Conflit de Ghardaïa et référence religieuse nationale
Mohamed Aïssa alerte sur les dangers du salafisme
Le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, continue d’alerter contre «le salafisme radical», «le communautarisme» et le «chiisme», qui menacent la société algérienne et son unité.
Dans une interview accordée à notre confrère arabophone El Khabar, le ministre revient avec plus de détails sur la décision de son département «de suspendre 55 imams proches du courant salafiste, qui activent dans les mosquées de la capitale». «Je n’ai pas parlé de la mise à l’écart des imams salafistes, mais de volontaires. Le ministère autorise les compétences à aider les imams dans la mosquée.
Ce qui s’est passé, c’est qu’une partie des jeunes imams, formés dans les universités algériennes ou à l’étranger, se sont portés volontaires pour aider les imams. Ils ont été reçus par le conseil scientifique qui les a soumis à des entretiens avant de décider s’ils étaient aptes à exercer dans les mosquées. Mais il s’est avéré, par la suite, qu’ils sont dangereux», souligne le ministre. Selon lui, «ces derniers ne sont pas seulement des salafistes, ils ne prêtent pas allégeance à l’Algérie, mais à des parties étrangères».
«Quand il y a une instruction d’un directeur, ils (les salafistes) demandent l’autorisation des cheikhs de La Mecque pour l’appliquer ou non (…)», enchaîne-t-il. Dans ce sens, Mohamed Aïssa dénonce, «celui qui, en Algérie, nourrit la division communautaire entre salfiste, malékite et ibadite».
«Nous sommes tous des musulmans et nous travaillons dans le cadre d’un référent religieux national basé sur le courant malékite qui accepte l’exégèse et l’ouverture sur les autres courants que je viens de citer», ajoute-t-il. Ainsi, Mohamed Aïssa précise que «les imams les plus dangereux seront suspendus sur le champ».
Le danger communautaire
Faisant un rappel historique sur les différents courants religieux existant en Algérie, le ministre déplore le fait que la richesse, qui faisait la force de l’Algérie, devienne un facteur de division. «Cette diversité est devenue un facteur de contradiction et de division. Chacun tente de supprimer l’autre en se considérant comme le plus juste et que tout le monde ira en enfer, sauf lui (…) C’est un véritable danger pour l’Algérie. Car cela amènera les Algériens à se classifier selon leur appartenance à l’un des courants qu’on veut présenter comme antinomique. L’un va dire qu’il est malékite et non salafiste, alors que l’autre se présentera comme ibadite et non sunnite», soutient-il.
Le ministre attire également l’attention sur l’intrusion du chiisme «à travers les médias sociaux, dans les cités universitaires, les lycées ainsi que dans les CEM». Il révèle, dans ce sens, l’existence à Oran d’une «école coranique gérée par des chiites». «Demain il y aura également des individus qui vont dire que nous sommes des chiites et nous n’avons rien à voir avec les autres.
Si ces composantes ne sont pas créées d’une manière naturelle et n’ont pas une étendue historique, elles seront exploitées pour casser l’Algérie et son unité», précise-t-il, affirmant que «le garant de la sécurité est le référent national qui n’est pas un choix politique ou personnel, comme il n’est pas dicté de l’étranger».
«C’est plutôt un choix qui s’est imposé à travers l’histoire», lance-t-il. Abordant le conflit qui s’est soldé par la mort de 25 personnes à Ghardaïa, Mohamed Aïssa estime que parmi les facteurs de cette fitna «il y a la pensée salafiste extrémiste» différente «de la pensée salafiste nationale, qui n’est pas destructrice de la patrie».
Selon lui, les salfiste radicaux, qui se réfèrent au Yéménite Mokbel Ben Hadi Al Ouadaii, sont eux qui jouent un mauvais jeu à Ghardaïa. «Ils n’occupent pas les mosquées et les écoles coraniques, fort heureusement. Mais, ils sont présents sur le train car ils sont des habitants de cette région», indique-t-il, dénonçant cette volonté «délibérée de présenter le conflit de Ghardaïa comme un conflit communautaire». «Il y a une vidéo d’un jeune Algérien parti étudier en Arabie Saoudite qui déclame un discours qui n’est pas écrit par lui-même.
Quand on l’examine de plus près, on constate que ce texte lui a été présenté pour le lire en vue de donner un caractère confessionnel à ce conflit», regrette-t-il.
Madjid Makedhi
El Watan
Mohamed Aïssa alerte sur les dangers du salafisme
Le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, continue d’alerter contre «le salafisme radical», «le communautarisme» et le «chiisme», qui menacent la société algérienne et son unité.
Dans une interview accordée à notre confrère arabophone El Khabar, le ministre revient avec plus de détails sur la décision de son département «de suspendre 55 imams proches du courant salafiste, qui activent dans les mosquées de la capitale». «Je n’ai pas parlé de la mise à l’écart des imams salafistes, mais de volontaires. Le ministère autorise les compétences à aider les imams dans la mosquée.
Ce qui s’est passé, c’est qu’une partie des jeunes imams, formés dans les universités algériennes ou à l’étranger, se sont portés volontaires pour aider les imams. Ils ont été reçus par le conseil scientifique qui les a soumis à des entretiens avant de décider s’ils étaient aptes à exercer dans les mosquées. Mais il s’est avéré, par la suite, qu’ils sont dangereux», souligne le ministre. Selon lui, «ces derniers ne sont pas seulement des salafistes, ils ne prêtent pas allégeance à l’Algérie, mais à des parties étrangères».
«Quand il y a une instruction d’un directeur, ils (les salafistes) demandent l’autorisation des cheikhs de La Mecque pour l’appliquer ou non (…)», enchaîne-t-il. Dans ce sens, Mohamed Aïssa dénonce, «celui qui, en Algérie, nourrit la division communautaire entre salfiste, malékite et ibadite».
«Nous sommes tous des musulmans et nous travaillons dans le cadre d’un référent religieux national basé sur le courant malékite qui accepte l’exégèse et l’ouverture sur les autres courants que je viens de citer», ajoute-t-il. Ainsi, Mohamed Aïssa précise que «les imams les plus dangereux seront suspendus sur le champ».
Le danger communautaire
Faisant un rappel historique sur les différents courants religieux existant en Algérie, le ministre déplore le fait que la richesse, qui faisait la force de l’Algérie, devienne un facteur de division. «Cette diversité est devenue un facteur de contradiction et de division. Chacun tente de supprimer l’autre en se considérant comme le plus juste et que tout le monde ira en enfer, sauf lui (…) C’est un véritable danger pour l’Algérie. Car cela amènera les Algériens à se classifier selon leur appartenance à l’un des courants qu’on veut présenter comme antinomique. L’un va dire qu’il est malékite et non salafiste, alors que l’autre se présentera comme ibadite et non sunnite», soutient-il.
Le ministre attire également l’attention sur l’intrusion du chiisme «à travers les médias sociaux, dans les cités universitaires, les lycées ainsi que dans les CEM». Il révèle, dans ce sens, l’existence à Oran d’une «école coranique gérée par des chiites». «Demain il y aura également des individus qui vont dire que nous sommes des chiites et nous n’avons rien à voir avec les autres.
Si ces composantes ne sont pas créées d’une manière naturelle et n’ont pas une étendue historique, elles seront exploitées pour casser l’Algérie et son unité», précise-t-il, affirmant que «le garant de la sécurité est le référent national qui n’est pas un choix politique ou personnel, comme il n’est pas dicté de l’étranger».
«C’est plutôt un choix qui s’est imposé à travers l’histoire», lance-t-il. Abordant le conflit qui s’est soldé par la mort de 25 personnes à Ghardaïa, Mohamed Aïssa estime que parmi les facteurs de cette fitna «il y a la pensée salafiste extrémiste» différente «de la pensée salafiste nationale, qui n’est pas destructrice de la patrie».
Selon lui, les salfiste radicaux, qui se réfèrent au Yéménite Mokbel Ben Hadi Al Ouadaii, sont eux qui jouent un mauvais jeu à Ghardaïa. «Ils n’occupent pas les mosquées et les écoles coraniques, fort heureusement. Mais, ils sont présents sur le train car ils sont des habitants de cette région», indique-t-il, dénonçant cette volonté «délibérée de présenter le conflit de Ghardaïa comme un conflit communautaire». «Il y a une vidéo d’un jeune Algérien parti étudier en Arabie Saoudite qui déclame un discours qui n’est pas écrit par lui-même.
Quand on l’examine de plus près, on constate que ce texte lui a été présenté pour le lire en vue de donner un caractère confessionnel à ce conflit», regrette-t-il.
Madjid Makedhi
El Watan
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