Annonce

Réduire
Aucune annonce.

"Bien relire le message de Sarkozy plutôt que d’en rire"

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • "Bien relire le message de Sarkozy plutôt que d’en rire"

    Une analyse humble et sereine des propos de Sarkozy sur
    « l’incertitude algérienne » nous aurait permis de comprendre un des messages les plus inquiétants : l’Algérie est appelée à appartenir un peu moins aux Algériens et un peu plus aux étrangers.
    Pour éviter le krash d’un pays unanimement reconnu comme l’unique de la planète à fonctionner sous le mode du pilotage automatique, sans président, sans conseil des ministres et sans plan de vol, la cabine de pilotage sera, de force, confiée à des experts internationaux.
    C’est le prix à payer pour un pays en faillite.
    Et l’Algérie est, d’ores et déjà, un pays en faillite.

    Les dirigeants, qui n’écoutent personne, avaient tout basé sur un prix moyen du Sahara Blend de 100 dollars. Il est aujourd’hui à un peu plus de 60 dollars !
    Cette année, les recettes pétrolières chuteront de moitié, passant de 66 milliards de dollars à 33 milliards de dollars.

    Où trouver les dollars manquants ? Mais dans le bas de laine, pardi ! Le gouvernement sera contraint de piocher dans ce fameux Fonds de régulation des recettes qui était un peu le bijou de famille. Tant qu’il y en a. Oui, tant qu’il y en a car selon un ancien conseiller et directeur de la stratégie au ministère de l’Energie et des Mines (El Watan du 3 avril 2014), « Le Fonds de régulation (FRR) disparaîtra dès 2017 et l’Algérie devra faire des choix budgétaires sévères et impopulaires : plus de subventions, licenciements de fonctionnaires et d’employés des EPE, réduction drastique des investissements…»

    Et après ? Eh bien, après, on ne sait pas. Brouillard ! L’incertitude. « Que faire de l’Algérie ? » Et revoilà Sarkozy ! Arrogant, grimacier, rusé, il doit éprouver quelque plaisir à régler les comptes avec l’Algérie. Il sait qu’il pose des questions auxquelles les dirigeants algériens n’ont pas de réponse.

    Et que dire ? Devant la perspective de faillite financière, le régime opte pour la sourde oreille et la fuite en avant. Surtout ne rien reconnaître de l’impasse qui nous attend.
    Ce serait reconnaître deux graves crimes de gouvernance infligés à ce pauvre pays : pendant près de 15 ans, du temps de Chakib Khellil, les principaux gisements pétroliers du pays ont été surexploités, occasionnant, dès 2008, une baisse du volume des exportations, baisse qui a connu une aggravation en 2012 – 2013.

    Pendant plus de 15 ans, rien n’a été engagé pour réduire la dépendance aux hydrocarbures, ce qui aurait atténué les effets de la chute des prix sur l’économie nationale.
    Bouteflika n’a pas créé une seule usine depuis 1999.

    Mais comme tout le monde le sait, nos dirigeants ne sont pas aux commandes du pays pour y gouverner, construire des usines ou veiller à l’emploi, mais pour y exercer le pouvoir. Le président et son entourage ne sont pas des bâtisseurs. Il leur suffit d’évoluer autour de la Cour, de brigander et de se livrer aux jeux du mensonge et de la parodie théâtrale.

    Sarkozy reprend une inquiétude présente au sein des centres de décision européens mais aussi chez les états-majors militaires où l’on en est venu à la conclusion que le pire est à envisager. Selon les analystes du DRS, le pouvoir serait à la merci de sa population. La fronde des chômeurs d’Ouargla et de Ghardaïa pourrait virer à l’irréparable parce que le pays n’est plus en mesure de répondre à la demande d’emplois.

    Et comment le pourrait-il ? Voilà presque 16 ans que la stratégie économique de l’administration Bouteflika est entièrement tournée vers la satisfaction des besoins de la mafia de l’informel et de la pègre pétrolière internationale.
    L’action gouvernementale sous Bouteflika se résume à importer plutôt que de produire ; surproduire les hydrocarbures plutôt que contrôler l’épuisement de cette matière première vitale pour le pays.
    Au cours des 16 années de règne de Bouteflika, le pays a abandonné l’investissement productif et ne vit que par et pour le pétrole.

    Plus de 800 milliards de dollars sont partis en importations pour la plus grande joie des barons de l’informel.

    Si aucun changement de cap n’est engagé, assure le think tank algérien « Nabni » (Notre Algérie bâtie sur de nouvelles idées), nous connaîtrons d’ici deux ou trois ans, les difficultés pour payer les salaires des fonctionnaires, pour maintenir les importations, et assurer un minimum d’activité économique seront manifestes.

    C’est à tout cela que l’Europe se prépare : l’afflux d’émigrés, le pays devenu bas de déstabilisation régionale, l’exploitation de la détresse générale par les groupes islamistes…C’est pourquoi il nous faut bien relire le message de Sarkozy plutôt que d’en rire…"
    Mohamed Benchicou
    "Le style...... c'est l'homme": King Hassan II
Chargement...
X