JEUDI, 19 MARS, 2015
L'HUMANITÉ
Au sommet de Deauville du G8, les chefs d’état des sept pays les plus riches du monde s’étaient engagés à aider la Tunisie à hauteur de 10 milliards de dollars.
Les 26 et 27 mai 2011, le sommet du G8 (États-Unis, Russie, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada, Japon), réuni à Deauville, avait consacré ses travaux au printemps arabe. Euphorie aidant, les chefs d’État des pays les plus riches de la planète adoptaient alors une déclaration promettant monts et merveilles « aux pays en transition démocratique, comme la Tunisie et l’Égypte ». Pour les dirigeants des plus grandes puissances financières du monde, « les changements historiques actuellement à l’œuvre en Afrique du Nord et au Moyen-Orient » étaient comparables aux « transformations survenues en Europe centrale et orientale après la chute du mur de Berlin ». Rien que ça. Aussi ont-ils appelé dans la déclaration finale « les banques multilatérales de développement » à débloquer « plus de 20 milliards de dollars dont 3,5 milliards d’euros provenant de la BEI » pour les années 2011-2013. Mieux, assuraient-ils : « Nous tiendrons nos engagements concernant la restitution des avoirs volés » fournis par la Banque mondiale et le FMI. Confiants, les dirigeants intérimaires tunisiens et égyptiens ont été invités à chiffrer leurs besoins de financements. La Tunisie, représentée alors par Caid Essebsi, alors premier ministre de transition, avait demandé une aide de 10 à 12 milliards de dollars, tandis que l’Égypte escomptait 25 milliards de dollars d’aide. Qui plus est, les dirigeants tunisiens soutenus par la mobilisation de la société civile avaient demandé l’effacement des dettes contractées par le régime corrompu de Ben Ali. Quatre ans après les belles promesses du G8, la Tunisie a dû passer par le FMI. En contrepartie d’une aide estimée à 1,7 milliard de dollars – bien loin des promesses du G8 – les autorités tunisiennes devaient réduire les dépenses sociales et le train de vie de l’État, comprendre la réduction des effectifs de l’administration et celle des subventions des denrées de base et l’augmentation des prix des carburants. Le FMI invitait également le gouvernement tunisien à mettre en place un programme de privatisation touchant les secteurs des télécommunications et des trans- ports aériens et maritimes. Et ce, alors que l’économie du pays tournait au ralenti, que le chômage touche, selon la centrale syndicale UGTT plus de 25 % de la population active et que la pauvreté ne cesse de progresser
L'HUMANITÉ
Au sommet de Deauville du G8, les chefs d’état des sept pays les plus riches du monde s’étaient engagés à aider la Tunisie à hauteur de 10 milliards de dollars.
Les 26 et 27 mai 2011, le sommet du G8 (États-Unis, Russie, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada, Japon), réuni à Deauville, avait consacré ses travaux au printemps arabe. Euphorie aidant, les chefs d’État des pays les plus riches de la planète adoptaient alors une déclaration promettant monts et merveilles « aux pays en transition démocratique, comme la Tunisie et l’Égypte ». Pour les dirigeants des plus grandes puissances financières du monde, « les changements historiques actuellement à l’œuvre en Afrique du Nord et au Moyen-Orient » étaient comparables aux « transformations survenues en Europe centrale et orientale après la chute du mur de Berlin ». Rien que ça. Aussi ont-ils appelé dans la déclaration finale « les banques multilatérales de développement » à débloquer « plus de 20 milliards de dollars dont 3,5 milliards d’euros provenant de la BEI » pour les années 2011-2013. Mieux, assuraient-ils : « Nous tiendrons nos engagements concernant la restitution des avoirs volés » fournis par la Banque mondiale et le FMI. Confiants, les dirigeants intérimaires tunisiens et égyptiens ont été invités à chiffrer leurs besoins de financements. La Tunisie, représentée alors par Caid Essebsi, alors premier ministre de transition, avait demandé une aide de 10 à 12 milliards de dollars, tandis que l’Égypte escomptait 25 milliards de dollars d’aide. Qui plus est, les dirigeants tunisiens soutenus par la mobilisation de la société civile avaient demandé l’effacement des dettes contractées par le régime corrompu de Ben Ali. Quatre ans après les belles promesses du G8, la Tunisie a dû passer par le FMI. En contrepartie d’une aide estimée à 1,7 milliard de dollars – bien loin des promesses du G8 – les autorités tunisiennes devaient réduire les dépenses sociales et le train de vie de l’État, comprendre la réduction des effectifs de l’administration et celle des subventions des denrées de base et l’augmentation des prix des carburants. Le FMI invitait également le gouvernement tunisien à mettre en place un programme de privatisation touchant les secteurs des télécommunications et des trans- ports aériens et maritimes. Et ce, alors que l’économie du pays tournait au ralenti, que le chômage touche, selon la centrale syndicale UGTT plus de 25 % de la population active et que la pauvreté ne cesse de progresser
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