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Algérie : le Ramadan avec les étrangers

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  • Algérie : le Ramadan avec les étrangers

    salam


    Pour un étranger, musulman ou non, passer le mois du Ramadan dans un pays à majorité musulmane peut être compliqué. À Alger et dans le reste du pays, ils sont pourtant nombreux à être toujours présents, souvent pour des raisons professionnelles. Voici quelques témoignages.

    Roberto, jeune travailleur espagnol à Alger

    Pour la deuxième année consécutive, Roberto passe le mois de Ramadan en Algérie et pour le trentenaire, c’est un mois « vraiment spécial ». «L’ambiance est sympa et on peut constater la générosité des Algériens pendant tout ce mois », estime-t-il. « Le fait que pendant la journée les rues et les bureaux soient plus calmes que d’habitude c’est aussi étonnant pour une ville comme Alger ».

    À la question de savoir comment mène-t-il son quotidien durant ce mois spécial, Roberto dira qu’il « essaie de mener une vie normale, en respectant toujours les personnes qui font carême », avant d’ajouter : « Au travail, c’est compliqué, mais ça me permet d’avoir une perception différente de tout ce qui se passe autour de moi pendant le reste de l’année. Ça me pousse à penser et réfléchir aux choses les plus simples de la vie ».

    Le jeune espagnol est surpris de voir moins de bouchons pendant la journée et il prend beaucoup de plaisir durant les longues soirées. « C’est à ce moment-là qu’on sent vraiment la joie du Ramadan. Les rues qui sont pleines, les gens qui sont contents, qui se baladent, profitent de la fraîcheur du soir, et de l’ambiance qui règne dans tous les quartiers et coins d’Alger ». Des soirées qui lui rappellent la chaleur ibérique. « Pour moi, le plus important c’est de m’attabler en terrasses, c’est le seul moment de l’année où on peut être à l’extérieur avec de belles vues sur la ville d’Alger. C’est quelque chose que j’aimais en Espagne, et qui me manque beaucoup », avoue Rodrigo. « La ville d’Alger possède des endroits et un climat magnifiques. Les Algérois ne restent pas cloîtrés chez eux et on peut trouver de nouvelles connaissances », explique-t-il, enjoué.

    L’espagnol commence même à prendre goût au rythme du mois du Ramadan en Algérie. « Ça me plait de plus en plus, c’est vraiment une période spéciale », conclut-il.

    Svetlana, une Russe de 25 ans

    En Algérie depuis trois mois pour une mission de travail dans un cabinet de conseil, la jeune russe a accepté de nous parler de son premier Ramadan dans un pays musulman. « En Russie, j’ai des amis musulmans. Je les côtoie pendant ce mois, mais c’est différent car ici, on est dans un pays à majorité musulmane. Cela me permet de découvrir les habitudes, les comportements et le mode de vie de tout un peuple », dit-elle.

    « Durant la première semaine, j’ai ressenti le changement parce que les gens ont complètement changé de mode de vie, en commençant par les horaires de travail. Par exemple, je suis surprise de voir que, la journée, Alger ressemble à une ville morte, ou une ville qui dort et que le soir, les gens reviennent à la vie et tout s’anime. Maintenant, je commence à m’habituer et adapter mon programme et mes activités », témoigne la jeune femme qui s’est même imposée certains interdits. « J’avais de petites difficultés à m’habituer à ne pas manger et boire en public, même de mâcher du chewing-gum car c’est interdit, mais cela n’est pas un problème pour moi », avoue-t-elle.

    « Contrairement à ce qu’on m’a dit, j’ai constaté que les gens sont moins agressifs pendant la journée, personne ne me dérange. Je n’ai vu aucune agression dans les rues ». Pour elle aussi, ce sont les soirées qui restent les plus intéressantes. « Il y a des fêtes partout, des concerts, des spectacles, les gens sont souriants, joyeux. J’aurai aimé que ce soit ainsi pendant toute l’année. J’ai l’impression d’accéder un peu plus à la culture algérienne ce mois-ci que les autres, où beaucoup de traditions sont peu accessibles, car cantonnées aux cercles familiaux ».

    Qu’en est-il des musulmans étrangers qui vivent en Algérie ?

    En Algérie depuis quelques semaines pour le travail, Bassem, un jeune tunisien, dresse un bilan mitigé de ce début de séjour. Pour ce jeune, habitué à voyager dans le cadre de son travail, l’Algérie n’offre pas toutes les commodités. « J’aime l’Algérie mais les gens sont trop nerveux. Les filles, par exemple, sont très suspicieuses. Quand je veux demander un renseignement ou un service, certaines ne me répondent même pas ».

    Le jeune qui relate des faits qui ne sont pas spécifiques à la période du Ramadan explique que durant ce mois son problème majeur consiste à trouver un restaurant où il puisse rompre son jeûne. « Je loge à l’hôtel donc je ne peux pas me faire à manger. Certains restaurants sont ouverts, mais beaucoup proposent seulement à emporter alors que j’aimerai m’attabler ». Pourtant, de nombreuses enseignes ouvrent leur porte à travers Alger mais les prix peuvent s’avérer excessifs pour les bourses moyennes. « Le problème c’est qu’il faudrait avoir une voiture et connaître ses endroits. Ces places sont souvent cachées », ajoutent deux jeunes femmes rencontrées dans le centre de la capitale.

    tsa
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