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«Les sectes qui ont pris le pouvoir n’ont pas de projet pour l’Algérie»

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  • «Les sectes qui ont pris le pouvoir n’ont pas de projet pour l’Algérie»

    La création des wilayas déléguées comme solution à la crise qui secoue le sud du pays n’est qu’une fuite en avant. Ce n’est que le début d’une nouvelle crise qui ajournera encore l’espoir d’une vraie démocratie et d’une décentralisation libératrice des énergies.

    C’est ce qu’a expliqué l’avocat et membre de la direction du RCD, Hakim Sahab, lors d’une conférence-débat animée jeudi dernier en soirée au siège régional du parti à Alger, sur le thème «La régionalisation comme perspective démocratique».

    En exposant le contenu de ce vieux projet du RCD, le conférencier fait le lien entre cette proposition et les récurrentes crises qui secouent l’Etat algérien depuis l’indépendance, dont la toute dernière est la grave tension dans le Sud.

    Dans ce sens, Hakim Sahab critique la réaction du pouvoir pour faire face à cette crise structurelle. «Au lieu de faire le bilan des 50 ans de gestion d’un pouvoir défaillant, les tenants du pouvoir tentent de répondre à la crise dans le Sud par des wilayas déléguées. La création de ces nouvelles entités est une réponse inappropriée et inadéquate à la dernière crise qui a secoué la région sud du pays. Pour faire face à une crise, on en a créé une autre (…).

    La création de ces wilayas, qui n’ont aucune existence légale dans la Constitution, ne va pas répondre aux besoins de la population locale. C’est une fuite en avant et des faux-fuyants qui ne feront qu’aggraver cette crise», ajoute-t-il.

    Avant de procéder à l’explication de la régionalisation modulable du RCD, le conférencier revient sur l’origine de cette crise institutionnelle. Il s’agit, selon lui, de «l’Etat jacobin» hérité du système colonial qui a imposé une centralisation de la gestion qui ne répond pas aux aspirations de la société au niveau local.

    Dans ce sens, l’orateur affirme que les «sectes qui se sont succédé au pouvoir n’ont pas de projet pour l’Algérie, mais pour se maintenir à la tête de l’Etat». Selon lui, l’édification de l’Algérie indépendante a été faussée au lendemain de l’indépendance. «Les désordres sociaux et politiques ont privé la nation d’une réflexion pour la mise en place d’un cadre institutionnel et administratif en phase avec nos réalités sociales, culturelles et historiques.

    L’Etat jacobin, qui se voulait l’exacte réplique de l’Etat colonial, s’est imposé et l’Algérie se retrouve, 53 ans après, avec des institutions peu adaptées à l’identification et la résolution des problèmes de la collectivité nationale», rappelle-t-il.

    Cette centralisation, indique-t-il, a conduit à des conséquences plus que désastreuses : une cohésion sociale malmenée, un développement local disparate, un équilibre régional aléatoire, un pouvoir central asphyxié, une démocratie locale anémique et des populations sous administrées ressentant un sentiment de frustration et d’exclusion aigu.

    Selon lui, le choix de la centralisation en calquant le modèle jacobin français a été fait au détriment de l’organisation voulue dans les textes algériens, dont la Déclaration du 1er Novembre qui a divisé le pays en 5 Zones et la Charte du Congrès de la Soummam qui a réorganisé l’Algérie en 6 Wilayas.

    Dans la foulée, Hakim Sahab passe à la présentation du projet du parti. Un projet qui, précise-t-il, trouve ses fondements dans l’histoire de l’Algérie, sa structure économique et dans l’organisation de certains secteurs tel que la santé, l’aménagement de territoire. L’Algérie, souligne-t-il, a besoin d’instaurer cette régionalisation en prenant en considération les spécificités de chaque région.

    Le RCD propose la mise en place de 12 grandes régions et quatre régions de province. «L’exemple des tensions vécues dans le sud du pays, une année durant, est à méditer. La refondation nationale est plus nécessaire que jamais.

    L’Etat doit être conçu pour favoriser l’épanouissement de la société et non son contrôle», dit-il précisant que «ce projet, qui peut paraître aujourd’hui comme une utopie, sera la réalité de demain». Selon lui, le pays ne peut plus continuer à dépendre du pétrole qui s’épuisera bientôt. «La solution est dans l’investissement dans les ressources humaines.

    Le développement économique doit se faire au niveau local en libérant l’initiative. L’Etat central ne doit s’occuper que des missions régaliennes que sont la sécurité, la politique étrangère et les finances», précise-t-il, rappelant que «la régionalisation n’est pas une menace à l’unité de l’Etat».

    Madjid Makedhi
    El Watan
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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