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Ex-otage, Serge Lazarevic était «mieux au Mali»

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  • Ex-otage, Serge Lazarevic était «mieux au Mali»

    Serge Lazarevic a été libéré en décembre dernier après avoir été retenu en otage par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), pendant plus de trois ans. Sept mois après, il déchante.

    A l'époque, il était le dernier otage français encore retenu dans le monde. Le 9 décembre 2014, Serge Lazarevic, 52 ans, retrouvait la liberté après avoir passé 3 ans comme otage du groupe terroriste Aqmi au Mali. Il avait même été accueilli par François Hollande à son retour en France. Aujourd'hui, l'ancien contremaître sur des chantiers est blessé, meurtri, comme il le raconte à FranceInfo.

    Des menottes pour dormir

    Depuis sa libération, il raconte son chemin de croix et concède que l'euphorie a été de courte durée, «une quinzaine de jours». Il vit aujourd'hui dans l'arrière-cour de la maison de sa mère, dans un studio de 8 m2 sans fenêtres. Et la situation qui ne devait être que provisoire s'éternise. «C'est le Quai d'Orsay qui m'a amené ici, témoigne-t-il au micro de la radio publique (..) Et j'ai du mal, parce que j'ai quand-même une famille. Ma fille vient d'accoucher, j'ai trois petits-enfants, j'ai une femme que je ne peux pas voir parce qu'il n'y a rien. Il y a un lit et même pas une table et une chaise pour manger.»

    L'ex-otage au Sahel connaît également de graves problèmes de santé consécutifs à ces années de captivité. Serge Lazarevic souffre de troubles physiques et psychologiques. «Je suis dans un état dépressif. J'ai pris des coups sur la tête, on m'a torturé, j'ai des problèmes de mémoire (...), et j'ai des vertiges tout le temps». Ses soucis physiques l'empêchent par exemple d'exercer son métier, contremaître sur les chantiers. «Je ne sais pas si vous pouvez réaliser ce que c'est, quatre ans dans la nature, dans le Djebel, à dormir sur des pierres. En plus, j'étais enchaîné aux chevilles et j'avais des menottes derrière le dos, pour dormir.»

    Un SDF de la République française

    Comme il ne peut reprendre son travail, Serge Lazarevic peine à louer un logement de meilleur standing que le petit studio qu'il occupe. «Si je veux louer une maison, on me demande des déclarations d’impôts, si je vais dans une agence immobilière on me demande des fiches de paie et mes revenus. Pourtant, je leur ai donné des papiers du Quai d’Orsay qui disent que j’étais otage...»

    Le quinquagénaire se sont donc abandonné par les autorités. «Depuis que je suis arrivé, je n’ai aucune aide de personne. J’ai été abandonné, je suis un SDF de la République française, lance-t-il. Je considère que j'étais mieux au Mali car même si on souffre, même si on est torturé et qu'on est esclave, l'esprit comprend mieux, car il y a une explication.» Serge Lazarevic explique avoir du mal à trouver sa place en France et se sent «invisible» depuis son retour.

    (cga)
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