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Economie du Maroc : ces 6 maux pointés par la banque centrale Bank al-Maghrib

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  • Economie du Maroc : ces 6 maux pointés par la banque centrale Bank al-Maghrib

    le 08 juillet 2015, à 06h00
    Usine Nouvelle


    (...)

    Point nodal de l'analyse de BAM, la croissance du Maroc (2,4% en 2014) reste bien trop faible et dépendante des cycles agricoles pour que le pays puisse jouer dans la cour des émergents. D'où l'impérieuse nécessité des réformes.

    Une grande partie de cette analyse (que ne renierait pas la BCE pour les membres les plus faibles de la zone euro !) converge avec celle du Haut-commissariat au plan qui a lui publié son budget économique exploratoire 2015/2016, fin juin.

    Le HCP a d'ailleurs prévu un très modeste +2,6% de croissance en 2016, ce qui serait la deuxième plus mauvaise performance en 15 ans. Se livrant à une analyse économique à la tonalité, elle aussi, assez sombre.

    De mauvaise augure pour le gouvernement à 18 mois des législatives.
    D'autant que, quant à elle, Bank al-Maghrib estime avoir fait sa part du travail, en abaissant par deux fois son principal taux directeur l’an dernier pour stimuler l'économie. Suivant ainsi la tendance mondiale des grandes banques centrales, elle affiche un niveau aujourd'hui historiquement bas des taux directeurs marocains à 2,5%, dans un contexte d'inflation contenue.
    Croissance, emploi, éducation, marchés financiers, investissements...

    L’Usine Nouvelle a sélectionné quelques idées fortes et passages clés du rapport annuel de BAM. Et propositions de réformes... Verbatim.

    1/ Une croissance insuffisante
    Selon BAM, "l’économie nationale est restée en 2014 sur un palier de faible croissance avec une absence de signes tangibles d’un dynamisme global générateur de richesses et d’emplois. Elle continue d’être rythmée par les conditions climatiques et les progrès réalisés sur le plan des équilibres qui sont attribuables dans une grande mesure à des facteurs conjoncturels".
    "L’année a été marquée par la lenteur de la reprise de l’activité non agricole et la détérioration sensible de la situation sur le marché du travail, avec néanmoins une atténuation des déficits jumeaux. Reflétant un manque de dynamisme au niveau des services et des industries manufacturières ainsi qu’une poursuite de l’essoufflement du BTP, la croissance du PIB non agricole s’est établie à 3,1%, rythme largement inférieur à sa moyenne depuis le début des années 2000".

    "Pour sa part, après une année exceptionnelle, la valeur ajoutée agricole a accusé un repli de 2,5%, ramenant la croissance économique de 4,7% en 2013 à 2,4%. Ce faible niveau de l’activité aurait contribué à maintenir un climat d’attentisme, la formation brute de capital fixe ayant baissé pour la deuxième année consécutive. En parallèle, la consommation finale des ménages a poursuivi son ralentissement pour la troisième année, avec un accroissement de 3,2% contre 5,4% en 2011. La contribution à la croissance de la demande intérieure, son moteur traditionnel, ressort ainsi en recul sensible de 7,3 à 1,2 points de pourcentage".


    2/ Trop peu de création d’emplois
    Dans son rapport BAM évoque le sujet de l’emploi. Et pas en bien. Selon elle : "L’économie nationale n’a généré que 21 000 emplois, soit la deuxième plus faible création au cours des quatorze dernières années. L’industrie a accusé une perte de 37 000 postes, la plus importante depuis 2009, le BTP a connu une stagnation de ses effectifs après deux années de baisse significative, tandis que les services n’en ont créé que 42 000".

    "Cette situation aurait poussé une frange de la population à se retirer du marché du travail, induisant ainsi une nouvelle diminution de 0,3 point du taux d’activité. Malgré cette baisse, le chômage s’est aggravé pour la troisième année consécutive, enregistrant une hausse sensible de 0,7 point à 9,9%. En zones urbaines, il a atteint 14,8%, les jeunes et les femmes demeurant les plus touchés".

    3/ Education et formation en panne
    Pour BAM : "S’il y a un domaine où l’écart entre les ambitions et les réalisations tangibles est inquiétant, c’est bien celui de l’éducation et de la formation. La dégradation continue qu’il connaît représente un handicap majeur pour le processus de développement dans sa globalité. Une réalité qui nous éloigne de la trajectoire vers l’émergence tant ambitionnée pour notre pays. L’échec des différentes tentatives de réforme appelle à une thérapie de choc où toutes les parties prenantes devraient réaliser qu’au-delà des intérêts catégoriels, c’est l’avenir de notre pays qui est en jeu".

    "Elles devraient se mobiliser pour la réussite de la mise en œuvre de la nouvelle vision élaborée par le Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique. A cet égard, le niveau élevé des dépenses d’éducation indique que le défi n’est pas lié à la mobilisation de moyens, mais plutôt au manque d’efficacité et d’efficience qui se traduit par un faible rendement de l’investissement. Cette faiblesse ne se limite pas au seul secteur de l’éducation, mais concerne l’investissement dans sa globalité."

    4/ La rentabilité des investissements publics trop faible
    Selon BAM, le Maroc "enregistre l’un des taux d’investissement les plus élevés au monde, mais les résultats restent bien en-deçà des espérances aussi bien en termes de croissance que d’emplois. En effet, après une moyenne de 4,8% entre 2000 et 2008, la croissance non agricole est revenue à un rythme moyen de 3,6% depuis 2009 et de 3,1% sur les deux dernières années. En outre, le chômage persiste à des niveaux élevés en milieu urbain et en particulier parmi les jeunes".

    "S’il est vrai que la part importante en infrastructures économiques et sociales peut expliquer les délais longs des retombées de l’investissement, force est de constater que son niveau élevé est maintenu depuis plus d’une décennie."

    BAM indique par ailleurs : "L’ensemble de ces constats rappelle encore une fois la nécessité d’instituer l’évaluation des politiques publiques, une pratique peu ancrée dans les modes de gestion et de gouvernance dans notre pays."

    5/ Des stratégies sectorielles en question
    A propos des stratégies sectorielles (aéronautique, automobile, offshoring, agro-alimentaire...) conduites par les autorités, le rapport de BAM s’interroge : "Il est naturel au regard de ces résultats de se demander dans quelle mesure les nombreuses stratégies sectorielles, lancées en majorité depuis plus de 5 ans, ont pu atteindre leurs objectifs et produire les synergies et l’élan nécessaires pour enclencher une véritable transformation structurelle de l’économie et accélérer le rythme de la croissance.

    Aujourd’hui, la lenteur de la dynamique économique, en dépit de la volonté et des efforts déployés, nous interpelle sur ses raisons et ses retombées sur le développement humain
    . (…)".

    BAM note : "La problématique du niveau de rendement concerne également les investissements directs étrangers. Certes, le Maroc a pu bénéficier ces dernières années d’importantes entrées, mais la question se pose quant au niveau de leur contribution à la croissance et à l’emploi. Par ailleurs, les sorties au titre des dividendes commencent à impacter sensiblement la balance des paiements".

    "Au titre de 2014, elles ont atteint près de 15 milliards de dirhams [1 000 dirhams = 92 euros NDR] pour un afflux d’IDE de 36,5 milliards. S’il est clair qu’il faut continuer à promouvoir ces investissements, les incitations qui leur sont parfois accordées devraient être évaluées sur la base d’une analyse coût/bénéfice rigoureuse pour s’assurer de leur apport pour le pays. L’essor de l’industrie automobile constitue un exemple dans ce sens. Bien qu’elle connaisse un succès remarquable sur le plan du développement des exportations, son impact et ses effets d’entraînement sur l’économie nationale restent encore limités au regard de son faible taux d’intégration."

    6/ Une bourse encalminée
    En matière financière, après avoir plutôt loué la résilience des banques marocaines (…) BAM estime que "le développement que connaît Casa Finance City (CFC) aujourd’hui constitue un grand appui pour cette orientation continentale [Afrique, NDR], d’autant plus qu’en moins de 5 ans, cette place a pu se hisser parmi les centres financiers internationaux les plus prometteurs. Elle a ainsi progressé de la 62ème position en mars 2014 à la 42ème en mars 2015 dans le classement des centres financiers les plus cités par les investisseurs. Le nombre croissant d’entreprises et d’institutions d’une certaine envergure qui s’y installent et surtout le choix de la BAD d’y abriter le siège du Fonds Africa 50, représentent une avancée notable sur laquelle il faudrait capitaliser pour en faire une interface incontournable entre l’Afrique et le reste du monde".

    Mais attention estime BAM, "sur les marchés des actifs, la situation de la bourse de Casablanca reste préoccupante. Certes, elle a enregistré [en 2014] une hausse de son indice de 5,6% après trois années consécutives de recul, mais son niveau de liquidité a poursuivi sa tendance baissière et sa contribution au financement de l’économie reste insignifiante".
    (…)

    Bref, pense BAM, "la Bourse de Casablanca continue de représenter le maillon faible de cette place. La persistance de l’atonie, avec notamment un niveau de liquidité et une contribution au financement de l’économie très faibles, reste préoccupante pour le système financier marocain dans son ensemble. Il est urgent que les autorités concernées se mobilisent pour redonner confiance aux investisseurs et dynamiser le marché". (...)

    "En raison de cette tendance baissière de la liquidité, Standards and Poor’s et le fournisseur d’indices FTSE ont rétrogradé la bourse de Casablanca de la catégorie des marchés émergents à celle des marchés frontières" (…)
    "Sur le marché de la dette en revanche, le financement des agents économiques s’est effectué dans un contexte favorable marqué par un fort repli des levées du Trésor et un assouplissement des conditions monétaires."


    (...)
    Dernière modification par jawzia, 20 juillet 2015, 15h29.

  • #2
    / Education et formation en panne
    Pour BAM : "S’il y a un domaine où l’écart entre les ambitions et les réalisations tangibles est inquiétant, c’est bien celui de l’éducation et de la formation. La dégradation continue qu’il connaît représente un handicap majeur pour le processus de développement dans sa globalité. Une réalité qui nous éloigne de la trajectoire vers l’émergence tant ambitionnée pour notre pays. L’échec des différentes tentatives de réforme appelle à une thérapie de choc où toutes les parties prenantes devraient réaliser qu’au-delà des intérêts catégoriels, c’est l’avenir de notre pays qui est en jeu".

    "Elles devraient se mobiliser pour la réussite de la mise en œuvre de la nouvelle vision élaborée par le Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique. A cet égard, le niveau élevé des dépenses d’éducation indique que le défi n’est pas lié à la mobilisation de moyens, mais plutôt au manque d’efficacité et d’efficience qui se traduit par un faible rendement de l’investissement. Cette faiblesse ne se limite pas au seul secteur de l’éducation, mais concerne l’investissement dans sa globalité."

    malheureusement ....

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    • #3
      Intégralité du rapport de BAM : http://www.bkam.ma/wps/wcm/connect/r...BAM_2014VF.pdf

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