue de 7% annoncée par l’actuelle premier ministre semble s’éloigner car les mesures prises jusqu’à maintenant ne vont pas dans le sens d’un redéploiement industriel pour sortir de la dépendance des hydrocarbures. Il faut dire aussi que la dernière sortie des membres du gouvernement pour réguler le commerce extérieur a montré la puissance des barons de l’import /import et leur influence sur les décisions futures du gouvernement. Revenir sur un arrêté qui organise la qualité des véhicules importés par les concessionnaires montre incontestablement que les décisions du gouvernement sont altérées par d’autres centres de pouvoir. Quant au système de licence d’importation, il n’est qu’au stade de la parlote en dépit de son approbation législative. On a voté de nombreuses lois qui ne sont pas applicables sur le terrain. Globalement, il n’y a aucun levier ou marge de manœuvre pour aller vers une diversification de l’économie nationale dans un avenir prévisible. Autant, utiliser ce temps pour assainir la situation sociale et préparer les citoyens à une politique d’austérité pour ne pas subir la foudre d’un soulèvement populaire qui ne fera qu’aggraver la situation des couches les plus démunies. Car les barons ne savent nager que dans le flou.
1- Les mesures préconisées par le FMI et NABNI sont impossibles au stade actuel
C’est ainsi que le FMI et, partant le collectif NABNI poussent vers des reformes difficiles mais selon eux nécessaires. La réduction de la demande nationale pour qu’elle soit efficace suppose une coupe drastique des importations et une restructuration de l’enveloppe des subventions que les industriels et la maffia politico-financière feront tout pour la faire échouer. Ils l’ont montré tout au début de la deuxième décennie de ce 21éme siècle qu’ils étaient capables de faire bruler la baraque quand on touche à leurs intérêts, rappelons l’affaire des transactions commerciales avec facture obligatoire pour ne citer que celle là. Comment peut-on assurer une consolidation budgétaire lorsque prés du 1/3 vont dans des salaires faramineux que touchent les millions de fonctionnaires et hauts cadres de la nation. A ce stade chacun tire de son côté sans mettre la main dans la pâte. Aucun projet de partenariat ne semble réussir ni celui national /étranger, ni celui nationale /nationale. La reprise des entreprises publiques par les grands groupes privés peine à décoller, l’exemple d’ERIAD Corso par Amor Benamor est éloquent. Probablement, le partenariat n’a pas pu supporter les charges importantes des cadres pour lesquelles l’Etat s’est désengagé en tirant vers le bas un groupe réputé champion dans le secteur agro-alimentaire. Plus de 10 milliards de dollars dépensé en moins de cinq ans pour le développement du secteur publique n’ont pas servi car le problème est ailleurs. En ce qui concerne la compétitivité des entreprises, elle ne peut venir d’une simple mise à niveau mais faire l’objet d’une transformation profonde qui pourrait même toucher la mentalité du producteur et celui du consommateur. Aujourd’hui, il n’y a pas de créativité dans le secteur public et encore plus celui privé qui ancre ses ventouses autour des grandes entreprises de l’Etat pour sucer la rente. Les groupes industriels comme celui de Haddad ou Cevital ne visent en gros que le marché Algérien. En 2014, les exportations algériennes hors hydrocarbures ont totalisé 2,18 milliards de dollars, soit 3% de la valeur globale des exportations. Ce pourcentage tombe à 1,1% si on en retranche celles réalisées par Sonatrach (hydrocarbures) et Fertial (ammoniac). Quatre entreprises réalisent 83% de ces exportations. Sonatrach a exporté pour 935 millions de dollars de produits dérivés des hydrocarbures en 2014, contre 481 millions de dollars pour Fertial (ammoniac). Somiphost (phosphates) et Cevital (sucre) sont les deux autres exportateurs importants dont les montants restent relativement marginaux eu égard aux chiffres globaux des exportations. Pour arriver à cette performance médiocre, le consommateur Algérien se prive des belles dattes qu’elle met à`la disposition du marché européen pour une facture ne dépassant pas les 25 millions de dollars, les truffes pour 8 et 3 pour l’échalote. L’ancien « Grenier de Rome» n’exporte en total que pour 34 millions de produits agricoles pour payer une facture alimentaire de plus de 8 milliards de dollars. Ce qui est très inquiétant c’est que malgré leur poids dans le PIB et les recettes extérieures de l'Algérie, les hydrocarbures n'ont pas d'impact sur le fonctionnement de l'économie. En effet, plus le temps passe, plus ce secteur fortement capitalistique , consomme la rente qu’il procure. En trente ans selon l’ancien ministre de l’énergie et des mines, c’est á dire de la nationalisation jusqu’à l’arrivée de Bouteflika au pouvoir, plus de 800 milliards de dollars ont été pompés dans ce secteur et pour quel résultat ? Aujourd’hui, les incertitudes sur l'avenir des gisements en cours d'exploitation poussent à investir davantage dans l'exploration, ce qui provoque une situation inédite. Les investissements du secteur de l'énergie devraient dépasser les 100 milliards de dollars à l'horizon 2017, mais leur impact sur l'économie restera marginal. Ce qui crée un véritable malaise, avec cette impression que le monde des hydrocarbures est totalement non seulement déconnecté du reste de l'économie algérienne mais éloigne de plus en plus la possibilité de trouver une alternative à cette rente dans des délais raisonnables. En plus, ces dernière années deux événements majeurs viennent aggraver cette situation de l’Algérie, au demeurant inconfortable. Le premier est la consommation interne en gaz pour la production de l’électricité et en carburant pour faire face à un parc automobile incontrôlable ne cesse de croître pour atteindre des proportions inquiétantes qui ont contraint Sonatrach à importer plus de 3millons de tonnes en 2014, en hausse de 80% par rapport à 2013 afin de satisfaire le marché national. Le deuxième est cette révolution du gaz de schiste aux Etats-Unis qui a obligé pour la première fois Sonatrach à baisser le prix de son Sahara Blend de près de 85 cents pour pouvoir le vendre car le pétrole de schiste a atteint les qualité de légèreté et charge en souffre dont bénéficiait le pétrole Algérien sur la Côte Est des Etats-Unis . Il faut préciser toutefois que l’Algérie tire du marché Américain prés de 20 milliards de dollars dont 96% en hydrocarbures. La réalité est qu’aujourd’hui le marché américain lui échappe par ses barrières évidentes. En effet tout porte à`croire que la`position algérienne reste constante et se déconnecte de plus en plus des réalités du marché. En Europe et en dépit de la concurrence, elle peut faire valoir ses atouts de proximité mais sa position demeure l’otage de deux paramètres qui lui sont propres : sa dépendance vis-à-vis des revenus qu’elle tire des exportations des hydrocarbures avec lesquelles elle importe pour près de 80% des besoins de la population et des entreprises. Ensuite elle reste aussi tributaire de sa dépendance de la consommation interne par les volumes de pétrole et de gaz qu’elle devra lui réserver. Sur le court terme, plus elle maîtrise ces deux paramètres, plus à l’aise elle mettra en œuvre son programme long terme
La baisse des recettes des premiers mois de 2015 frôle les 40% si l’on se referait aux chiffres de 2014. Les hydrocarbures ont ramené en 2015 prés de 43% de moins qu’en 2014 et la tendance n’est pas optimiste. Les efforts entrepris en urgence pour limiter des importations d’environ 10% par rapport à 2014 n’ont pas pour autant redresser la balance commerciale qui dérive vers son déficit de mois en mois. Le Fonds monétaire International estime entre autres le déficit de la balance de paiement à prés de 30 milliards de dollars en 2015.Il est clair que cette situation ne reste pas sans impacter la fiscalité pétrolière qui elle devra atteindre une baisse d’environ 30%. Le gouvernement tente en vain d’ailleurs d’amortir le choc par une dépréciation du dinar en prétextant une hausse du dollar. La raison est simple, normalement une telle hausse du dollar devrait augmenter les recettes puisque le pays facture ses exportations dans cette monnaie américaine. Toujours est-il, la solution de facilité qui consiste au réajustement de la monnaie locale semble difficile car elle impacte les prix à la consommation et, partant affecte le pouvoir d’achat qui fera bouger les citoyens. Celle de puiser sur le fond de régulation pour équilibrer le budget, bien que ce soit l’option choisie ne semble pas pour autant efficace car il n’a pas été alimenté en 2015 et va fondre comme de la glace. Pour le moment, tous les yeux sont fixés sur un espoir d’un relèvement des prix du baril mais pour cela il faut attendre décembre ou janvier pour juger de la rigueur de l’hiver à moins d’un événement géopolitique qui écartera les Saoudites de leur volonté de soutenir coûte que coûte cette baisse. L’euphorie d’une croissance soutenue de 7% annoncée par l’actuelle premier ministre semble s’éloigner car les mesures prises jusqu’à maintenant ne vont pas dans le sens d’un redéploiement industriel pour sortir de la dépendance des hydrocarbures. Il faut dire aussi que la dernière sortie des membres du gouvernement pour réguler le commerce extérieur a montré la puissance des barons de l’import /import et leur influence sur les décisions futures du gouvernement. Revenir sur un arrêté qui organise la qualité des véhicules importés par les concessionnaires montre incontestablement que les décisions du gouvernement sont altérées par d’autres centres de pouvoir. Quant au système de licence d’importation, il n’est qu’au stade de la parlote en dépit de son approbation législative. On a voté de nombreuses lois qui ne sont pas applicables sur le terrain. Globalement, il n’y a aucun levier ou marge de manœuvre pour aller vers une diversification de l’économie nationale dans un avenir prévisible. Autant, utiliser ce temps pour assainir la situation sociale et préparer les citoyens à une politique d’austérité pour ne pas subir la foudre d’un soulèvement populaire qui ne fera qu’aggraver la situation des couches les plus démunies. Car les barons ne savent nager que dans le flou.
1- Les mesures préconisées par le FMI et NABNI sont impossibles au stade actuel
C’est ainsi que le FMI et, partant le collectif NABNI poussent vers des reformes difficiles mais selon eux nécessaires. La réduction de la demande nationale pour qu’elle soit efficace suppose une coupe drastique des importations et une restructuration de l’enveloppe des subventions que les industriels et la maffia politico-financière feront tout pour la faire échouer. Ils l’ont montré tout au début de la deuxième décennie de ce 21éme siècle qu’ils étaient capables de faire bruler la baraque quand on touche à leurs intérêts, rappelons l’affaire des transactions commerciales avec facture obligatoire pour ne citer que celle là. Comment peut-on assurer une consolidation budgétaire lorsque prés du 1/3 vont dans des salaires faramineux que touchent les millions de fonctionnaires et hauts cadres de la nation. A ce stade chacun tire de son côté sans mettre la main dans la pâte. Aucun projet de partenariat ne semble réussir ni celui national /étranger, ni celui nationale /nationale. La reprise des entreprises publiques par les grands groupes privés peine à décoller, l’exemple d’ERIAD Corso par Amor Benamor est éloquent. Probablement, le partenariat n’a pas pu supporter les charges importantes des cadres pour lesquelles l’Etat s’est désengagé en tirant vers le bas un groupe réputé champion dans le secteur agro-alimentaire. Plus de 10 milliards de dollars dépensé en moins de cinq ans pour le développement du secteur publique n’ont pas servi car le problème est ailleurs. En ce qui concerne la compétitivité des entreprises, elle ne peut venir d’une simple mise à niveau mais faire l’objet d’une transformation profonde qui pourrait même toucher la mentalité du producteur et celui du consommateur. Aujourd’hui, il n’y a pas de créativité dans le secteur public et encore plus celui privé qui ancre ses ventouses autour des grandes entreprises de l’Etat pour sucer la rente. Les groupes industriels comme celui de Haddad ou Cevital ne visent en gros que le marché Algérien. En 2014, les exportations algériennes hors hydrocarbures ont totalisé 2,18 milliards de dollars, soit 3% de la valeur globale des exportations. Ce pourcentage tombe à 1,1% si on en retranche celles réalisées par Sonatrach (hydrocarbures) et Fertial (ammoniac). Quatre entreprises réalisent 83% de ces exportations. Sonatrach a exporté pour 935 millions de dollars de produits dérivés des hydrocarbures en 2014, contre 481 millions de dollars pour Fertial (ammoniac). Somiphost (phosphates) et Cevital (sucre) sont les deux autres exportateurs importants dont les montants restent relativement marginaux eu égard aux chiffres globaux des exportations. Pour arriver à cette performance médiocre, le consommateur Algérien se prive des belles dattes qu’elle met à`la disposition du marché européen pour une facture ne dépassant pas les 25 millions de dollars, les truffes pour 8 et 3 pour l’échalote. L’ancien « Grenier de Rome» n’exporte en total que pour 34 millions de produits agricoles pour payer une facture alimentaire de plus de 8 milliards de dollars. Ce qui est très inquiétant c’est que malgré leur poids dans le PIB et les recettes extérieures de l'Algérie, les hydrocarbures n'ont pas d'impact sur le fonctionnement de l'économie. En effet, plus le temps passe, plus ce secteur fortement capitalistique , consomme la rente qu’il procure. En trente ans selon l’ancien ministre de l’énergie et des mines, c’est á dire de la nationalisation jusqu’à l’arrivée de Bouteflika au pouvoir, plus de 800 milliards de dollars ont été pompés dans ce secteur et pour quel résultat ? Aujourd’hui, les incertitudes sur l'avenir des gisements en cours d'exploitation poussent à investir davantage dans l'exploration, ce qui provoque une situation inédite. Les investissements du secteur de l'énergie devraient dépasser les 100 milliards de dollars à l'horizon 2017, mais leur impact sur l'économie restera marginal. Ce qui crée un véritable malaise, avec cette impression que le monde des hydrocarbures est totalement non seulement déconnecté du reste de l'économie algérienne mais éloigne de plus en plus la possibilité de trouver une alternative à cette rente dans des délais raisonnables. En plus, ces dernière années deux événements majeurs viennent aggraver cette situation de l’Algérie, au demeurant inconfortable. Le premier est la consommation interne en gaz pour la production de l’électricité et en carburant pour faire face à un parc automobile incontrôlable ne cesse de croître pour atteindre des proportions inquiétantes qui ont contraint Sonatrach à importer plus de 3millons de tonnes en 2014, en hausse de 80% par rapport à 2013 afin de satisfaire le marché national. Le deuxième est cette révolution du gaz de schiste aux Etats-Unis qui a obligé pour la première fois Sonatrach à baisser le prix de son Sahara Blend de près de 85 cents pour pouvoir le vendre car le pétrole de schiste a atteint les qualité de légèreté et charge en souffre dont bénéficiait le pétrole Algérien sur la Côte Est des Etats-Unis . Il faut préciser toutefois que l’Algérie tire du marché Américain prés de 20 milliards de dollars dont 96% en hydrocarbures. La réalité est qu’aujourd’hui le marché américain lui échappe par ses barrières évidentes. En effet tout porte à`croire que la`position algérienne reste constante et se déconnecte de plus en plus des réalités du marché. En Europe et en dépit de la concurrence, elle peut faire valoir ses atouts de proximité mais sa position demeure l’otage de deux paramètres qui lui sont propres : sa dépendance vis-à-vis des revenus qu’elle tire des exportations des hydrocarbures avec lesquelles elle importe pour près de 80% des besoins de la population et des entreprises. Ensuite elle reste aussi tributaire de sa dépendance de la consommation interne par les volumes de pétrole et de gaz qu’elle devra lui réserver. Sur le court terme, plus elle maîtrise ces deux paramètres, plus à l’aise elle mettra en œuvre son programme long terme
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