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Maroc : Le commerce et le BTP en déroute

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  • Maroc : Le commerce et le BTP en déroute

    Le commerce et le BTP en déroute
    • 2 entreprises défaillantes sur 3 viennent de ces secteurs
    • Hausse de 21% du nombre de défauts au premier semestre
    • La croissance économique trop faible pour inverser la tendance




    Les défaillances d’entreprises se sont accélérées au premier semestre. La dégradation des conditions de paiement sur le marché asphyxie nombre d’entreprises surtout dans le commerce. Les professionnels ne prévoient pas une amélioration au second semestre. De nombreux emplois sont donc menacés

    La série noire continue. Près de 3.000 entreprises, plus exactement 2.946, ont été placées en liquidation judiciaire au premier semestre selon les données collectées par Inforisk. Leur nombre est en hausse de 21% sur un an. L’augmentation des défauts n’est pas une surprise, en revanche son ampleur l’est. «Nombre d’entreprises n’ont pas la capacité de rester compétitive en raison du manque de liquidité sur le marché», relève Tawfik Benzakour, directeur général d’Euler Hermes. Le chiffre des défaillances intègre probablement un effet d’assainissement d’une situation antérieure. Beaucoup d’entreprises même en très grandes difficultés déposent tardivement le bilan, ce qui dans bien des cas conduit à la liquidation.

    La détérioration des délais de paiement constitue la source principale de difficultés et de la mortalité des entreprises. C’est la principale raison qui les amène à solliciter l’accompagnement du fonds de soutien de Bank Al-Maghrib.



    Le commerce est le secteur où la casse est importante. Dans le même temps, il est en tête de peloton des créations d’entreprises. Les secteurs durement touchés par l’atonie de la conjoncture enregistrent le gros de la casse


    Le fonds géré par la Caisse centrale de garantie a déjà débloqué 700 millions de DH depuis son lancement en octobre 2014. Il a vocation à soutenir les entreprises qui traversent des difficultés passagères. Dans les sociétés où la situation est plus critique, l’accès au crédit bancaire est compliqué. Les rallonges de découvert et le crédit de trésorerie sont difficiles à obtenir, ce qui amplifie les difficultés, surtout des petites structures. En même temps, beaucoup de TPE et PME payent leur manque de structuration.

    Le commerce et le BTP concentrent 60% des défaillances d’entreprises à fin juin. Les ventes de ciments, principal baromètre de la santé dans le BTP, n’enregistrent pas de bons scores. Les ventes ont fléchi durant trois des cinq premiers mois de l’année. Les opérateurs anticipent un recul de l’ordre de 2% de l’activité en 2015. Ce sera la quatrième année d’affilée de baisse.



    La contraction de l’activité frappe sans distinction petite et grande entreprise, notamment dans l’immobilier. En témoignent les plans de restructuration mis en œuvre par certaines majors du marché.

    Les difficultés des entreprises sont à lier avec une croissance qui tarde à décoller. La valeur ajoutée non agricole dépasse à peine 2% sur les deux premiers trimestres de l’année. Soutenue essentiellement par le secteur agricole, la croissance globale s’établira autour de 5% en 2015 mais sera divisée de moitié l’année suivante selon les prévisions. La performance de l’économie est trop faible pour inverser la tendance des défaillances. Pour les professionnels, le second semestre sera du même acabit que le premier. Il faut espérer une accélération de la mise en œuvre des réformes pour relancer la machine économique. Sauf que dans une année électorale, les réformes sont souvent mises en veilleuse.
    F. Fa

    Leconomiste
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