Egoûts à ciel ouvert, cités-dortoirs, décharges sauvages et odeurs nauséabondes encouragent la reproduction de divers prédateurs vecteurs d’infections. Chiens errants, rats et autres rongeurs, trouvent dans la capitale du Djurdjura un éden inespéré
Ceinturée par des dizaines de bidonvilles hideux et croulant sous des tonnes d’immondices, Tizi-Ouzou capitale par excellence et vitrine de la Haute-Kabylie n’est pas à l’abri d’épidémies meurtrières. La prolifération des rats, l’amoncellement des ordures ménagères et l’incessante dégradation du cadre de vie laisse présager le pire : des maladies d’un autre âge peuvent refaire surface et constituer une réelle menace contrastant avec l’indifférence, le laxisme des responsables en charge du dossier. Loin d’être un bastion imprenable et unimisé, la ville des Genêts et ses contrées limitrophes sont au contraire très vulnérables. Egoûts à ciel ouvert, cités-dortoirs, décharges sauvages et odeurs nauséabondes encouragent la reproduction de divers prédateurs vecteurs d’infections. Chiens errants, rats et autres rongeurs, trouvent dans la capitale du Djurdjura un éden inespéré à la Nouvelle-Ville pour ne citer que ce quartier populeux et populaire, les odeurs insupportables agressent les narines. A proximité de l’université de surcroît, à la sortie est de la ville précisément à Oued Aïssi des bidonvilles pouilleux et tombant en ruine, datant des années 60 est l’exemple même de ces poches de pauvreté qui gangrènent le périmètre de la ville de Tizi Ouzou.
Des taudis construits en parpaings, en roseaux et autres objets hétéroclites abritent des centaines de familles venues de tous bords. Les enfants nés dans ces baraques pataugent dans des mares d’eau noirâtres. Le choléra ? ils flirtent avec. Leurs parents ne peuvent les empêcher, car ici tout est dangereux. L’eau n’est pas potable, les toilettes ne sont en fait qu’une fosse commune et les sanitaires sont inexistants. A l’intérieur, des baraques, une odeur acre d’urine saisit à la gorge. Les occupants des lieux y sont habitués, ils font la cuisine, dorment et mangent dans un espace de quelques mètres carrés. Ici les rats sont les maîtres des lieux, ils ne craignent plus l’homme, ils l’agressent.
Les cas de morsures ne sont pas rares. Ce sont les enfants qui en sont les premières victimes; Les parents, fatalistes, s’en remettent au destin, nettoient la plaie et prient pour que le pire soit évité. La rage, la gale et les MTH, ils les connaissent. La peste pas encore. A Taboukert, Chaoufa, sur la route d’Azazga, le décor est autre, mais les problèmes sont les mêmes. Les bidonvilles “construits” dans ces endroits dans les mêmes années que ceux de Oued Aïssi ont charrié leurs lots d’inquiétudes. La surpopulation, l’absence de civisme et la démission des élus locaux fait de Tizi Ouzou un échantillon représentatif du parc immobilier. Ordures entassées à l’entrée des immeubles et odeurs fétides sont le vecteur commun des cités construites à la hâte pour parer à la crise de logement. Résultat de cet empressement et de l’absence de civisme des locataires, la plupart des cités donne l’air de dater du siècle dernier, une population se plaignant sans cesse de l’invasion des rats et des moustiques en été. Les rongeurs et les chiens errants ne sont pas que le lot des habitants des bidonvilles limitrophes. Les heureux bénéficiaires de logements sociaux et autres reçoivent en bonus l’insalubrité, les eaux usées et les rongeurs.
Dans la ville des Genêts comme ailleurs, il n’est pas impossible que les eaux usées se mélangent à l’eau potable. Les rares quartiers résidentiels qui ont réussi tant bien que mal à avoir une hygiène relative ne sont plus épargnés. Subissant des agressions répétées, ils ont perdu leur cachet d’antan. Les ordures s’y entassent et l’eau est rarement potable.
La capitale du Djurdjura qui normalement devrait être baptisé “capitale des arts” n’est plus ce qu’elle était, elle se clochardise à vue d’œil et s’expose aux multiples risques épidémiologiques. Pour tenter de venir à bout de ces dangers potentiels, les responsables chargés de la collecte des ordures ménagères et autres doivent redoubler d’efforts en cette période de sécheresse où l’eau est appelé à être plus rationnée qu’avant. L’apparition des cas de typhoïde ces derniers jours dans certaines régions du pays appellent les autorités locales à redoubler d’efforts et à renforcer les moyens matériels et humains et les citoyens à plus de vigilance et de civisme. L’épidémie de peste bubonique apparue dans la localité de Kehailia (Tafraoui) à l’ouest du pays en 2003 demeure encore vivace dans les mémoires. Pour collecter des centaines de quintaux, pour ne pas dire des tonnes d’ordures générées par les habitants de la ville et de ses régions, l’APC doit travailler de jour comme de nuit afin d’éviter que les ordures ne s’accumulent. Pour tenter de sensibiliser la population, les services de la municipalité ont plusieurs fois entamé des campagnes de sensibilisation en direction des citoyens. Faisant appel à leur sens du civisme, il leur est demandé de ne sortir les poubelles que la nuit. Le message ne semble pas être passé puisque les immondices sont sur le trottoir au lever du jour et y restent toute la journée.
Les efforts de l’APC ne pouvant aboutir sans l’implication citoyenne, Tizi Ouzou et ses régions, continuent de crouler sous les ordures ménagères.
Les services de la dératisation au niveau de la ville semblent dépassés par l’ampleur de la tâche à accomplir. En attendant que la situation devienne maîtrisable sur tous les plans, la capitale du Djurdjura retient son souffle.
Par la Dépêche de Kabylie
Ceinturée par des dizaines de bidonvilles hideux et croulant sous des tonnes d’immondices, Tizi-Ouzou capitale par excellence et vitrine de la Haute-Kabylie n’est pas à l’abri d’épidémies meurtrières. La prolifération des rats, l’amoncellement des ordures ménagères et l’incessante dégradation du cadre de vie laisse présager le pire : des maladies d’un autre âge peuvent refaire surface et constituer une réelle menace contrastant avec l’indifférence, le laxisme des responsables en charge du dossier. Loin d’être un bastion imprenable et unimisé, la ville des Genêts et ses contrées limitrophes sont au contraire très vulnérables. Egoûts à ciel ouvert, cités-dortoirs, décharges sauvages et odeurs nauséabondes encouragent la reproduction de divers prédateurs vecteurs d’infections. Chiens errants, rats et autres rongeurs, trouvent dans la capitale du Djurdjura un éden inespéré à la Nouvelle-Ville pour ne citer que ce quartier populeux et populaire, les odeurs insupportables agressent les narines. A proximité de l’université de surcroît, à la sortie est de la ville précisément à Oued Aïssi des bidonvilles pouilleux et tombant en ruine, datant des années 60 est l’exemple même de ces poches de pauvreté qui gangrènent le périmètre de la ville de Tizi Ouzou.
Des taudis construits en parpaings, en roseaux et autres objets hétéroclites abritent des centaines de familles venues de tous bords. Les enfants nés dans ces baraques pataugent dans des mares d’eau noirâtres. Le choléra ? ils flirtent avec. Leurs parents ne peuvent les empêcher, car ici tout est dangereux. L’eau n’est pas potable, les toilettes ne sont en fait qu’une fosse commune et les sanitaires sont inexistants. A l’intérieur, des baraques, une odeur acre d’urine saisit à la gorge. Les occupants des lieux y sont habitués, ils font la cuisine, dorment et mangent dans un espace de quelques mètres carrés. Ici les rats sont les maîtres des lieux, ils ne craignent plus l’homme, ils l’agressent.
Les cas de morsures ne sont pas rares. Ce sont les enfants qui en sont les premières victimes; Les parents, fatalistes, s’en remettent au destin, nettoient la plaie et prient pour que le pire soit évité. La rage, la gale et les MTH, ils les connaissent. La peste pas encore. A Taboukert, Chaoufa, sur la route d’Azazga, le décor est autre, mais les problèmes sont les mêmes. Les bidonvilles “construits” dans ces endroits dans les mêmes années que ceux de Oued Aïssi ont charrié leurs lots d’inquiétudes. La surpopulation, l’absence de civisme et la démission des élus locaux fait de Tizi Ouzou un échantillon représentatif du parc immobilier. Ordures entassées à l’entrée des immeubles et odeurs fétides sont le vecteur commun des cités construites à la hâte pour parer à la crise de logement. Résultat de cet empressement et de l’absence de civisme des locataires, la plupart des cités donne l’air de dater du siècle dernier, une population se plaignant sans cesse de l’invasion des rats et des moustiques en été. Les rongeurs et les chiens errants ne sont pas que le lot des habitants des bidonvilles limitrophes. Les heureux bénéficiaires de logements sociaux et autres reçoivent en bonus l’insalubrité, les eaux usées et les rongeurs.
Dans la ville des Genêts comme ailleurs, il n’est pas impossible que les eaux usées se mélangent à l’eau potable. Les rares quartiers résidentiels qui ont réussi tant bien que mal à avoir une hygiène relative ne sont plus épargnés. Subissant des agressions répétées, ils ont perdu leur cachet d’antan. Les ordures s’y entassent et l’eau est rarement potable.
La capitale du Djurdjura qui normalement devrait être baptisé “capitale des arts” n’est plus ce qu’elle était, elle se clochardise à vue d’œil et s’expose aux multiples risques épidémiologiques. Pour tenter de venir à bout de ces dangers potentiels, les responsables chargés de la collecte des ordures ménagères et autres doivent redoubler d’efforts en cette période de sécheresse où l’eau est appelé à être plus rationnée qu’avant. L’apparition des cas de typhoïde ces derniers jours dans certaines régions du pays appellent les autorités locales à redoubler d’efforts et à renforcer les moyens matériels et humains et les citoyens à plus de vigilance et de civisme. L’épidémie de peste bubonique apparue dans la localité de Kehailia (Tafraoui) à l’ouest du pays en 2003 demeure encore vivace dans les mémoires. Pour collecter des centaines de quintaux, pour ne pas dire des tonnes d’ordures générées par les habitants de la ville et de ses régions, l’APC doit travailler de jour comme de nuit afin d’éviter que les ordures ne s’accumulent. Pour tenter de sensibiliser la population, les services de la municipalité ont plusieurs fois entamé des campagnes de sensibilisation en direction des citoyens. Faisant appel à leur sens du civisme, il leur est demandé de ne sortir les poubelles que la nuit. Le message ne semble pas être passé puisque les immondices sont sur le trottoir au lever du jour et y restent toute la journée.
Les efforts de l’APC ne pouvant aboutir sans l’implication citoyenne, Tizi Ouzou et ses régions, continuent de crouler sous les ordures ménagères.
Les services de la dératisation au niveau de la ville semblent dépassés par l’ampleur de la tâche à accomplir. En attendant que la situation devienne maîtrisable sur tous les plans, la capitale du Djurdjura retient son souffle.
Par la Dépêche de Kabylie
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