L’attaque terroriste a eu lieu avant-hier en plein Aïd dans la wilaya de Aïn Defla, dans la commune de Aïn Lechiakh. Un convoi militaire est tombé dans une embuscade meurtrière dans cette région fortement boisée et escarpée qui se situe à cheval sur les wilayas de Médéa, Aïn Defla et Aïn Témouchent.
Selon nos informations, une opération de ratissage avait lieu dans la région depuis plus d’un mois, elle avait permis l’élimination de plusieurs terroristes. La veille de l’Aïd, trois soldats avaient été tués pendant l’opération de recherche, leurs cadavres avaient été piégés et disposés par les terroristes sur un chemin. C’est l’opération de recherche et de récupération des corps qui a fait le plus de victimes dans les rangs des militaires, car la section, menée par Houssem M., un jeune lieutenant de 27 ans originaire de Khenchela, a été accueillie par un déluge de tirs.
Quelle que soit la raison, cette énième embuscade marque un double échec des autorités. Civil d’abord, avec cette stratégie du mensonge continu, entretenu depuis l’entrée en vigueur de la grâce amnistiante et qui voudrait que le terrorisme en Algérie soit résiduel et localisé en Kabylie et dans le Grand Sud. Militaire ensuite, qui se traduit par l’incapacité de l’état-major de l’ANP à placer le soldat au centre de ses préoccupations. Le dixième importateur d’armes au monde, l’armée la plus moderne d’Afrique, l’une des meilleures armées arabes, l’ANP ne semble accorder aucune attention à ses soldats. Elle est aujourd’hui la seule armée au monde qui ne transporte pas ses troupes dans des engins blindés en zone d’opération.
Une des dernières armées modernes à encore utiliser des armes des années 1950 dépourvues de viseurs, de vision nocturne et dont la précision est très approximative. C’est l’une des dernières armées modernes à garder un système de santé de campagne assez archaïque. Alors que dans les institutions militaires spécialisées, les soldats eux-mêmes sont formés et équipés pour prendre en charge et stabiliser les blessés par balles ou par explosifs et les médecins de campagne sont là pour procéder sur place à une chirurgie primaire avant l’évacuation, l’ANP continue d’adopter le schéma classique, un médecin pour une compagnie, un infirmier par section et un brancardier, une ambulance en attente à la lisière de la forêt pour l’évacuation vers un hôpital civil ou militaire.
Les centaines de millions de dollars investis dans la construction d’hôpitaux militaires dernier cri ne profitent pas toujours aux soldats blessés sur le terrain, faute de stabilisation et d’évacuation dans les normes. Le retard accusé dans le renouvellement de la flotte d’hélicoptères d’attaque, qui avait grandement participé à la lutte antiterroriste à la fin des années 1990 et au début des années 2000, pénalise grandement le travail des services de sécurité sur le terrain.
En l’absence d’une couverture aérienne efficace, les soldats, déjà mal équipés et peu protégés, sont surexposés, ce qui donne un avantage décisif aux terroristes, lesquels connaissent le terrain et profitent de l’effet de surprise. L’armée algérienne, qui fait face à des challenges venant de l’extérieur du pays, doit absolument revoir ses priorités et garder en tête que sa principale mission est la protection de tous les Algériens, y compris les appelés du contingent et les militaires de carrière, le prestige réel étant l’efficacité des hommes et non l’amoncellement d’équipements importés à coups de pétrodollars.
El Watan
Selon nos informations, une opération de ratissage avait lieu dans la région depuis plus d’un mois, elle avait permis l’élimination de plusieurs terroristes. La veille de l’Aïd, trois soldats avaient été tués pendant l’opération de recherche, leurs cadavres avaient été piégés et disposés par les terroristes sur un chemin. C’est l’opération de recherche et de récupération des corps qui a fait le plus de victimes dans les rangs des militaires, car la section, menée par Houssem M., un jeune lieutenant de 27 ans originaire de Khenchela, a été accueillie par un déluge de tirs.
Quelle que soit la raison, cette énième embuscade marque un double échec des autorités. Civil d’abord, avec cette stratégie du mensonge continu, entretenu depuis l’entrée en vigueur de la grâce amnistiante et qui voudrait que le terrorisme en Algérie soit résiduel et localisé en Kabylie et dans le Grand Sud. Militaire ensuite, qui se traduit par l’incapacité de l’état-major de l’ANP à placer le soldat au centre de ses préoccupations. Le dixième importateur d’armes au monde, l’armée la plus moderne d’Afrique, l’une des meilleures armées arabes, l’ANP ne semble accorder aucune attention à ses soldats. Elle est aujourd’hui la seule armée au monde qui ne transporte pas ses troupes dans des engins blindés en zone d’opération.
Une des dernières armées modernes à encore utiliser des armes des années 1950 dépourvues de viseurs, de vision nocturne et dont la précision est très approximative. C’est l’une des dernières armées modernes à garder un système de santé de campagne assez archaïque. Alors que dans les institutions militaires spécialisées, les soldats eux-mêmes sont formés et équipés pour prendre en charge et stabiliser les blessés par balles ou par explosifs et les médecins de campagne sont là pour procéder sur place à une chirurgie primaire avant l’évacuation, l’ANP continue d’adopter le schéma classique, un médecin pour une compagnie, un infirmier par section et un brancardier, une ambulance en attente à la lisière de la forêt pour l’évacuation vers un hôpital civil ou militaire.
Les centaines de millions de dollars investis dans la construction d’hôpitaux militaires dernier cri ne profitent pas toujours aux soldats blessés sur le terrain, faute de stabilisation et d’évacuation dans les normes. Le retard accusé dans le renouvellement de la flotte d’hélicoptères d’attaque, qui avait grandement participé à la lutte antiterroriste à la fin des années 1990 et au début des années 2000, pénalise grandement le travail des services de sécurité sur le terrain.
En l’absence d’une couverture aérienne efficace, les soldats, déjà mal équipés et peu protégés, sont surexposés, ce qui donne un avantage décisif aux terroristes, lesquels connaissent le terrain et profitent de l’effet de surprise. L’armée algérienne, qui fait face à des challenges venant de l’extérieur du pays, doit absolument revoir ses priorités et garder en tête que sa principale mission est la protection de tous les Algériens, y compris les appelés du contingent et les militaires de carrière, le prestige réel étant l’efficacité des hommes et non l’amoncellement d’équipements importés à coups de pétrodollars.
El Watan
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