Parti en Syrie pour rejoindre le groupe terroriste et "accomplir son djihad", Sofiane est finalement revenu en France, "saoulé des injustices au quotidien". Accueilli par les policiers français à son arrivée, il est incarcéré depuis trois mois.
Sofiane*, aujourd'hui âgé de 20 ans, est parti il y a un an faire le djihad en Syrie au côté de l'organisation État Islamique. Rapidement déprimé par la réalité du terrain, il décide finalement de s'enfuir avec sa femme et de revenir en France. Accueilli par les policiers de la DGSI -les renseignements intérieurs-, il est incarcéré depuis mi-mai à la prison de Fresnes. Il raconte son histoire à un journaliste de Complément d'enquête, l'émission de France 2.
S'il n'a, avant de partir, jamais fréquenté de mosquée, ni lu le Coran ou fait le ramadan, il serait parti après avoir perdu son meilleur ami dans un accident de voiture. Il évoque aussi l'influence d'une amie "à fond dans la religion" et surtout des vidéos de propagande visionnées sur ce qu'il appelle "Cheikh YouTube".
Pas de combat, mais du shopping et des parties de foot
Sur place, il affirme n'avoir participé à aucun combat, mais plutôt avoir fait du shopping, du tourisme et des parties de foot avec de petits Syriens. Il a également fait venir de France sa future femme, Assia* -jeune diplômée de l'enseignement supérieur- après l'avoir rencontrée sur Internet. Ce qui ne l'a pas empêché, d'après lui, de tomber dans la déprime après avoir été humilié et battu par "ses frères", qui le suspectent d'être un espion. Sofiane est aussi "saoulé" par "les injustices du quotidien", par exemple quand on le place sur une liste d'attente pour obtenir un appartement alors qu'un "un émir local qui a plusieurs femmes, qui est connu, va directement obtenir une grande maison", se lamente-t-il.
Sur la violence de l'organisation État Islamique -exactions, décapitations d'otages, exécutions publiques etc.-, son regard est glaçant. "La charia, je veux bien. Couper la main aux voleurs ou décapiter les traîtres, ok. Mais quand ils ont brûlé vif le pilote jordanien dans une cage, avec plein de caméras qui filmaient, là, pour être honnête, ça m'a choqué. J'étais mal à l'aise. J'ai regardé dans le Coran, le feu, c'est censé être un châtiment divin, ordonné par Dieu uniquement", explique-t-il apparemment plus choqué par le non-respect du Coran que par l'acte en lui-même.
Le déclic des attentats de Paris
Un récit d'autant plus troublant qu'il a lui-même risqué la décapitation après avoir trahi Daech en décidant de fuir en France. Une décision qu'il aurait prise après les attentats de Paris contre Charlie Hebdo et l'Hypercacher. Il déserte avec sa femme le 28 mars, se rend à Istanbul en Turquie et prévient le consulat français. Il se fait alors interpeler par la police turque.
Transféré dans un centre de rétention pour clandestins pendant plusieurs semaines, il est finalement rapatrié en France. Les policiers de la DGSI se saisissent du couple à Roissy. Sofiane est incarcéré à Fresnes avec 30 autres détenus impliqués dans des filières djihadistes. Sa femme, elle, a été libérée.
L'Express
Sofiane*, aujourd'hui âgé de 20 ans, est parti il y a un an faire le djihad en Syrie au côté de l'organisation État Islamique. Rapidement déprimé par la réalité du terrain, il décide finalement de s'enfuir avec sa femme et de revenir en France. Accueilli par les policiers de la DGSI -les renseignements intérieurs-, il est incarcéré depuis mi-mai à la prison de Fresnes. Il raconte son histoire à un journaliste de Complément d'enquête, l'émission de France 2.
S'il n'a, avant de partir, jamais fréquenté de mosquée, ni lu le Coran ou fait le ramadan, il serait parti après avoir perdu son meilleur ami dans un accident de voiture. Il évoque aussi l'influence d'une amie "à fond dans la religion" et surtout des vidéos de propagande visionnées sur ce qu'il appelle "Cheikh YouTube".
Pas de combat, mais du shopping et des parties de foot
Sur place, il affirme n'avoir participé à aucun combat, mais plutôt avoir fait du shopping, du tourisme et des parties de foot avec de petits Syriens. Il a également fait venir de France sa future femme, Assia* -jeune diplômée de l'enseignement supérieur- après l'avoir rencontrée sur Internet. Ce qui ne l'a pas empêché, d'après lui, de tomber dans la déprime après avoir été humilié et battu par "ses frères", qui le suspectent d'être un espion. Sofiane est aussi "saoulé" par "les injustices du quotidien", par exemple quand on le place sur une liste d'attente pour obtenir un appartement alors qu'un "un émir local qui a plusieurs femmes, qui est connu, va directement obtenir une grande maison", se lamente-t-il.
Sur la violence de l'organisation État Islamique -exactions, décapitations d'otages, exécutions publiques etc.-, son regard est glaçant. "La charia, je veux bien. Couper la main aux voleurs ou décapiter les traîtres, ok. Mais quand ils ont brûlé vif le pilote jordanien dans une cage, avec plein de caméras qui filmaient, là, pour être honnête, ça m'a choqué. J'étais mal à l'aise. J'ai regardé dans le Coran, le feu, c'est censé être un châtiment divin, ordonné par Dieu uniquement", explique-t-il apparemment plus choqué par le non-respect du Coran que par l'acte en lui-même.
Le déclic des attentats de Paris
Un récit d'autant plus troublant qu'il a lui-même risqué la décapitation après avoir trahi Daech en décidant de fuir en France. Une décision qu'il aurait prise après les attentats de Paris contre Charlie Hebdo et l'Hypercacher. Il déserte avec sa femme le 28 mars, se rend à Istanbul en Turquie et prévient le consulat français. Il se fait alors interpeler par la police turque.
Transféré dans un centre de rétention pour clandestins pendant plusieurs semaines, il est finalement rapatrié en France. Les policiers de la DGSI se saisissent du couple à Roissy. Sofiane est incarcéré à Fresnes avec 30 autres détenus impliqués dans des filières djihadistes. Sa femme, elle, a été libérée.
L'Express
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