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Que s'est-il passé à Ghardaia ?

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  • Que s'est-il passé à Ghardaia ?

    alias Ghardaïa pour les nuls..

    la vallée du mzab est un point sensible sur la carte algérienne.
    la raison : un brassage inégal des populations toutes algériennes toutes de droits égaux sur le papier.

    Mais la réalité du terrain dit autre chose. les mzabis ibadites sont autochtones et les "arabophones" sunnites accourus. Il en découle que le foncier est détendu principalement par les mzabis.

    L'état algérien a depuis l'indépendance favorisé l'îlotage. une politique d'implantation de populations à long terme dans le but de casser les organisations sociales et les traditions mises en place localement par ces populations. L'état algérien ne reconnait donc pas la spécificités des populations sur le terrain. Une vieille relique du FLN résumée par le fameux un seul Peuple, un seul héros : le Peuple.

    Les conséquences de cette politique sont clairement néfastes sur le plan culturel et urbanistique. On s'est retrouvé à une période à avoir les mêmes plans de bureaux de poste à Tindouf ou Zeralda !! pour un initié, l'architecture tient compte de la météo, de la culture des utilisateurs et autres infrastructures. Ainsi dans une grande ville on cherchera à économiser les espaces tandis qu'à Tindouf on ne lésinera pas sur la superficie pour favoriser la simplicité du bâtiment sachant que les techniques de construction coûtent plus cher à cause de la logistique nécessaire.

    cet aparté économico-culturel n'est pas la seule catastrophe que l'état FLN ait commise au pays du mesk elil et du chèvrefeuille. La plus grosse catastrophe est politique.

    dans le mzab par exemple, l'état a toujours joué les chaambis contre le mzabis. Il a inauguré une politique de distribution de foncier pour faire des chaambis des propriétaires. Lorsqu'on connait le différentiel des prix du foncier cédés par l'état et celui qui se vend dans le privé on comprend le côté subversif de cette politique.

    Derrière cette politique il y a un objectif clairement affiché par l'état : casser le monopole des mzabis dans le domaine des cultures maraichères et l'approvisionnement des marchés locaux et sortir les arabophones des immeubles insalubres de l'opgi pour en faire des propriétaires heureux.

    Bien sûr la communauté mzabis est très bien organisée. Elle résiste à cette politique qu'elle considère déloyale. On se souvient tous de la réplique de l'ancien ministre de l'intérieur ould qablia lorsqu'il a renvoyé les mzabis publiquement à leurs choix en 1962. Ces derniers n'ont en effet pas soutenu la partie qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 et sont restés fidèles au GPRA. Mais cette bourde qui allait coûter son poste à ould qablia en dit beaucoup sur les moeurs politiques des petites gens qui nous gouvernent.

    Ainsi, le train train politique a fait son chemin et lorsqu'il y a une situation tendue chez les décideurs, ils savent ou aller allumer la mèche. Les observateurs alertes appellent ça : jihate dakhilia, une expression derrière laquelle se cache une camarilla d'intérêts et qui fait pression pour annuler une décision ou l'imposer selon la direction du vent. On se retrouve donc dans une situation où l'état crée des chamboulements sociétaux dans lesquels des acteurs politiques s'investissent pour avoir gain de cause dans leurs projets. Une aubains pour les pêchers de gros thons dans les oueds d'Algérie.

    Aujourd'hui lorsqu'on veut récapituler cette histoire de violences à Ghardaia, il faut la reprendre à rebours et remonter la source à travers des événements contigus relevés sur la scène algérienne.

    Il y eut d'abord cette condamnation éclaire de l'Algérie par le parlement européen pour non respect des droits de l'homme et la réaction de l'Algérie qui évoque une atteinte à la bonne coopération économique en cours avec Bruxelels. La procédure de condamnation en toute hâte (30 votants sur 570) bricolée par le parlement de Strasbourg renseigne à elle toute seule sur l'ampleur des événements pas très catholiques qui sont en train de se dérouler au pays du million de martyrs.

    Ensuite, la réaction virulente du ministère des AE qui traite cette condamnation "d'escroquerie procédurale" fait penser que des garanties obtenues n'ont pas été respectées du côté européen (suivez mon regard). A ce dépit amoureux des dirigeants à Alger on peut ajouter un amorti magistral de Bouteflika qui dit clairement dans sa lettre du 5 juillet qu'en Algérie il n'y a pas eu de laissé pour compte et il n'y en aura pas. En d'autres termes l'Algérie aide les populations fragiles (suivez mon regard).

    Enfin, le thermomètre s'emballe aussi côté Washington qui ressort un vieux rapport droits de l'homme sur l'Algérie au risque et péril de voir son ambassadrice convoquée aux AE.

    La conséquence de tous ces warnings droits de l'homme a amené Alger à communiquer sur la partie conflit d'intérêts qui s'est déplacée à Ghardaia en divulguant le nombre de morts sans identités dans le respect toujours renouvelé et bien compris de la maxime du FLN un seul Peuple et un seul héros le Peuple... Désormais on peut ajouter un seul Mort le Peuple.

    Pour la consommation intérieure, l'état a choisi de parler de la main étrangère, le premier ministre a même évoqué une pays frère. Encore un vocabulaire chafouin de l'élite FLN qui fait prostituer à longueur de journée la fraternité. Il est bien évident que le Maroc finance et actionne des associations en Algérie et réciproquement mais de-là à donner l'ordre de déstabiliser, il n'y a qu'un pas qu'aucun Algérien sérieux ne peut croire, ou alors il faudra étayer avec des preuves solides.

    Mais quels sont donc les intérêts internes qui ont créé ce terrain d'affrontement entre une milice armée organisée et des autochtones commerçants qui fructifient leurs biens ? Pour comprendre cette question cruciale, il faut aussi remonter le temps court de la politique en Algérie. Ces dernières semaines le choix d'une politiques d'austérité se fait peu à peu adouber publiquement et les solutions de financement et d'économies s'échafaudent les unes après les autres.

    Il y eut d'abord la tentative de renflouer les caisses de l'état par la généralisation du paiement par chèque, ce qui sous-entend une bonne récolte de TVA en sus. Branle-bas de combat particulièrement chez les députés du FLN qui évoquent pêle-mêle la hausse des prix, le manque de banques, la non-préparation etc.. une série d'argument qui donnent mal au crâne sachant que les achats visés ne sont pas très nombreux (achats en gros et achats immobiliers). Mais quoi de plus normal qu'un député de la chkara refuse le chèque ? C'est à peu près avec cette loi qu'a député la polémique dur Ghardaia, commission bidon, ministre khorti et autres visites de sécurité n'y feront rien.

    Depuis cette mascarade, le premier ministre semble avoir changé son fusil d'épaule puisqu'il propose de prendre l'argent à l'Ansej (arrêter les financements destinés aux projets des jeunes). là aussi brane-bas de combat les jeunes on les aime beaucoup et il y a 70% de projets réussis c'est ce qui se dit à la téloche ces derniers jours.

    Mais au fait pourquoi chercher des ressources financières ? la réponse est simple. la loi de finance passe en septembre, elle s'échafaude maintenant pendant les fêtes du chahr el fadil. Et les morts anonymes là-dedans ? Hé bien ils ne verront pas l'Algérie de Bouteflika qui ne laisse personne sur le carreau. Et les national-socialistes du forum ? ils radotent et ne cessent de radoter à défaut de chercher qui soutenir ? Mais alors tu es trop pessimiste ? Point trop n'en faut, le rayon de soleil est dans ces gens partout en Algérie qui ont soutenu les manifestations des mzabis, ces petites gens anonymes qui partagent leur ftour avec les mzabis, puis cette formidable organisation de nos mzabis contre les tentacules de l'état comme pour leur dire aller fomenter vos sales coups ailleurs ! Comme ces gens je soutiens mes concitoyen mzabis moi arabophone comme pas beaucoup et sunnite de filiation.

    Tawenza
    Dernière modification par tawenza, 13 juillet 2015, 09h19.

  • #2
    L'état algérien a depuis l'indépendance favorisé l'îlotage. une politique d'implantation de populations à long terme dans le but de casser les organisations sociales et les traditions mises en place localement par ces populations.
    .

    pour réussir ce coup il ne faut pas créer des ghettos ou des "cités des Arabes" comme les appellent certains, car cela ne fait qu'aggraver la situation de ces populations "implantées".. Par exemple à Tadmait, Oued Aïssi, Tazmalt, Akbou ou Béjaia , les poulations se retrouvent limitées à la revente de légumes dans marchés ..etc et n'accèdent jamais à des postes supérieurs vu la pauvreté et le manque d'une bonne éducation scolaire dans ces cités. D'ailleurs ces populations finissent par être kabylisées peu à peu et les plans de ce système sont à chaque fois voués à l'échec. Ceux qui ont traversé les quartiers d'Irhalen à Oued Aïssi ou la cité des Arabes pas loin de l'hôpital d'Akbou savent de quoi je parle. Surtout tu ne les verras jamais tenir des postes clés. Voilà pour faire une petite liaison avec ces histoires d'implantations en Kabylie.
    Pas à la tique ..

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    • #3
      je connais très bien les exp que tu as cités..

      mais on peut extrapoler sur des villes entières !

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