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Pourquoi lire les philosophes arabes

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  • Pourquoi lire les philosophes arabes

    On sait quelle dette l’Occident a vis-à-vis de la philosophie arabe, qui lui a transmis une grande partie des œuvres de Platon et d’Aristote. Encore faut-il parler des philosophes de langue arabe, puisque Al-Farabi (801-873) était persan, tout comme Al Ghazali (1058-1111), tandis qu’Averroès (1126-1198) vivait à Cordoue.

    Mais ces intellectuels n’étaient pas seulement des traducteurs. Leur lecture profonde et assidue des Grecs les conduisit, d’une part, à développer le genre bien particulier du commentaire, et, d’autre part, à intégrer cette pensée étrangère dans le contexte islamique. À lire Ali Benmakhlouf, on mesure à quel point notre méconnaissance de ces penseurs repose sur des présupposés et sur un long travail d’oubli. Force est de reconnaître l’esprit d’ouverture de ces philosophes qui tentèrent une double conciliation : celle des maîtres grecs entre eux, puis de ces derniers avec la loi divine, la charia. Les rapports entre raison et foi furent tumultueux dans la chrétienté, mais il n’en allait pas de même en terre d’islam. En effet, si, pour les penseurs présentés par A. Benmakhlouf, la vérité est une, les accès à la vérité sont, eux, multiples. Il n’y a pas opposition entre croyance et raison, entre la parole inspirée et la parole argumentée, entre religion et philosophie. Que l’on fasse du Coran une lecture au premier degré est certes permis, mais les hommes ont le devoir d’apprendre et de découvrir et il revient aux philosophes de voir, derrière les images du texte, le contenu conceptuel sous-jacent. La conception du vrai, mais aussi de l’intellect, de ces penseurs montre la permanence de certaines problématiques. En effet, tout comme les logiciens de la fin du 19e siècle, Gottlob Frege notamment, les philosophes arabes ont une approche objectiviste de la pensée.

    L’intellect, qui produit continuellement de la pensée, n’est pas le propre de l’humain, il ne fait qu’y participer. Le vrai ne peut donc être détenu ni par un seul homme, ni par une seule culture, il reste un horizon. Par là, et bien d’autres points encore, l’on comprend pourquoi il faut lire les philosophes arabes, souvent plus souples et moins dogmatiques que leurs collègues européens à la même époque.


    sciences humaines

    Pourquoi lire les philosophes arabes, Ali Benmakhlouf , Albin Michel, 2015, 250 p. 16 €.

  • #2
    On sait la dette?

    Disons qu'il y a une complémentarité à lire les philosophies d'où qu'elles viennent...

    Commentaire

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