A l’occasion de la Journée nationale du tourisme, Amar Ghoul, ministre de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de l’Artisanat, a présidé dans la wilaya de Mostaganem, le lancement officiel de la manifestation nationale «Portes ouvertes» sur le tourisme. Le ministre a évoqué dans son allocution l’importance de l’investissement et de la formation en matière de tourisme, sans prendre au sérieux les conseils et les recommandations des experts en la matière.
Par Larbi Mehdi
En 2003, l’organisation mondiale du tourisme (OMT) avait publié un rapport sur le développement du tourisme dans le monde. Ce rapport précise que ce secteur occupe une place importante dans l’économie de plusieurs pays et représente la première source de devises de 38% d’entre eux. Actuellement, si l’impact direct du tourisme est visible dans la production des services de tourisme et des loisirs nécessaires, les analyses des experts relèvent d’autres impacts indirects sur l’ensemble de la production, à la fois agricole et industrielle. De ce point de vue, Amar Ghoul n’a pas pris le temps nécessaire pour voir combien le pays a besoin du secteur de tourisme. Celui-ci demeure pensé, semble-t-il, comme un secteur facultatif pour l’économie.
En revanche, les experts nationaux ont pris en charge les vrais obstacles qui entravent le développement de l’industrie touristique. Leurs explications contredisent les déclarations apportées par Amar Ghoul. Ahmed Sahnoune et Saïd Boukhelfa, deux éminents spécialistes, ont expliqué dans le forum de Liberté que le secteur du tourisme, comme celui de l’agriculture, est qualifié par les pouvoirs publics comme des apanages économiques pendant les moments de crise. Une fois celle-ci résorbée, ils délaissent cette question et reviennent très vite à leurs mauvaises habitudes.
Amar Ghoul a reproduit, comme ses prédécesseurs, le discours des chiffres en trompe-l’œil. Il s’est précipité pour avancer le nombre de projets touristiques programmés sans faire l’état des lieux de l’existant. Aucune information sur le chiffre d’affaires réalisé ni sur la qualité d’accueil, l’état de salubrité et, encore moins, les prix imposés qui n’incitent pas les familles algériennes à les fréquenter.
La présence d’Amar Ghoul aux Portes ouvertes de Mostaganem était programmée pour annoncer la volonté de l’Etat à débourser des sommes colossales dans des projets touristiques, mais sans en évoquer les retombés économiques et sociales. A aucun moment, le ministre n’a évoqué leur impact sur la création de l’emploi et l’émancipation des jeunes. Quant à l’agriculture, le ministre n’a pas soulevé son utilité pour le tourisme et encore moins l’incitation des jeunes à s’investir dans le métier d’agriculteur et dans production agricole pour répondre aux exigences du développement de tourisme.
Comment convaincre ces pseudo-ministres d’écouter attentivement les conseils des experts ? Ne comprennent-ils pas que leur discours est construit sur des données réelles et sur leur exercice permanent dans le secteur ?
Il semble que la constance à la tête de plusieurs ministères pervertit l’esprit et donne à l’homme le droit de dire : «Je suis l’homme de toutes les situations».
Aujourd’hui, qui ne sait pas que le tourisme représente l’un des segments de l’économie qu’il faut impérativement promouvoir pour diversifier les ressources financières de l’Etat ? Qui ne sait pas que la formation est un outil indispensable pour améliorer le savoir-faire et la qualité d’accueil afin d’attirer la clientèle nationale et internationale ?
Les mots sont têtus mais les limites et l’inconscience sont, désormais, des faits qui poussent le locuteur à enfoncer des portes ouvertes.
impact24.inf
L.M
Par Larbi Mehdi
En 2003, l’organisation mondiale du tourisme (OMT) avait publié un rapport sur le développement du tourisme dans le monde. Ce rapport précise que ce secteur occupe une place importante dans l’économie de plusieurs pays et représente la première source de devises de 38% d’entre eux. Actuellement, si l’impact direct du tourisme est visible dans la production des services de tourisme et des loisirs nécessaires, les analyses des experts relèvent d’autres impacts indirects sur l’ensemble de la production, à la fois agricole et industrielle. De ce point de vue, Amar Ghoul n’a pas pris le temps nécessaire pour voir combien le pays a besoin du secteur de tourisme. Celui-ci demeure pensé, semble-t-il, comme un secteur facultatif pour l’économie.
En revanche, les experts nationaux ont pris en charge les vrais obstacles qui entravent le développement de l’industrie touristique. Leurs explications contredisent les déclarations apportées par Amar Ghoul. Ahmed Sahnoune et Saïd Boukhelfa, deux éminents spécialistes, ont expliqué dans le forum de Liberté que le secteur du tourisme, comme celui de l’agriculture, est qualifié par les pouvoirs publics comme des apanages économiques pendant les moments de crise. Une fois celle-ci résorbée, ils délaissent cette question et reviennent très vite à leurs mauvaises habitudes.
Amar Ghoul a reproduit, comme ses prédécesseurs, le discours des chiffres en trompe-l’œil. Il s’est précipité pour avancer le nombre de projets touristiques programmés sans faire l’état des lieux de l’existant. Aucune information sur le chiffre d’affaires réalisé ni sur la qualité d’accueil, l’état de salubrité et, encore moins, les prix imposés qui n’incitent pas les familles algériennes à les fréquenter.
La présence d’Amar Ghoul aux Portes ouvertes de Mostaganem était programmée pour annoncer la volonté de l’Etat à débourser des sommes colossales dans des projets touristiques, mais sans en évoquer les retombés économiques et sociales. A aucun moment, le ministre n’a évoqué leur impact sur la création de l’emploi et l’émancipation des jeunes. Quant à l’agriculture, le ministre n’a pas soulevé son utilité pour le tourisme et encore moins l’incitation des jeunes à s’investir dans le métier d’agriculteur et dans production agricole pour répondre aux exigences du développement de tourisme.
Comment convaincre ces pseudo-ministres d’écouter attentivement les conseils des experts ? Ne comprennent-ils pas que leur discours est construit sur des données réelles et sur leur exercice permanent dans le secteur ?
Il semble que la constance à la tête de plusieurs ministères pervertit l’esprit et donne à l’homme le droit de dire : «Je suis l’homme de toutes les situations».
Aujourd’hui, qui ne sait pas que le tourisme représente l’un des segments de l’économie qu’il faut impérativement promouvoir pour diversifier les ressources financières de l’Etat ? Qui ne sait pas que la formation est un outil indispensable pour améliorer le savoir-faire et la qualité d’accueil afin d’attirer la clientèle nationale et internationale ?
Les mots sont têtus mais les limites et l’inconscience sont, désormais, des faits qui poussent le locuteur à enfoncer des portes ouvertes.
impact24.inf
L.M
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