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Quand Ouyahia fait du Ouyahia par Moncef Wafi

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    Quand Ouyahia fait du Ouyahia


    par Moncef Wafi


    En accusant le gouvernement Sellal de ne pas dire la vérité aux Algériens concernant la situation économique du pays, Ouyahia oublie presque que ces mêmes Algériens vivent au quotidien dans ce même pays et que la crise qui couve, eux, ils la vivent en live. Ouyahia, dans son discours offensif de ce samedi devant ses partisans, fait un parallèle inapproprié, pour ne pas dire malheureux, avec la crise de 86 lorsque le président Chadli tenait un discours rassurant aux Algériens sur la capacité du pays à faire front. «La suite, on la connaît», assénera Ouyahia.

    La suite tout le monde la connaît avec Octobre 88, la montée de l'islamisme politique, la décennie noire, la ponction sur les salaires, l'emprisonnement de milliers de gestionnaires, la prédation galopante, la grande braderie de l'économie nationale et le tapis rouge déployé pour une oligarchie envahissante, aux commandes politiques du pays. Le SG du RND qui se rappelle des intérêts du peuple, lui l'homme des «sales» besognes, rôle qu'il assume publiquement, avertit de la durée dans le temps d'une crise générée par une mauvaise gouvernance qui dure depuis les années 80. Ouyahia dit qu'on a perdu 50% de nos recettes mais renvoie dos à dos le gouvernement et le peuple en reprochant à ce dernier d'avoir oublié le sens de l'effort et du travail.

    Alarmiste, il oublie pourtant qu'il est l'un des acteurs clés de cette crise qui menace de faillite l'Etat et se replace pour les quatre prochaines années. Pour lui, mener des actions devient «une obligation et une urgence» pour pouvoir s'en sortir et qui mieux que lui pour être aux commandes du gouvernail. Ouyahia a également évoqué le cas de Ghardaïa et fidèle à la version officielle algérienne, il accuse la main étrangère d'être derrière cette flambée de violence. Cette main étrangère qui a bon dos lorsqu'il faut s'expliquer sur les origines du mal profond qui ronge la société algérienne et justifier l'incompétence des institutions étatiques à promouvoir la justice sociale et rétablir l'ordre public.

    L'interprétation de l'ancien chef de gouvernement n'est pas étrangère à la tendance officielle des explications de ces événements aussi bien ceux de Ghardaïa que de Kabylie. Une tendance à diaboliser toute action citoyenne la renvoyant à des marionnettistes tirant les ficelles depuis l'extérieur. L'Etat incapable de gérer un conflit vieux de près de 40 ans et qui se défausse sur cette main qui n'en finit plus de vouloir nous étrangler. Qu'on arrête d'infantiliser ce peuple, de lui dire ce qu'il doit penser ou faire et que l'Algérie ce n'est pas seulement l'opposition ou les partis vassaux du pouvoir, ce n'est pas non plus une poignée d'oligarques, que défend Ouyahia.


    Le Quotidien d'Oran
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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