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Russie. La Chine débarque en Sibérie

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  • Russie. La Chine débarque en Sibérie

    La Chine vient de signer un contrat avec la Sibérie pour louer plus de 15 000 hectares de terres russes. Pour des raisons écologiques mais aussi politiques, cela suscite une grande inquiétude dans la presse russe.



    “La saison des soldes est ouverte ! Notre partenaire oriental vient de s'offrir 115 000 hectares de terres russes en location en Transbaïkalie !” lance ironiquement le journal Novaya Gazeta en ouverture d’un article très critique à propos de la décision de louer des terres de Sibérie à la Chine.

    Un protocole d'intention avec la société d'investissement Huae Siben a été signé le 9 juin avec le gouverneur de Transbaïkalie, une région montagneuse à l’est du lac Baïkal. Le contrat prévoit la location des terres sibériennes pour 49 ans. Problème : les Chinois sont réputés pour polluer les terres agricoles jusqu’à les rendre totalement infertiles lorsqu’ils les “rendent” à leur propriétaire, explique le magazine en ligne Slon.


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    Malgré de grands débats et plusieurs réclamations de la part d'activistes, la législation dans le domaine de l’agriculture devient plus en plus favorable à la Chine. “On a bien essayé de priver les gouverneurs de leur droit de louer des terres aux Chinois afin de ne pas causer de dégâts sur le sol, mais ils n'ont rien voulu entendre. En fait, c'est l'inverse qui s'est produit : au cours des sept dernières années, il est devenu encore plus facile pour les fonctionnaires de conclure de telles transactions en Sibérie Orientale et en Extrême-Orient”, écrit Slon. Les lois récemment adoptées facilitent “la procédure de location de la terre aux étrangers” – c’est-à-dire à la Chine.
    “Il ne faut pas avoir peur des Chinois, mais de la faiblesse du comportement des autorités locales face à eux”, avance Novaya Gazeta, qui juge le gouverneur de la région trop laxiste.

    Selon les termes du contrat, la Chine devra payer un loyer de 250 roubles (4 euros) par hectare et par an, donc 1,5 milliards de roubles (25,5 millions d’euros) pour 49 ans. En plus, elle s’engage à ce que 75 % des cadres employés pour gérer ces terres soient des Russes. Les entreprises concernées devront également payer des impôts à l’Etat russe.


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    “Le gouvernement espère que les Chinois résoudront les problèmes financiers de la Russie et partiront ensuite. Sauf qu'ils laisseront forcément une part d'eux-même”, présage Novaya Gazeta, qui craint que les traditions et la culture russes ne soient remplacées par les valeurs chinoises.
    Le quotidien du gouvernement, Rossiiskaïa Gazeta, souligne quant à lui la portée géopolitique de cet accord : “Affaibli et rejeté par l'Occident, le Kremlin aide la Chine à devenir un leader mondial”.

    Ces dernières années, les signes de rapprochement entre la Chine et la Russie se sont multipliés, alors que les États-Unis et l'Europe s’éloignent de plus en plus de Moscou. La Chine exploite actuellement des terres en location dans 33 pays différents, et notamment 5 % du territoire ukrainien, l’ancien “grenier à blé de l’Union soviétique”.


    le courrier international
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