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Bouguerra Soltani : « L’Algérie n’appartient pas à Bouteflika »

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  • Bouguerra Soltani : « L’Algérie n’appartient pas à Bouteflika »

    Bouguerra Soltani est l’ancien président du MSP et ex-ministre. Dans cet entretien, il revient sur la rencontre Ouyahia-Mokri et le dialogue avec le pouvoir.
    Abderezzak Mokri vous a invité à vous conformer à la discipline du parti. Comment avez-vous réagi à cet avertissement ?

    L’invitation à respecter la discipline doit s’adresser à un militant indiscipliné. Et moi, je me considère comme étant discipliné par rapport aux positions du parti et de ses instances. Mais, je ne suis pas discipliné par rapport à ce qui s’écrit sur Facebook ou sur les réseaux sociaux. Dans ce cadre, si le président du mouvement exprime ses idées, ses analyses et orientations sur Facebook et souhaite que je m’y conforme, je dis que je n’y suis pas obligé. Ma position est de me conformer aux décisions prises par le conseil national et le bureau exécutif et non à ce qui se dit ou s’écrit sur les réseaux sociaux
    Mais qu’est ce qui a poussé Mokri à vous adresser un tel avertissement ?

    Il faut lui poser la question.
    Les choses se sont emballées au sein du MSP depuis la rencontre entre Mokri et Ouyahia. Qu’est ce qui s’est passé au juste ?

    Depuis le 5e congrès, le MSP a intégré la CNLTD et est rentré dans une opposition intense. Mais la session du madjliss echoura (conseil consultatif) de janvier 2015 a appelé le président du mouvement à atténuer de l’intensité de son opposition dans le discours et à ouvrir un dialogue avec le pouvoir et les partis de l’Alliance présidentielle. D’où la demande d’audience à la présidence de la République. Et nous, nous attendions à ce que la présidence nous rende une réponse en février ou en mars dernier, mais il y a eu un retard dans la réponse jusqu’à juin.
    Donc, c’est le Madjliss echoura qui a décidé que le MSP prenne langue avec la présidence de la République ?

    Oui, et c’est aussi cette instance qui a appelé Mokri à réduire de l’intensité de son opposition dans le discours.
    Quel a été votre rôle dans cette position ?

    J’ai été de ceux qui ont appelé à un dialogue avec le pouvoir. Même quand on s’oppose, on ne doit pas provoquer de rupture avec le pouvoir
    Êtes-vous derrière la rencontre entre Mokri et Ouyahia ?

    À la base, je suis convaincu de cette démarche. Je suis convaincu de l’impératif d’un dialogue entre le MSP et le pouvoir, tout comme je suis convaincu de la nécessité d’un dialogue avec Bouteflika, Ouyahia et Amar Saâdani. C’est ma conviction et je travaille en faveur de cela. Je ne me contente pas de rester à la maison en croisant les bras. J’y travaille aussi dans cette direction. Et quand cette rencontre avec Ouyahia a eu lieu, je l’ai félicitée.
    Comment avez-vous travaillé en faveur de cette audience ?

    Je suis membre du madjliss Echoura et j’ai été président du parti pendant 10 ans. J’ai des contacts avec les militants de ma formation.
    C’est-à-dire que vous avez poussé à travers les membres du madjliss echoura pour que le MSP reprenne le dialogue avec les autorités ?

    C’est bien ce qui s’est passé et qui s’est concrétisé dans la session du madjliss echoura de janvier 2015. Il faut savoir qu’à l’occasion de cette session, les membres de cette instance, dans une sorte de consensus, ont dit au président du parti qu’il faut ouvrir un débat avec le pouvoir et c’est ce qui a eu lieu.




    Le MSP a-t-il sa place au sein de la CNLTD ?

    Jusqu’à ce jour, la place du MSP est au sein de l’opposition. Le MSP ne peut ni s’éterniser au sein du pouvoir ni au sein de l’opposition. C’est un mouvement indépendant au même titre que ses positions. Et c’est madjliss echoura qui prend ce genre de décisions. Et jusqu’à présent, cette instance a dit qu’il faut que le MSP soit flexible et doté d’une capacité à dialoguer tant avec l’opposition qu’avec le pouvoir. Il faut que les gens comprennent que même si le MSP se trouve dans l’opposition, il a la liberté et l’indépendance suffisante pour dialoguer avec le pouvoir.
    Mais des membres de la CNLTD ont reproché à Mokri d’avoir initié une rencontre avec Ouyahia sans les consulter. Qu’en pensez-vous ?

    S’il était parti en leur nom, ça serait normal qu’ils lui fassent des reproches. Mais puisqu’il est allé à la présidence au nom du MSP, ce n’est pas normal qu’ils lui fassent des reproches.
    Pensez-vous que le MSP doit se retirer de la CNLTD ?

    Non, je ne pense pas. Le MSP est le parti qui donne à la CNLTD sa dynamique. Il a beaucoup fait et réalisé pour cette coordination. Et s’il la quitte, la CNLTD perdra cette dynamique. Mais je peux vous dire que le retrait du MSP de la CNLTD n’est pas à l’ordre du jour.
    Abdellah Djaballah menace de quitter la CNLTD si elle ne prendrait pas une position par rapport au MSP. Qu’en pensez-vous ?

    Je respecte beaucoup Djaballah. C’est un responsable qui a une grande expérience politique. Il sait quand il faut rester et quand il faut quitter la CNLTD. Il est libre de prendre la position qui lui convient.
    Êtes-vous de ceux qui sont en faveur de la participation du MSP au gouvernement ?

    Je n’appelle pas au retour au gouvernement. Mais j’appelle à un dialogue pour trouver des solutions à la crise économique, sécuritaire, politique et sociale. Nous avons de sombres horizons devant nous d’où l’impératif de trouver des solutions qui conviennent à notre crise. Nous ne voulons pas que le gouvernement soit seul à solutionner la crise. Nous souhaitons que ce gouvernement nous associe au règlement des problèmes. Le problème ne réside pas dans le gouvernement, mais dans le dialogue, totalement fermé.
    Qui peut ouvrir ce dialogue ?

    Il faut l’ouverture d’un dialogue national entre le pouvoir et l’opposition. Entre les partis de l’Alliance présidentielle et ceux de l’opposition, entre le Parlement et la société civile. Il ne faut pas que les gens restent repliés sur eux-mêmes. L’Algérie n’appartient pas à Bouteflika. Elle n’appartient ni gouvernement, ni au RND, ni au FLN. L’Algérie appartient à l’ensemble des Algériens qui doivent participer à trouver des solutions à leur avenir.
    Qu’est ce qui a empêché ce un dialogue entre le pouvoir et l’opposition ?

    Parce que l’opposition et le pouvoir ont, chacun, fermé la porte du dialogue.
    Le pouvoir demande à l’opposition de venir vers elle pour participer à la révision de la Constitution. L’opposition demande au pouvoir de venir vers elle pour dialoguer autour de la plate-forme de Mazafran. Il n’y a pas un pont entre les deux parties. Ce pont doit se constituer à travers des rencontres bilatérales et puis multilatérales. Et je considère la rencontre du MSP avec le pouvoir comme étant un début. Et je souhaite que le pouvoir rencontre Benflis, le RCD et Djaballah
    Quelle sera votre réponse dans le cas où le président de la République vous sollicite pour intégrer le gouvernement ?

    Il faut qu’on sache sur quelle base on devrait participer au gouvernement. Si en tant que coopérants techniques, on a été gavé en la matière. Pendant 16 ans on a été au gouvernement. C’est une option qui ne nous intéresse plus. S’il est question d’un nouveau programme d’union nationale, de sauvetage du pays, de sortie de crise, on l’appellera un gouvernement de consensus national, on est d’accord. Sinon, il est fini le temps de notre participation au gouvernement en tant que coopérants techniques.
    Amar Saâdani a appelé à la constitution d’un front interne de soutien au Président tandis qu’Ouyahia revendique la constitution d’une alliance présidentielle. Quelle est l’initiative qui vous convient le plus ?

    Je n’ai pas compris ce qu’entend Saâdani par un large front de soutien au Président. De même que je considère comme étant opaque la proposition d’Ouyahia.

    Par Nadia Mellal
    TSAlgerie
    dz(0000/1111)dz
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