Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Moi aussi je m'appelle Salhi

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Moi aussi je m'appelle Salhi

    Bonjour - voici un article qui nous concerne tous et qui résume bien la situation .......... actuelle et à venir !



    La figure de l’islamiste fou, prêt à tout faire sauter, semble avoir remplacé celle de l’immigré maghrébin d’antan, pacifique et invisible, qui ne demandait qu’à travailler et subvenir aux besoins de sa famille.
    Vendredi dernier, je sirotais tranquillement un verre dans un café du XIIIe arrondissement quand la nouvelle de l’attaque contre l’usine de Saint-Quentin Fallavier en Isère est tombée. Je m’en foutais un peu à vrai dire et j’en avais marre de suivre l’actualité du terrorisme, surtout pendant une journée de repos aussi ensoleillée. Je suis resté bouche bée quand j’ai vu le nom du présumé terroriste écrit en majuscule en bas de l’écran : Yassine SALHI. La belle journée ensoleillée devient soudain cauchemardesque.
    Les vannes des amis ne tardèrent pas à pleuvoir sur l’écran de mon téléphone. Textos et tweets faisant des jeux de mots avec mon nom de famille, qui est devenu en quelques minutes un lourd fardeau à porter. J’ai surtout pensé à mon fils et aux emmerdements qu’il risquait de subir avec SALHI comme nom, mais aussi aux centaines de personnes vivant en France et portant le même patronyme. J’avais déjà lu des articles relatant les souffrances de gens qui portaient les noms de Coulibaly et Kouachi mais j’étais loin de mesurer l’ampleur de leur déprime et des infortunes qui les attendaient à cause d’un simple nom de famille. Grosse erreur.

    Ceci me ramène au souvenir d’une tribune que j’avais publiée dans ces pages en octobre 2002 sous le titre : «Sale temps pour les Arabes en France» et apparemment elle n’a pas pris une ride. A l’époque, face à l’impossibilité de se poser quelque part quand la place est prise dans les médias et dans l’opinion publique, soit par des délinquants soit par des islamistes, je me posais déjà cette question : «Où peut-on donc caser la majorité des Arabes et des nés musulmans, qui par leur comportement et non par leur peau, ressemblent au reste des Français? Ceux qui consomment comme tout le monde, prennent une cuite le week-end, matent les seins à la télé et se fichent d’un Sarkozy faisant la bise à Dalil Boubakeur?». Non seulement la question est restée sans réponse mais les choses ont empiré pour ces Français devenus, quoiqu’ils fassent, prisonniers d’une image qui les dépasse, qui les obsède et avec laquelle, quelle que soit leur fierté et leur innocence, ils ne peuvent que «baisser la tête.»

    Il est peut-être temps de conjuguer autrement la fameuse théorie du «grand remplacement», chère à Renaud Camus, à Éric Zemmour et à la famille Le Pen. La figure de l’islamiste fou, prêt à tout faire sauter, semble en effet avoir remplacé celle de l’immigré maghrébin d’antan, pacifique et invisible, qui ne demandait qu’à travailler et subvenir aux besoins de sa famille. Entre-temps une subtile fusion qui arrange nombre de politiciens a été trouvée entre le jeune délinquant, fils d’immigré, et le djihadiste assoiffé de sang et de têtes à décapiter. Or nous le savons bien, tout le monde le sait, le «nouveau terroriste» c’est 90 pour cent de frustrations personnelles et 10 pour cent d’un islam mal compris. Et nous sommes tous effrayés par le nombre potentiel d’illuminés qui peuvent surgir à tout moment pour répandre la terreur dans nos quartiers et nos villes.

    Nous assistons impuissants à la fin d’une multitude de petites histoires que nous avons tenté de bâtir chacun à sa façon en terre de liberté-égalité-fraternité, poussés par un mouvement de désir de vivre, rien d’autre, loin des contraintes étouffantes de nos pays d’origines. Nous subissons les assauts répétitifs et sans fin du débat politique français dans les plateaux télés où des gens parlent de nous en usant de clichés nauséabonds ou, en parlant en notre nom, et c’est encore pire. Nous apprenons par exemple que dorénavant, nos cartes d’identités ne prouvent en rien notre citoyenneté ni notre attachement aux valeurs de la République. Nous entendons cela de la bouche d’Énarques de tous bords, comme de la bouche d’un ivrogne tardif au bar du coin.

    Dans une ambiance de suspicion générale, telle que celle que subit aujourd’hui n’importe quel basané, n’importe quel «Méditerranéen» portant un nom à consonance arabo-musulmane, il est difficile, voire impossible, de tenter de «devenir imperceptible» ou invisible comme le disait Gilles Deleuze car même à défaut de nom, la peau, elle, sera toujours là pour nous trahir. En attendant d’être invisibles, nous voilà donc obligés d’être dociles et silencieux et de guetter quand le vent tournera, mais cela prendra malheureusement beaucoup de temps. Hélas, c’est un «hiver arabe» qui s’annonce pour les musulmans d’Europe. Et il sera gris. Et il sera long. Et il sera dur.

    Abdel-Illah SALHI journaliste et écrivain (quotidien Libération)
    Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

  • #2
    Rien à ajouter à cet article c'est difficile à admettre mais c'est la réalité !
    Ayemma arwachou idnougra ! inezra imazel adenzar
    Ah ya dini !!!!

    Akker atswalidh , nadhi adawidh , aqim oulech .

    Commentaire


    • #3
      Waqila anrouh kan anezdegh dans un igloo
      Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

      Commentaire


      • #4
        Surtout oussanagui itij yaouk dh'wazghal ikemlagh arnouyass aramdhan yaouk dhessi3qathagui ididharoun ! Le pole nord 'est une jolie destination ma foi oeilfermé
        Ah ya dini !!!!

        Akker atswalidh , nadhi adawidh , aqim oulech .

        Commentaire

        Chargement...
        X