Rachid Grim est politologue. Il analyse la dernière sortie d’Ahmed Ouyahia, notamment ses attaques contre Abdelmalek Sellal et son gouvernement, accusés de populisme.
Comment interprétez-vous la dernière sortie d’Ouyahia contre le gouvernement Sellal ?
Cette sortie nous a tous étonnés. Jusqu’à maintenant, Ouyahia nous a habitués à s’en prendre à l’opposition et à défendre les positions du gouvernement. Cette fois, il sort de l’ordinaire.
Qu’est ce qui a poussé Ouyahia à faire une telle déclaration ?
Justement, personne n’est en mesure de dire exactement qu’est-ce qu’il en est. Ce qu’on peut supputer par contre, c’est qu’il se positionne pour les joutes avenirs. Il se positionne vis-à-vis de son concurrent pour la succession, en l’occurrence Sellal. Dans ce processus de succession, on dit depuis un certain temps que la succession se jouera entre Ouyahia et Sellal. Ils sont alliés, mais ils sont aussi ennemis et adversaires sur la voie de la succession. Et c’est dans cette perspective qu’Ouyahia est, peut-être, en train de se positionner. C’est une idée, mais c’est la seule qui peut expliquer qu’il s’en prenne aussi directement au gouvernement Sellal.
La sortie d’Ouyahia est d’autant plus étonnante qu’il est en poste à la présidence…
Oui, il est en poste. Mais, là il s’exprimait en tant que Secrétaire général du RND, pas en tant que directeur de cabinet de la présidence.
Mais peut-on séparer la fonction partisane de celle de directeur de cabinet à la présidence ?
Normalement non. Il y a une cohérence gouvernementale et on ne peut parler que d’une même voix. Mais on a déjà vu cela à plusieurs reprises avec des patrons de partis comme Belkhadem, Abou Djerra Soltani qui tantôt s’exprimaient comme des membres du gouvernement et tantôt comme des responsables de partis.
Dans son discours, Ouyahia est-il crédible ?
Non, il n’est pas crédible parce que lui-même a été ministre, chef du gouvernement, Premier ministre. On ne l’a pas connu comme quelqu’un qui disait toujours la vérité aux Algériens.
Est-il sincère quand il dit des vérités sur la situation économique ?
Pas du tout. On ne va pas nous faire croire qu’Ouyahia qu’on connait depuis 1995 est sincère. Lui-même répète souvent qu’il est l’homme des sales besognes.
Le jour de son plébiscite à la tête du RND, Ouyahia avait tenu un discours de soutien franc au gouvernement. Comment expliquez-vous ce revirement ?
Peut-être que les choses sont en train de bouger au niveau de la succession. C’est la seule chose qui intéresse ces gens-là. Les lignes sont en train de bouger et qu’il se positionne. C’est la seule manière d’expliquer sa sortie. Il y a quelque chose qui a suscité sa sortie, ça ne peut pas être gratuit. Ouyahia se met en danger. S’il n’avait pas quelque chose d’important à défendre, il n’aurait jamais fait un tel discours.
Comment se met-il en danger ?
Il se met en danger, c’est-à-dire qu’il se positionne clairement comme étant parti pour la succession. C’est ce qui lui avait valu son poste à la tête du RND, il y a un an et demi.
Quelles seront les incidences de cette sortie d’Ouyahia sur la scène politique nationale ?
Les lignes sont en train de bouger. À un moment donné, Sellal sera obligé de répondre. Peut-être pas directement. Mais à la longue, ça va finir par éclater. Ils ne se bouffent pas entre eux. Pour l’instant, ils se positionnent. Sellal, on ne l’a jamais entendu dire qu’il était partant pour la succession, mais tout le monde le positionne. Tandis qu’Ouyahia a cette ambition depuis longtemps
Qui veut porter Sellal comme candidat à la présidentielle ?
C’est le clan Bouteflika qui a besoin d’un successeur. On n’aura pas un candidat qui s’appelle Saïd Bouteflika. Mais le clan Bouteflika a besoin de quelqu’un qui prenne la relève et qui garantisse la sécurité de ce clan. Et celui qui semble le plus fidèle à ce clan c’est Sellal. Je ne sais pas s’il a les compétences pour être président de la République, Mais c’est un fidèle parmi les fidèles.
Donc Sellal est le candidat de Saïd Bouteflika
A mon avis, c’est ça. Est-ce que ça va coller ou non ? Ça va dépendre sur l’arrangement qu’ils auront.
Dans les prochaines semaines, on va assister à une confrontation Ouyahia – Sellal ?
À une confrontation peut être indirecte. Et peut-être Amar Saadani va mettre son grain de sel. Et peut-être que très vite les choses vont bouger : on aurait rapidement une révision de la Constitution et que malgré le fait que Bouteflika a dit qu’il ira au bout de son mandat, il y aurait des présidentielles anticipées.
TSA
Comment interprétez-vous la dernière sortie d’Ouyahia contre le gouvernement Sellal ?
Cette sortie nous a tous étonnés. Jusqu’à maintenant, Ouyahia nous a habitués à s’en prendre à l’opposition et à défendre les positions du gouvernement. Cette fois, il sort de l’ordinaire.
Qu’est ce qui a poussé Ouyahia à faire une telle déclaration ?
Justement, personne n’est en mesure de dire exactement qu’est-ce qu’il en est. Ce qu’on peut supputer par contre, c’est qu’il se positionne pour les joutes avenirs. Il se positionne vis-à-vis de son concurrent pour la succession, en l’occurrence Sellal. Dans ce processus de succession, on dit depuis un certain temps que la succession se jouera entre Ouyahia et Sellal. Ils sont alliés, mais ils sont aussi ennemis et adversaires sur la voie de la succession. Et c’est dans cette perspective qu’Ouyahia est, peut-être, en train de se positionner. C’est une idée, mais c’est la seule qui peut expliquer qu’il s’en prenne aussi directement au gouvernement Sellal.
La sortie d’Ouyahia est d’autant plus étonnante qu’il est en poste à la présidence…
Oui, il est en poste. Mais, là il s’exprimait en tant que Secrétaire général du RND, pas en tant que directeur de cabinet de la présidence.
Mais peut-on séparer la fonction partisane de celle de directeur de cabinet à la présidence ?
Normalement non. Il y a une cohérence gouvernementale et on ne peut parler que d’une même voix. Mais on a déjà vu cela à plusieurs reprises avec des patrons de partis comme Belkhadem, Abou Djerra Soltani qui tantôt s’exprimaient comme des membres du gouvernement et tantôt comme des responsables de partis.
Dans son discours, Ouyahia est-il crédible ?
Non, il n’est pas crédible parce que lui-même a été ministre, chef du gouvernement, Premier ministre. On ne l’a pas connu comme quelqu’un qui disait toujours la vérité aux Algériens.
Est-il sincère quand il dit des vérités sur la situation économique ?
Pas du tout. On ne va pas nous faire croire qu’Ouyahia qu’on connait depuis 1995 est sincère. Lui-même répète souvent qu’il est l’homme des sales besognes.
Le jour de son plébiscite à la tête du RND, Ouyahia avait tenu un discours de soutien franc au gouvernement. Comment expliquez-vous ce revirement ?
Peut-être que les choses sont en train de bouger au niveau de la succession. C’est la seule chose qui intéresse ces gens-là. Les lignes sont en train de bouger et qu’il se positionne. C’est la seule manière d’expliquer sa sortie. Il y a quelque chose qui a suscité sa sortie, ça ne peut pas être gratuit. Ouyahia se met en danger. S’il n’avait pas quelque chose d’important à défendre, il n’aurait jamais fait un tel discours.
Comment se met-il en danger ?
Il se met en danger, c’est-à-dire qu’il se positionne clairement comme étant parti pour la succession. C’est ce qui lui avait valu son poste à la tête du RND, il y a un an et demi.
Quelles seront les incidences de cette sortie d’Ouyahia sur la scène politique nationale ?
Les lignes sont en train de bouger. À un moment donné, Sellal sera obligé de répondre. Peut-être pas directement. Mais à la longue, ça va finir par éclater. Ils ne se bouffent pas entre eux. Pour l’instant, ils se positionnent. Sellal, on ne l’a jamais entendu dire qu’il était partant pour la succession, mais tout le monde le positionne. Tandis qu’Ouyahia a cette ambition depuis longtemps
Qui veut porter Sellal comme candidat à la présidentielle ?
C’est le clan Bouteflika qui a besoin d’un successeur. On n’aura pas un candidat qui s’appelle Saïd Bouteflika. Mais le clan Bouteflika a besoin de quelqu’un qui prenne la relève et qui garantisse la sécurité de ce clan. Et celui qui semble le plus fidèle à ce clan c’est Sellal. Je ne sais pas s’il a les compétences pour être président de la République, Mais c’est un fidèle parmi les fidèles.
Donc Sellal est le candidat de Saïd Bouteflika
A mon avis, c’est ça. Est-ce que ça va coller ou non ? Ça va dépendre sur l’arrangement qu’ils auront.
Dans les prochaines semaines, on va assister à une confrontation Ouyahia – Sellal ?
À une confrontation peut être indirecte. Et peut-être Amar Saadani va mettre son grain de sel. Et peut-être que très vite les choses vont bouger : on aurait rapidement une révision de la Constitution et que malgré le fait que Bouteflika a dit qu’il ira au bout de son mandat, il y aurait des présidentielles anticipées.
TSA
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