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NOUVELLE INITIATIVE DE MAKRI : Un coup de poignard dans le dos de l'opposition

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  • NOUVELLE INITIATIVE DE MAKRI : Un coup de poignard dans le dos de l'opposition

    Cette manière de procéder en solo ne pourra que susciter des préjugés qui menacent l'unité et le travail en commun de la Cnltd.
    Abderrezak Makri a-t-il changé de cap?
    A travers sa nouvelle initiative individuelle, le parti de défunt Nahnah reflète une image d'un parti dont la ligne politique est loin d'être stabilisée. Il faut rappeler que le MSP, le principal parti de la Cnldt, est l'une des rares formations de l'opposition qui n'a jamais osé réclamer l'application de l'article 88 de la Constitution. Le successeur de Bouguera Soltani n'est pas à son premier essaie près. En février dernier, un bras de fer opposant les tenants de l'ancienne ligne d'entrisme et ceux incarnant la nouvelle orientation du parti, s'est soldé par le premier claquement interne du parti et une initiative surprenante. Sous prétexte d' initier une action purement médiatique contre «l'amalgame semé sciemment par le FFS contre la Cnltd, le MSP lance une offre de dialogue tous azimuts, y compris avec le pouvoir. Toutes les explications de Makri devant ses partenaires de la Cnltd, n'ont pas convaincu le vétéran des militants islamistes et actuel leader du parti El Adala (islamiste), Abdallah Djaballah. Il avait rappelé à l'ordre le chef du MSP, Abderrazak Makri. A travers son communiqué, Djaballah avait invité les acteurs politiques de la Cnltd à «ne pas entrer en pourparlers avec le pouvoir en place». Selon lui, «cette option mettra en péril la force et la cohésion de l'opposition».
    Le MJD avait mis en garde le président du MSP en particulier et les acteurs de la Cnltd en général, contre la tentative de surpasser ou de violer le cadre de cette instance et la plate-forme de Mazafran. Ce parti reproche au MSP de n'avoir pas proposé au débat au sein de la Cnltd, son initiative de consultations dirigées vers le pouvoir et les autres acteurs politiques. Cette manière de procéder en solo ne pourra que susciter des préjugés qui menacent l'unité et le travail en commun de la Cnltd. Six mois après, le président du MSP récidive.
    La demande d'audience auprès du chef de
    l'Etat faite le 24 juin dernier et sa réception par le directeur de cabinet de la présidence, Ahmed Ouyahia, le jour même du conclave de l'opposition suscitent beaucoup d'interrogations. L'initiative du MSP continue de susciter des échos défavorables de ses partenaires dans la coalition de l'opposition.
    Le président du parti Jil Jadid a reconnu, hier, dans son entretien accordé à TSA, que «la visite d'une délégation du MSP avec Ouyahia a troublé quelque peu la sérénité de l'opposition». «Il faut dire que le timing et surtout le communiqué de la Présidence, faisant état de la rencontre juste avant la réunion de l'Instance de suivi et de consultation de l'opposition (Isco) ont amplifié le malaise.
    L'intention de faire capoter la réunion était claire», a-t-il estimé. Selon certains observateurs, il est probable que dans cette conjoncture marquée par un intense débat autour de la succession au pouvoir, le MSP prépare sa réintégration au nouveau pôle présidentiel en gestation et à laquelle a appelé Ahmed Ouyahia.
    Le MSP, qui ne rate aucune occasion pour réitérer sa contribution au dénouement de la tragédie nationale à travers sa participation au gouvernement, n'hésiterait pas à y retrouver sa place au nom de la stabilité de l'Algérie ou autre chose encore.

    Par Mohamed BOUFATAH
    L'Expression dz
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    IL TORPILLE L'OPPOSITION ET SUBIT LES CONTRECOUPS DE L'AMBITION Le MSP victime de son machiavélisme

    Le MSP n'est pas qu'un parti «opportuniste». Pragmatique, il est aussi capable d'imagination et de créativité.

    Depuis son élection à la tête du MSP, Makri n'arrête pas de subir les foudres des participationnistes, soi-disant fidèles à Mahfoud Nahnah, qui défendent un rapprochement permanent avec le pouvoir. En effet, depuis son basculement dans l'opposition, à chaque fois que des initiatives importantes sont prises par Makri, Soltani et ses partisans remuent ciel et terre et menacent de destituer leur chef de file. Pourtant, c'est suite à des élections dont la transparence est avérée que Abderrazak Makri, représentant inconditionnel de l'aile radicale du MSP depuis 1998 mais également militant fort discipliné puisqu'il a attendu son «heure» dans la sérénité, est devenu président du parti.
    Makri entame cependant sa politique avec succès. Le boycott de l'élection présidentielle de 2014, le basculement de l'ex-HMS dans l'opposition et la mise en place d'un conglomérat regroupant les partis de l'opposition et qui revendiquent ouvertement une transition démocratique ont réussi, en très peu de temps, à mettre au placard le passif du MSP et son long concubinage avec le pouvoir. Mais pas définitivement paraît-il. En effet, la rencontre récente entre Makri et Ouyahia, tenue à la demande du premier, a vite été saisie par certains médias et certains milieux politiques pour tirer à boulets rouges sur Makri qu'ils accusent d'avoir asséné à l'opposition, notamment ses amis de la Cnltd, un coup de poignard dans le dos et de vouloir opérer un virage dans la perspective d'un rapprochement prochain avec le pouvoir.
    Certains ont même lu la démarche du MSP comme étant une réponse à l'appel de Ouyahia à la réactivation de l'Alliance présidentielle. Or, la démarche de Makri, en plus d'être menée au nom du seul MSP, a le mérite d'être claire et d'avoir des objectifs précis. «Le MSP ne peut pas se contenter d'un rôle secondaire. C'est un parti qui aspire sérieusement au pouvoir et ses leaders croient sincèrement qu'ils peuvent gouverner. Ils ont essayé de gagner les bonnes grâces des décideurs durant des années mais ils n'ont pas pu. Ils s'emploient donc, désormais, à se déployer dans la société et à s'imposer comme force principale d'opposition. Les islamistes du MSP veulent arriver au pouvoir mais par des voies démocratiques. Non pas parce qu'ils croient fondamentalement à la démocratie, mais parce qu'ils n'ont pas d'autre choix. La rencontre entre Makri et Ouyahia est une opération à l'endroit du pouvoir que le MSP veut charmer et devant lequel il veut s'imposer comme interlocuteur principal, mais aussi à l'endroit de la population qu'il veut mobiliser autour de lui et devant laquelle il veut s'imposer comme alternative au pouvoir. A cet égard, les images comptent beaucoup et Makri exploite à fond ce canal», a analysé Noui Djemaï, enseignant de sciences politiques à l'université de Sétif. Abderrezak Makri s'est, de son côté, défendu et a solennellement réitéré son engagement dans l'opposition. «Nous avons un message à communiquer et nous avons une vision politique à exprimer. On veut être écouté et convaincre les autorités de notre approche. Nous ne sommes pas des extrémistes, nous sommes de véritables opposants. Notre opposition est claire et bien déterminée.
    Mais cela ne nous empêche pas de parler avec ceux auxquels on s'oppose. Même en état de guerre - ce qui n'est pas le cas bien sûr en Algérie -, les gens se rencontrent et se parlent. C'est une question de culture politique», a déclaré le président du MSP, en effet, au lendemain de sa rencontre avec le directeur de cabinet du président de la République. Ce discours de Makri dénote une grande maturité politique et casse bien des tabous, ce qui ouvre la voie à un échange décomplexé entre le pouvoir et l'opposition, y compris sur les questions les plus sensibles. Mais la classe politique nationale ne semble pas très convaincue de «la bonne foi», puisque c'est sur le registre de «la morale» qu'opèrent les politiques nationaux, du leader islamiste, y compris certains de ses amis de la Cnltd dont Soufiane Djilali, président de Jil jadid, qui a affirmé que «la visite d'une délégation du MSP à M. Ouyahia a troublé quelque peu la sérénité de l'opposition.»
    D'apparence, et compte-tenu de ces données, l'étau se resserre des deux côtés sur Makri. Mais dans les faits, la situation a vite été détendue car le président du MSP, à la fois gêné par les appréhensions affichées par certains de ses collègues de l'opposition et la sortie de Bouguerra Soltani qui veut le pousser dans le giron du pouvoir et content de la réaction suscitée par son initiative, a réuni le madjlis echoura de son parti et a solennellement mis les points sur les «i». «Je reste profondément attaché à la plate-forme de Mazafran et la place du MSP est naturellement dans l'opposition tant que je suis son président», a-t-il affirmé. Que se cache-t-il donc derrière la manoeuvre de la section algérienne des Frères musulmans?
    Omar Baghzouz, politologue que nous avons interrogé à ce sujet, considère que «l'opposition a le droit de s'inquiéter face à ce qu'entreprend le MSP», mais ne s'empêche pas d'y voir «une tentative du parti islamiste de se repositionner dans la perspective des échéances électorales à venir». De plus, Monsieur Baghzouz y voit aussi une stratégie de communication qui vise à remettre le MSP devant les feux de la rampe. Il eût, en effet, été naïf que le MSP, après avoir fait un long chemin dans l'opposition, se rejette dans les bras du pouvoir.
    Or, il est notoire que Makri, bien conseillé par ses pairs au sein du parti et de la mouvance des Frères musulmans à laquelle il appartient, est loin d'être dans l'improvisation. Il semble donc évident que Abderrazak Makri a profité du vide qui prévaut dans la scène politique depuis quelques mois pour faire l'événement, capter l'attention de l'opinion publique et se positionner comme acteur principal dans la scène politique nationale. Le choix de son interlocuteur est, à cet égard, très évocateur.
    En effet, une rencontre entre deux adversaires est toujours perçue, médiatiquement parlant, comme un événement majeur. Et la casquette d'opposant que porte Makri depuis quelque temps, position sans cesse confirmée par la virulence des critiques qu'il reçoit de la part de Bouguerra Soltani, accrédite royalement cette thèse. Selon toute vraisemblance, la rencontre entre Makri et Ouyahia, en plus des objectifs déclarés qu'elle avait, entre dans la stratégie de communication du MSP qui veut attirer l'attention de tous les médias sur lui et sur son leader. Et de ce point de vue, ce parti faisant l'actualité depuis presque une semaine, le pari du MSP est réussi.

    Par Amar INGRACHEN
    L'Expression dz
    dz(0000/1111)dz

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