Un article intéressant.... "l'arrosseur arrossé ".. ou le mythe du Golem
"L’incendie de Daech s’étend vers le Golfe”, écrit Badr Ibrahim, spécialiste saoudien du communautarisme, dans Al-Araby Al-Jadid. “Avant l’attentat contre la mosquée chiite au Koweït, qui a fait 27 morts le vendredi 26 juin, il y avait eu les attentats antichiites en Arabie Saoudite des 22 et 29 mai. Il n’a pas fallu attendre longtemps avant que, sur les réseaux sociaux, l’unanimisme des condamnations cède une nouvelle fois à l’échange d’insultes, révélant le véritable climat de tensions confessionnelles” dans le Golfe.
“La source du problème va au-delà des manuels d’enseignement religieux, des livres, écrits, conférences et propos de prédicateurs qui promeuvent – notamment à la télévision – le confessionnalisme”, écrit l’auteur. “C'est une crise identitaire qui s’étend de ceux qui se disent modérés aux non-pratiquants, voire aux athées.” Et de conclure : “Sunnites et chiites ont un destin commun dans la région, et il faut à tout prix éviter que la guerre civile de Syrie et d’Irak ne s’étende aux pays du Golfe.”
Rasez vos barbes !
Cet attentat “remet en cause le modus vivendi entre les communautés au Koweït, pays extrêmement fragile sur le plan sécuritaire”, écrit le journal libanais L'Orient-Le Jour. “Cet attentat vient prouver une nouvelle fois que l’ère de stabilité des pays du Golfe a pris fin. Daech [acronyme en arabe de l’organisation Etat islamique] poursuit une stratégie de déstabilisation [dans ces pays], où elle dispose de relais dans les milieux salafistes et dans les cercles proches du pouvoir, et où elle bénéficie de complicités au sein de certains services de police ou de l’armée.”
Le journal libéral koweïtien Al-Qabas abonde dans le même sens : “L’extrémisme a été encouragé par les médias et mis dans la tête des enfants par le système éducatif depuis 1976, quand le régime a suspendu la Constitution et dissous le Parlement. Depuis, le Koweït a misé sur les groupes religieux réactionnaires pour acheter la paix sociale.” Et de conclure : “Rasez vos barbes et débarrassez-vous de tous les signes de soutien et de complaisance avec cette forme de religiosité. Depuis quarante ans, l’extrémisme a profondément pris racine. Il faut reconnaître la gravité du problème. On n’arrivera pas à faire face en transigeant, ni en prenant le problème par petits bouts. Il faut un véritable tournant et en finir avec tous les signes de bigoterie officielle que nos gouvernants ont adoptés depuis 1976.”
“Depuis des années, nous avons vu d’autres pays s’enfoncer dans la violence, de l’Afghanistan à la Somalie en passant par le Soudan, la Syrie, l’Irak, la Libye et le Yémen. Nous avons toujours pensé que cela était loin de nous”, écrit Mansour Al-Jamri, rédacteur en chef du journal bahreïni Al-Wasat. “Or non seulement ces pays sont proches de nous mais, qui plus est, beaucoup des idées d’intolérance et de discours justifiant de telles tueries ont eu, et continuent d’avoir, pour source les pays du Golfe. Ce n’était donc qu’une question de temps pour que la même violence se répande chez nous.”
le Monde International
"L’incendie de Daech s’étend vers le Golfe”, écrit Badr Ibrahim, spécialiste saoudien du communautarisme, dans Al-Araby Al-Jadid. “Avant l’attentat contre la mosquée chiite au Koweït, qui a fait 27 morts le vendredi 26 juin, il y avait eu les attentats antichiites en Arabie Saoudite des 22 et 29 mai. Il n’a pas fallu attendre longtemps avant que, sur les réseaux sociaux, l’unanimisme des condamnations cède une nouvelle fois à l’échange d’insultes, révélant le véritable climat de tensions confessionnelles” dans le Golfe.
“La source du problème va au-delà des manuels d’enseignement religieux, des livres, écrits, conférences et propos de prédicateurs qui promeuvent – notamment à la télévision – le confessionnalisme”, écrit l’auteur. “C'est une crise identitaire qui s’étend de ceux qui se disent modérés aux non-pratiquants, voire aux athées.” Et de conclure : “Sunnites et chiites ont un destin commun dans la région, et il faut à tout prix éviter que la guerre civile de Syrie et d’Irak ne s’étende aux pays du Golfe.”
Rasez vos barbes !
Cet attentat “remet en cause le modus vivendi entre les communautés au Koweït, pays extrêmement fragile sur le plan sécuritaire”, écrit le journal libanais L'Orient-Le Jour. “Cet attentat vient prouver une nouvelle fois que l’ère de stabilité des pays du Golfe a pris fin. Daech [acronyme en arabe de l’organisation Etat islamique] poursuit une stratégie de déstabilisation [dans ces pays], où elle dispose de relais dans les milieux salafistes et dans les cercles proches du pouvoir, et où elle bénéficie de complicités au sein de certains services de police ou de l’armée.”
Le journal libéral koweïtien Al-Qabas abonde dans le même sens : “L’extrémisme a été encouragé par les médias et mis dans la tête des enfants par le système éducatif depuis 1976, quand le régime a suspendu la Constitution et dissous le Parlement. Depuis, le Koweït a misé sur les groupes religieux réactionnaires pour acheter la paix sociale.” Et de conclure : “Rasez vos barbes et débarrassez-vous de tous les signes de soutien et de complaisance avec cette forme de religiosité. Depuis quarante ans, l’extrémisme a profondément pris racine. Il faut reconnaître la gravité du problème. On n’arrivera pas à faire face en transigeant, ni en prenant le problème par petits bouts. Il faut un véritable tournant et en finir avec tous les signes de bigoterie officielle que nos gouvernants ont adoptés depuis 1976.”
“Depuis des années, nous avons vu d’autres pays s’enfoncer dans la violence, de l’Afghanistan à la Somalie en passant par le Soudan, la Syrie, l’Irak, la Libye et le Yémen. Nous avons toujours pensé que cela était loin de nous”, écrit Mansour Al-Jamri, rédacteur en chef du journal bahreïni Al-Wasat. “Or non seulement ces pays sont proches de nous mais, qui plus est, beaucoup des idées d’intolérance et de discours justifiant de telles tueries ont eu, et continuent d’avoir, pour source les pays du Golfe. Ce n’était donc qu’une question de temps pour que la même violence se répande chez nous.”
le Monde International
Commentaire