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Reconnue comme une véritable station balnéaire du sud camerounais, la ville de Kribi subit d’importantes transformations. Sous l’impulsion d’un port en eau profonde flambant neuf dont la première phase de construction est déjà complétée, le complexe industrialo-portuaire de Kribi est appelé à devenir un véritable hub commerciale en Afrique centrale.
Lancés en octobre 2011, les travaux de construction du premier segment comprenant deux terminaux se sont faits dans les temps. Il y a un an à peine, le nouveau port en eau profonde de Kribi accueillait même son premier gros cargo, le HHL Valparaiso, qui venait y livrer les deux remorqueurs qui aideront les chalutiers à la manœuvre. La spécificité de ce nouvel ouvrage portuaire est justement qu’il peut accueillir d’imposants navires qui nécessitent jusqu’à 16 mètres de tirant d’eau. Une caractéristique qui le rend unique et profitera à toute la région.
« Le port de Kribi offre les meilleures conditions, meilleures que tout ce qui se fait ailleurs dans la région, s’enthousiasmait alors Patrice Melom. J’ai un ami qui a coutume de dire ʺCe n’est pas le port qui fait le trafic, c’est le trafic qui fait le port !ʺ Kribi possédait déjà son propre trafic avant même de naître. L’ensemble du Cameroun, de même que les pays qui n’ont pas accès à la mer comme le Tchad ou la Centrafrique, dépendront de ce port. Ajoutez à cela l’activité minière et industrielle que nous envisageons, le complexe de Kribi possède donc tout ce dont il a besoin pour fonctionner, ce qui n’est pas toujours le cas ailleurs. Si nous développons toutes les industries prévues initialement, l’activité sera plus que suffisante pour le port. »
Mais Kribi, c’est bien davantage qu’un simple port en eau profonde. La première composante portuaire doit compter une vingtaine de terminaux à l’horizon 2035. À cela s’ajoutera une zone industrielle de 20 000 hectares qui doit attirer les grands exploitants industriels. Et pour supporter le tout, une composante urbaine prévoit le développement d’une ville nouvelle pouvant accueillir des dizaines de milliers de résidents.
Si la première phase du méga projet à coûté environ 500 millions de dollars, financée à 85% par China Eximbank, la totalité du complexe doit nécessiter à terme quelque 15 milliards de dollars. Mais aux dires de Patrice Melom, les retombées anticipées justifient aisément pareil investissement.
« Tel qu’il est conçu, ce projet va rapidement devenir un hub régional dans le transport maritime, le transbordement de marchandises et l’activité industrielle qui va s’y développer sur les 20 000 hectares, confiait le dirigeant en mai 2014. Les grands bateaux viendront directement sur Kribi et cela aura un impact direct sur l’économie camerounaise, notamment sur le prix des marchandises. La dimension économique en est une sur laquelle nous réfléchissons de plus en plus, notamment en termes de création d’emplois. Nos prévisions permettent d’anticiper la création de 2000 emplois directs et autant d’emplois indirects en première phase. À l’horizon 2035, avec l’ajout d’une zone économique dédiée, c’est 40 000 emplois directs et autant de postes indirects qui auront été créés dans l’économie camerounaise. »
« Certains gros opérateurs se sont manifestés et ont fait des réservations, annonce fièrement Patrice Melom. Je peux citer CAM Iron, qui doit exploiter le fer de Mbalam grâce au terminal minéralier qui sera construit. Je peux également mentionner GDF Suez qui doit réaliser la liquéfaction de gaz, ainsi que Rio Tinto Alcan. À côté de ça, nous avons de plus en plus de sollicitations d’autres opérateurs industriels qui veulent leur place sous le soleil de Kribi. Tel qu’il est conçu, ce projet va rapidement devenir un hub régional dans le transport maritime et l’activité industrielle qui va s’y développer sur les 20 000 hectares disponibles. »
Reste maintenant à déterminer qui héritera de l’exploitation des terminaux du port de Kribi, une négociation qui dure depuis des mois. Non satisfait du rapport du premier ministre, le président Biya a repris le dossier en main en avril dernier en exigeant le dépôt du rapport intégral de la Commission spéciale chargée de la sélection du concessionnaire. Cette dernière avait porté son choix sur le groupe philippin Container Terminal Services inc. dont les offres ont été jugées « économiquement les plus avantageuses pour le Cameroun et la sous-région Afrique centrale ».
Autre candidat et géant en Afrique, le groupe Bolloré conteste ces résultats en affirmant avoir soumis la meilleure offre à 473 millions d’euros, contre 332,7 millions pour le groupe philippin et 284 millions d’euros pour l’entreprise APMT BV. S’il est clair que l’offre de Bolloré est largement supérieure financièrement, le débat se trouve peut-être ailleurs. En effet, les autorités souhaitent mettre en concurrence les ports de Douala et de Kribi pour tirer le meilleur des deux places. Bolloré étant l’opérateur à Douala, la logique voudrait qu’un autre exploitant soit retenu. Mais ce sera maintenant à la présidence de trancher.
Ce qui est certain, c’est que le port en eau profonde de Kribi deviendra sous peu un important levier économique pour le Cameroun. Une infrastructure de première classe appelée à booster la croissance économique vers l’émergence souhaitée en 2035.
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Lancés en octobre 2011, les travaux de construction du premier segment comprenant deux terminaux se sont faits dans les temps. Il y a un an à peine, le nouveau port en eau profonde de Kribi accueillait même son premier gros cargo, le HHL Valparaiso, qui venait y livrer les deux remorqueurs qui aideront les chalutiers à la manœuvre. La spécificité de ce nouvel ouvrage portuaire est justement qu’il peut accueillir d’imposants navires qui nécessitent jusqu’à 16 mètres de tirant d’eau. Une caractéristique qui le rend unique et profitera à toute la région.
« Le port de Kribi offre les meilleures conditions, meilleures que tout ce qui se fait ailleurs dans la région, s’enthousiasmait alors Patrice Melom. J’ai un ami qui a coutume de dire ʺCe n’est pas le port qui fait le trafic, c’est le trafic qui fait le port !ʺ Kribi possédait déjà son propre trafic avant même de naître. L’ensemble du Cameroun, de même que les pays qui n’ont pas accès à la mer comme le Tchad ou la Centrafrique, dépendront de ce port. Ajoutez à cela l’activité minière et industrielle que nous envisageons, le complexe de Kribi possède donc tout ce dont il a besoin pour fonctionner, ce qui n’est pas toujours le cas ailleurs. Si nous développons toutes les industries prévues initialement, l’activité sera plus que suffisante pour le port. »
Mais Kribi, c’est bien davantage qu’un simple port en eau profonde. La première composante portuaire doit compter une vingtaine de terminaux à l’horizon 2035. À cela s’ajoutera une zone industrielle de 20 000 hectares qui doit attirer les grands exploitants industriels. Et pour supporter le tout, une composante urbaine prévoit le développement d’une ville nouvelle pouvant accueillir des dizaines de milliers de résidents.
Si la première phase du méga projet à coûté environ 500 millions de dollars, financée à 85% par China Eximbank, la totalité du complexe doit nécessiter à terme quelque 15 milliards de dollars. Mais aux dires de Patrice Melom, les retombées anticipées justifient aisément pareil investissement.
« Tel qu’il est conçu, ce projet va rapidement devenir un hub régional dans le transport maritime, le transbordement de marchandises et l’activité industrielle qui va s’y développer sur les 20 000 hectares, confiait le dirigeant en mai 2014. Les grands bateaux viendront directement sur Kribi et cela aura un impact direct sur l’économie camerounaise, notamment sur le prix des marchandises. La dimension économique en est une sur laquelle nous réfléchissons de plus en plus, notamment en termes de création d’emplois. Nos prévisions permettent d’anticiper la création de 2000 emplois directs et autant d’emplois indirects en première phase. À l’horizon 2035, avec l’ajout d’une zone économique dédiée, c’est 40 000 emplois directs et autant de postes indirects qui auront été créés dans l’économie camerounaise. »
« Certains gros opérateurs se sont manifestés et ont fait des réservations, annonce fièrement Patrice Melom. Je peux citer CAM Iron, qui doit exploiter le fer de Mbalam grâce au terminal minéralier qui sera construit. Je peux également mentionner GDF Suez qui doit réaliser la liquéfaction de gaz, ainsi que Rio Tinto Alcan. À côté de ça, nous avons de plus en plus de sollicitations d’autres opérateurs industriels qui veulent leur place sous le soleil de Kribi. Tel qu’il est conçu, ce projet va rapidement devenir un hub régional dans le transport maritime et l’activité industrielle qui va s’y développer sur les 20 000 hectares disponibles. »
Reste maintenant à déterminer qui héritera de l’exploitation des terminaux du port de Kribi, une négociation qui dure depuis des mois. Non satisfait du rapport du premier ministre, le président Biya a repris le dossier en main en avril dernier en exigeant le dépôt du rapport intégral de la Commission spéciale chargée de la sélection du concessionnaire. Cette dernière avait porté son choix sur le groupe philippin Container Terminal Services inc. dont les offres ont été jugées « économiquement les plus avantageuses pour le Cameroun et la sous-région Afrique centrale ».
Autre candidat et géant en Afrique, le groupe Bolloré conteste ces résultats en affirmant avoir soumis la meilleure offre à 473 millions d’euros, contre 332,7 millions pour le groupe philippin et 284 millions d’euros pour l’entreprise APMT BV. S’il est clair que l’offre de Bolloré est largement supérieure financièrement, le débat se trouve peut-être ailleurs. En effet, les autorités souhaitent mettre en concurrence les ports de Douala et de Kribi pour tirer le meilleur des deux places. Bolloré étant l’opérateur à Douala, la logique voudrait qu’un autre exploitant soit retenu. Mais ce sera maintenant à la présidence de trancher.
Ce qui est certain, c’est que le port en eau profonde de Kribi deviendra sous peu un important levier économique pour le Cameroun. Une infrastructure de première classe appelée à booster la croissance économique vers l’émergence souhaitée en 2035.
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