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L'EI avait promis de faire du ramadan "un mois de malheurs pour les mécréants"

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  • L'EI avait promis de faire du ramadan "un mois de malheurs pour les mécréants"

    Outre l'attentat de Saint-Quentin-Fallavier, des attaques djihadistes ont été menées ce vendredi en Tunisie et au Koweit. Même s'il est encore trop tôt pour y voir un lien, le porte-parole de l'Etat islamique avait appelé à faire du ramadan un mois de "calamités". Un think-tank américain avait par ailleurs anticipé le risque d'"attaques synchronisées".

    Mois de jeûne et de spiritualité intense mais aussi de générosité pour les musulmans. L’Etat islamique a complètement dévoyé l’esprit du ramadan, multipliant les appels à la « guerre sainte » en Irak et en Syrie, par le biais de ses porte-voix qui exhortent ses troupes à faire du mois sacré un mois de « calamité ». Le 23 juin, l’organisation terroriste a ainsi appelé les musulmans à engager la guerre sainte contre les « mécréants » durant le ramadan, dans un message sonore attribué à Abou Mohamed al-Adnani, le porte-parole officiel de l’EI.

    « Les meilleurs actes qui vous rapprochent de Dieu résident dans le djihad, alors accourez durant ce mois sacré pour envahir [des territoires] et tomber en martyrs, musulmans et djihadistes partout dans le monde, faites en sorte que le ramadan soit un mois de malheurs pour les mécréants. Celui qui est doué de raison doit prendre soin d’être constamment au djihad pendant le ramadan car aucune adoration n’équivaut au djihad. Le djihad pendant le ramadan n’équivaut en rien au djihad dans un autre mois », a-t-il ajouté en allusion aux chiites et aux sunnites luttant contre l'EI, mais également dans un appel clair à multiplier les attentats contre les Occidentaux durant le mois sacré.

    Ce début du ramadan est d'autant plus un symbole fort pour l’Etat islamique qu'il correspond approximativement au premier anniversaire de la proclamation du califat islamiste le 29 juin 2014. Ces trois dernières années, l’Etat islamique a toujours mené des offensives de grande ampleur pendant le ramadan. Comme s'est appliqué à le faire, par le passé, le GIA en Algérie...

    « L’Etat Islamique prépare donc probablement une vague d’opérations en vue d’atteindre de nouveaux objectifs en Irak, en Syrie, frapper des cibles religieuses, se fixer de nouveaux objectifs politiques ou commettre de nouveaux attentats qui viendront commémorer la proclamation du califat dès les premiers jours du Ramadan » écrivait dans une étude parue le 7 juin dernier l’Institute for the study of war, un think-tank américain proche des services de renseignement américains, bien informé mais plutôt belliciste.


    L’Etat islamique peut appeler à des attaques synchronisées à l’étranger afin de démontrer sa capacité à intimider l'Occident. Il est très probable que les partisans de l’Etat islamique tenteront de multiplier les attaques lors de la période du ramadan, privilégiant les attaques par des cellules de deux-trois personnes ou d’individus isolés. Suite aux attentats de Paris en janvier 2015, de nombreux efforts ont été faits en matière de sécurité et les tentatives terroristes ont été depuis infructueuses mais il est probable que les terroristes sauront privilégier de nouvelles cibles ».

    L’attaque perpétrée par Yassin Sahli contre l’usine Air Products, classée Seveso, à Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, dans une zone plutôt rurale, valide, en partie, le scénario anticipé par le think-tank. L’implication d’un autre individu, placé en garde à vue, est encore incertaine. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, était justement en déplacement à Lyon ce vendredi pour rompre le jeûne et se rendre à la grande mosquée de Lyon pour visiter l'exposition consacrée au futur Institut français de civilisation musulmane.

    L’Institute for the study of war n’excluait donc pas l’hypothèse d’attaques « synchronisées » à travers plusieurs pays sans aller jusqu’à parler d’attaques « coordonnées » qui multiplieraient les risques d’identification et d’échecs. « La coordination pour une attaque multinationale multiplie les possibilités d’échec. L’Etat islamique pourrait malgré tout encourager les attaques ciblées dans la même journée ».

    ette journée a été marquée de nombreux attentats dans plusieurs pays. En plus de cette attaque en France, en Tunisie, à Souss, des tirs ont éclaté vendredi sur une plage (voir photo ci-contre) devant deux hôtels très fréquentés par les touristes, l'Imperial Marhaba et le Soviva voisin. On déplorait 27 morts, selon un dernier bilan du ministère de l’Intérieur tunisien à 14h30.

    La Tunisie est un pays ciblé par les djihadistes notamment depuis l’attaque du musée du Bardo le 18 mars dernier. Par ailleurs, une explosion a eu lieu dans une mosquée chiite de Koweït City, pendant la grande prière qui attire de nombreuses personnes lors de la période du ramadan. L’explosion a frappé la mosquée Al-Imam Al-Sadeq. Au moins treize personnes ont été tuées, et une quinzaine ont été blessées selon les premières estimations des secours sur place. L’Etat islamique, qui a procédé à des attaques similaires ces dernières semaines en Arabie saoudite et au Yémen, a déjà revendiqué cet attentat.

    Marianne
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