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Contre la pauvreté et la sous-nutrition, l’aide directe est désormais préconisée

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  • Contre la pauvreté et la sous-nutrition, l’aide directe est désormais préconisée

    *FAO, FIDA et PAM présentent un rapport visant l’objectif “zéro faim“.
    Le Maroc est cité : 218 M$ par an sont nécessaires pour éradiquer la
    pauvreté et la sous-nutrition.*


    La FAO (organisation des Nations Unis pour l’alimentation et
    l’agriculture), la FIDA (Fonds International de Développement Agricole)
    et le PAM (Programme Alimentaire Mondial) préparent l’agenda post 2015.
    Les trois agences alimentaires ont présenté leur rapport «Atteindre
    l’objectif zéro faim» à la 3e conférence internationale sur le
    financement du développement à Addis Abbeba tenue du 13 au 16 juillet 2015.

    800 millions de personnes souffrent encore de faim à travers le monde.
    Les agences alimentaires recommandent de façon inédite de résoudre la
    faim et l’extrême pauvreté endémique à travers *des transferts
    financiers directs en direction des populations affectées*.

    Les programmes d’aides internationales ont en effet jusqu’à présent
    plutôt prôné «l’empowerment» (habilitation, développement des capacités)
    des populations démunies à travers l’aide indirecte, par des programmes
    de soutien à l’investissement, de formation, etc.

    Selon leur évaluation, il faudra 160 dollars par personne et par an pour
    éradiquer durablement la faim. Cette somme que doivent engager les
    Etats, *combine des transferts sociaux et des investissements* en
    direction des populations les plus pauvres leur permettant de générer
    des revenus durables. L’investissement global représente par an 0,3% du
    PIB mondial.

    *A l’échelle marocaine où les personnes en état de sous-nutrition
    représentent moins de 5% de la population, le coût de son éradication
    est évalué à 0,18% du PIB. *

    *La sous-alimentation ou sous-nutrition est définie par la FAO comme
    l'état, se prolongeant au moins un an, durant lequel une personne ne
    parvient pas à se procurer assez de nourriture pour satisfaire les
    besoins énergétiques alimentaires quotidiens. La faim est synonyme de
    sous-alimentation chronique.*

    *Le coût de «Zéro faim dans le monde» d’ici 2030*

    Cela peut paraître évident, mais pour éliminer la faim dans le monde, il
    faut sortir les gens de l’extrême pauvreté. C’est en résumé le constat
    que dégagent les instances onusiennes de lutte contre la faim dans leur
    rapport.

    Le seuil de pauvreté extrême est fixé à 1,25$ par jour. Au-dessus de ce
    seuil, les individus sont réputés pouvoir satisfaire leurs besoins
    élémentaires. On peut raisonnablement penser que l’extrême pauvreté est
    un bon indicateur de la population en sous-nutrition. Elever la
    condition financière de ces individus permettra ainsi de les sortir
    durablement de la sous-nutrition.

    Dans le rapport présenté à Addis Abbeba, les organes onusiens ont estimé
    les investissements nécessaires pour éliminer la faim dans le monde
    d’ici 2030. Sortir les individus de l’extrême pauvreté et de la
    sous-nutrition requiert une *combinaison de protection sociale et
    d’investissements ciblés en direction des populations pauvres. *

    L’extrême pauvreté peut être immédiatement éliminée à travers des
    transferts visant à couvrir le gap de pauvreté. Avec un revenu minimum
    de 1,25$, les individus peuvent couvrir leurs besoins alimentaires
    basiques, diversifier leur alimentation, et ainsi lutter contre la «faim
    cachée», c’est-à-dire les carences nutritives chroniques. Avec cette
    somme, les personnes ciblées peuvent durablement augmenter leur capacité
    productive.

    A moyen terme, les investissements ciblés vers les populations pauvres
    doivent leur permettre de surmonter la pauvreté et d’améliorer leurs
    revenus durablement, pour que progressivement les transferts sociaux ne
    soient plus nécessaires. Parce que 78% des pauvres vivent en zone
    rurale, les investissements publics doivent cibler en priorité cette
    zone et le secteur agricole.

    *210 M$ nécessaires pour le Maroc*

    Le coût global de ces transferts et des investissements accélérateurs
    de croissance en direction des pauvres est estimé pour chaque pays. *Au
    Maroc, le coût des transferts sociaux et des investissements nécessaires
    est évalué à près de 210 M$ par an, soit 0,18% du PIB: *

    - Les transferts sociaux nécessaires pour éradiquer l’extrême pauvreté
    compteront pour 202 M$ par an jusqu’en 2030 soit 0,17% du PIB. Le coût
    de ce filet social universel assurant à tous un revenu minimum de 1,25$
    est équivalent à 0,59% des dépenses publiques. Pour une politique
    sociale plus audacieuse qui élève le revenu de tous à un minimum de 2$
    par jour, au-dessus du seuil de pauvreté, 746 M$ de transferts sociaux
    sont nécessaires au Maroc soit 0,64% du PIB.

    A l’échelle mondiale, les mesures de protection sociale auraient un coût
    supplémentaire de 116 milliards de dollars par an (75 milliards pour les
    zones rurales et 41 milliards pour les zones urbaines). A quoi il faut
    ajouter 151 milliards de dollars pour les allouer aux investissements en
    faveur des plus pauvres (105 milliards pour le développement rural et
    l'agriculture et 46 milliards pour les zones urbaines).

    La combinaison protection sociale et investissements porte le prix total
    de l’éradication de la faim et de l’extrême pauvreté à 267 milliards de
    dollars par an, soit 0,3% du PIB mondial, ou 160 dollars par an par
    personne. Ce prix peut paraître dérisoire, et pourtant si l’on maintient
    le statu quo, il y’aura encore 650 Millions de personnes qui souffriront
    de faim en 2030, contre 795 millions aujourd’hui.

    *Des investissements pour briser le cercle vicieux de la pauvreté*

    Les investissements nécessaires sont destinés à stimuler la génération
    de revenus parmi les personnes dans le besoin et prendre le relais des
    filets sociaux.

    Selon les auteurs du rapport, le gros des investissements devrait
    normalement provenir du secteur privé, en particulier les agriculteurs.
    La mise en place de transferts sociaux doit permettre de dégager à terme
    une meilleure capacité productive puis de l’épargne et des
    investissements productifs.

    Toutefois, les investissements privés doivent être complétés par des
    investissements supplémentaires du secteur public dans les
    infrastructures rurales, le transport, la santé et l'éducation.

    Dans les zones rurales, les investissements publics en faveur des plus
    pauvres devraient cibler l'irrigation à petite échelle et d'autres
    infrastructures bénéficiant aux petits paysans.

    Ils pourraient inclure des mesures telles que la transformation des
    aliments pour réduire les déchets et les pertes après récolte, ainsi que
    des dispositifs institutionnels plus vigoureux pour la terre et la
    propriété de l'eau, les facilités de crédit, la législation du travail
    et d'autres domaines. Ces investissements doivent cibler en priorité les
    groupes marginalisés, en particulier les femmes et les enfants.

    Dans les zones urbaines, les investissements pourraient, par exemple,
    cibler les compétences entrepreneuriales et autres, notamment
    l'artisanat, et garantir des contrats de travail équitables, des
    facilités de crédit, des logements ainsi que des services liés à la
    nutrition.

    *Où en sommes-nous en 2015?*

    Les dernières estimations indiquent que 795 millions d’individus dans le
    monde - près d’une personne sur neuf - sont victimes de sous-nutrition.

    Depuis la période 1990-92, 216 millions de personnes sont sorties de la
    sous-nutrition.

    Au Maroc, le fléau de la sous-nutrition est moins rude, puisque *moins
    de 5% de la population en est victime*. Toutefois, le Maroc n'a pas
    atteint l'ensemble de ses engagements en matière de lutte contre la faim.

    Le Royaume a réussi à réduire de moitié la proportion de personnes en
    état de sous-nutrition en 2015 (cible de l'OMD). Mais en valeur absolue,
    c’est-à-dire en nombre, il n'est pas parvenu à en réduire le nombre de
    moitié et n'y parviendra pas d'ici 2020 (cible du WFS).

    L’année 2015 marque en effet l’échéance de deux programmes
    internationaux ciblés de réduction de la faim dans le monde. Au sommet
    mondial de l’alimentation (WFS) de 1996, les Etats se sont engagés à
    éradiquer la faim, avec un premier objectif de réduire de moitié le
    nombre présent de personnes en sous-nutrition d’ici 2015.

    En 2001, les 189 Etats membres de l’ONU ont formulé 8 objectifs
    millénaires du développement (OMD), parmi lesquels l’éradication de la
    faim. Les Etats se sont assignés comme cible la division par deux de la
    proportion du nombre de personnes sous-nourries en 1990 d’ici 2015. En
    prenant en compte la croissance de la population sur 25 ans, la cible de
    l’OMD est donc moins-disante par rapport à celle du WFS.


    Ariane Salem
    Media24
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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