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Pension minimale et allocations familiales au Maroc : l’Etat obligé de contribuer

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  • Pension minimale et allocations familiales au Maroc : l’Etat obligé de contribuer

    Pension minimale et allocations familiales : l’Etat obligé de contribuer

    La part des retraités percevant une pension minimale après la revalorisation de celle-ci atteindrait 49% à la CNSS. La sous-déclaration pourrait repartir à la hausse.

    La proposition du chef du gouvernement d’augmenter les allocations familiales à 300 DH pour chaque enfant et la pension minimale à 1 500 DH n’a pas suffi à convaincre les syndicats d’adhérer à son projet de réforme de la retraite CMR. L’UMT, la CDT et la FDT, qui agissent de concert depuis quelque temps déjà, se disent déterminées à tout faire, y compris, s’il le faut, à recourir à une grève nationale, pour empêcher que cette réforme voie le jour. La difficulté maintenant est que les caisses de retraite concernées par la proposition de M. Benkirane paraissent elles aussi contrariées, pour le moins, à l’idée de devoir augmenter leurs charges dans un contexte où la tendance serait plutôt de les alléger. N’est-ce pas contradictoire, confient des responsables au sein de ces caisses, de vouloir d’un côté réformer la retraite parce que les cotisations ne suffisent plus à couvrir les prestations (cas de la CMR) et, de l’autre côté, d’augmenter les charges en revalorisant certaines prestations ?

    A la CNSS en tout cas, le projet d’augmenter les allocations familiales et la pension minimale ne devrait pas manquer de se traduire par d’énormes difficultés pour le régime, selon des sources internes. Sauf bien entendu à faire supporter ces augmentations par une hausse des cotisations ; ou encore par le Budget de l’Etat, totalement ou partiellement.

    Des données officielles recueillies auprès de la CNSS montrent que celle-ci compte actuellement 138 844 pensionnés percevant une retraite minimale, soit 29% de l’ensemble des pensionnés. Si le projet du chef du gouvernement de faire passer la pension minimale de 1 000 DH à 1 500 DH venait à se concrétiser, c’est pratiquement la moitié (49%) des retraités de la CNSS qui toucherait le minimum vieillesse. En France, par exemple, la part des pensionnés percevant un minimum vieillesse ne dépasse pas 4%.

    Dans la plupart des cas, la pension minimale est financée par l’Etat et la sécurité sociale

    A qui devrait revenir la charge de financer la pension minimale ? Selon un benchmark international réalisé par la CNSS et comprenant 11 pays, dans 82% des cas la pension minimale est financée conjointement par la sécurité sociale et par l’Etat : par la sécurité sociale et l’Etat dans 5 pays (45,4%) et par l’Etat exclusivement dans 4 pays (36,4%). Autrement dit, il n’y a que 2 pays dans cet échantillon où la pension minimale est financée par la sécurité sociale, seule.

    Concernant les allocations familiales, cette branche était certes largement excédentaire par le passé, concède-t-on à la CNSS, «mais c’était avant la mise en place de l’Assurance maladie obligatoire (AMO)». Lorsqu’on examine la structure des prestations par branche, on se rend compte en tout cas que les prestations familiales représentent désormais 33% de l’ensemble. Ce qui est important.

    Si la CNSS, à paramètres constants, devait prendre en charge seule les revalorisations proposées, la date à laquelle elle enregistrerait son premier déficit technique ne serait probablement plus 2021, comme le montrent les projections actuarielles du régime publiées par la Cour des comptes, mais un peu avant. La CNSS bénéficie certes d’un rapport démographique encore favorable, doublé d’un potentiel important que représentent les salariés non déclarés et la sous-déclaration, mais, prévient la Cour des comptes, à partir de 2020 les départs à la retraite devraient connaître «une croissance notable».

    Certains à la CNSS craignent même que l’augmentation de la pension minimum à 1 500 DH par mois ne soit l’occasion d’accentuer le phénomène de la sous-déclaration : «Des entreprises pourraient être tentées de pratiquer la sous-déclaration dès l’instant où elles auront constaté qu’un salarié a acquis la pension minimale. Elles le font déjà pour moins que ça». Du coup, le potentiel de cotisations que représente aujourd’hui la sous-déclaration pourrait bien demeurer… un potentiel.

    Ces craintes, aussi justifiées qu’elles sont ou peuvent être, sont toutefois jugées trop prématurées. «Pour le moment, l’urgence, c’est de réformer la CMR. Si cette réforme, avec les propositions qui vont avec d’améliorer la pension minimale et les allocations familiales, produit au moment de son implémentation des effets négatifs sur d’autres caisses, comme la CNSS notamment, soyez certains que la question fera l’objet de discussions et pourquoi pas de négociations entre toutes les parties concernées. Mais ce n’est pas le sujet pour le moment. Chaque chose en son temps», explique un haut responsable au sein de l’Exécutif à Rabat. Celui-ci précise même que, «s’il le faut, l’Etat prendra ses responsabilités».

    En clair, le gouvernement pourrait tout à fait, le moment venu, prendre part au financement de la pension minimale à servir par la CNSS, comme il l’a fait pour l’Indemnité pour perte d’emploi (IPE) (même si, dans ce cas précis, il s’agit d’un fonds d’amorçage qui, comme tel, est en principe limité dans le temps). Mais la contribution de l’Etat pourrait aussi prendre d’autres formes, comme des aides aux entreprises en vue de les amener à accepter d’augmenter leurs cotisations. Bref, «tout est possible, rien ne sera exclu le jour où viendra la discussion sur ce dossier», résume notre interlocuteur. A cela, on peut ajouter que peut-être serait-ce alors l’occasion de concrétiser l’engagement, pris en avril 2011 dans le cadre de l’accord du dialogue social, d’augmenter le plafond de cotisation, limité à 6 000 DH depuis…2002.

    L’impact financier sur la CMR sera amorti par la réforme

    Quid maintenant de la CMR ? A paramètres constants, celle-ci serait elle aussi affectée par la hausse des allocations familiales et de la pension minimale. Mais l’impact serait de moindre importance, compte tenu du fait que le gros de ses affiliés (533 000 civils en 2013) et donc des pensionnés, sont des fonctionnaires de l’Etat touchant généralement des pensions supérieures à 1 500 DH. Mais surtout, la revalorisation de la pension minimale et des allocations familiales ne se ferait précisément pas à périmètres constants puisque cette revalorisation est consubstantielle à la réforme de la CMR. Il en découle que les effets de cette revalorisation seront absorbés par la réforme elle-même, dont on sait que l’objectif principal est d’améliorer les ressources de la caisse au travers de la modification d’un certain nombre de paramètres : augmentation des cotisations salariales et patronales de 20% à 28% sur une durée de deux ans, modification de l’assiette des droits (moyenne des huit derniers salaires au lieu du dernier actuellement), baisse du taux d’annuité à 2% au lieu de 2,5% et allongement progressif de l’âge de départ à la retraite.

    Le Régime collectif d’allocation de retraite (RCAR), comme la CNSS, devrait lui aussi être affecté par cette revalorisation de la pension minimale et des allocations familiales. Comme on sait, un nombre non négligeable des affiliés à ce régime (30% en 2013) sont des agents des collectivités locales et des fonctionnaires non titulaires des administrations publiques percevant généralement des salaires modestes et, au bout, des pensions tout aussi modestes. Il faut rappeler à cet égard que quand la pension minimale a été augmentée à 1 000 DH par mois, ceci avait occasionné un coût supplémentaire d’un milliard de DH par an au RCAR.

    Dans les milieux officiels, on ne nie pas que les caisses de retraite pourraient subir un impact du fait des valorisations proposées par le gouvernement. On appelle cela «le coût de la réforme» (de la CMR, s’entend). Et ce coût, si on a bien interprété la pensée de nos interlocuteurs, est bien plus modeste que celui de la non-réforme.

    LaVieeco
    29 Juillet 2015
    Dernière modification par jawzia, 29 juillet 2015, 23h37.

  • #2
    Comment on fait pour vivre avec 1000 dirhams ?

    MAROC/CNSS : 70% des cotisants partent sans retraite !


    Dernière modification par jawzia, 30 juillet 2015, 00h27.

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    • #3
      Comment on fait pour vivre avec 1000 dirhams ?
      Intéressante question , il y un topic en relation : 3 millions de salariés algériens touchent moins 1000 dirhams



      ps: Je l'avais ecrit et il a du etre perdu (probleme base de données ?)

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      • #4
        Jawzia va nous expliquer, sachant qu'il doit connaître cette situation.
        Dernière modification par iridium, 30 juillet 2015, 14h00.

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        • #5
          Comment on fait pour vivre avec 1000 dirhams ?
          Je donne ma langue au chat.

          Alors dites-nous, on fait comment ? Nous sommes impatient de le savoir.

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          • #6
            article deja traité en 2011

            http://www.algerie-dz.com/forums/sho...d.php?t=209299

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            • #7
              article deja traité en 2011
              Le sujet date de quelques jours et est paru dans LaVieEco.
              - La pension moyenne à la CNSS en 2014 est de 1 515 DH par mois. La pension médiane, elle, est de 1 071 DH, selon des statistiques recueillies auprès de la caisse.
              La pension médiane indique que 50% des pensionnés de la CNSS touchent moins de 1071 DH.
              Dernière modification par jawzia, 31 juillet 2015, 12h29.

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              • #8
                Comment on fait pour vivre avec 1000 dirhams ?
                a leurs place j'iras vivre en Algérie

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                • #9
                  a leurs place j'iras vivre en algérie

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                  • #10
                    • augmentation des cotisations salariales et patronales de 20% à 28% sur une durée de deux ans,
                    • modification de l’assiette des droits (moyenne des huit derniers salaires au lieu du dernier actuellement),
                    • baisse du taux d’annuité à 2% au lieu de 2,5% et
                    • allongement progressif de l’âge de départ à la retraite.
                    • Les malversations ont vidé les caisses, et c'est aux travailleurs de trimer pour compenser les déficits.

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                    • #11
                      Le problème des pensions faibles à la CNSS est lié aux nombres de jours travaillés ,il faut plus de dix ans pour avoir 50% de la retraite ,c'est le minima soit 7500 points ,malheureusement les ouvriers ne sont pas toujours déclarés ou sont saisonniers ou en chômage ,ce qui les lèsent à la fin à l'age de la retraite avec une faible pension

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                      • #12
                        Par défaut Sécurité sociale : plus de 4,7 millions de salariés algériens ne sont pas déclarés

                        Ce qui n’était qu’une supposition est désormais vérifié : une bonne partie de la main d’œuvre algérienne, travaillant notamment dans le secteur privé, n’est pas déclarée aux organismes de la sécurité sociale.
                        L’information provient de l’Office national des statistiques (ONS) -un organisme étatique-, qui affirme que plus de 4,7 millions de salariés ne sont pas affiliés à la sécurité sociale. L’enquête, menée sur un échantillon de 21 502 ménages, fait ressortir que 42,4% des occupés ont déclaré ne pas être affiliés au régime de sécurité sociale, soit un effectif total de 4 755 000 personnes. Un chiffre en augmentation aussi bien en volume qu’en structure par rapport à septembre 2012 (respectivement 4 249 000 et 41,8%).
                        L’enquête révèle des disparités énormes selon les secteurs étudiés. Certaines branches sont touchées plus que d’autres, notamment l’agriculture (85,3%), le secteur du BTP (75,6%), le commerce (63,7%), le transport (42,9%) et les industries manufacturières (41,6%).
                        Quant au profil des non-affiliés, il s’agit d’une population essentiellement jeune et sans qualification. L‘ONS indique que 88,2% des jeunes âgés de 15 à 24 ans travaillant dans le secteur privé ne sont pas affiliés à la Sécurité sociale. Cette part régresse à mesure que s’élève l’âge pour atteindre 60,9% auprès des travailleurs âgés de 55 ans et plus. En revanche, trois occupés sur quatre travaillant dans le privé et qui n’ont aucun diplôme ne sont pas affiliés. Cette part baisse à 64,2% auprès des diplômés de la formation professionnelle, et chute davantage auprès des diplômés de l’enseignement supérieur (31,2%).
                        Par sexe, l’enquête de l’office national des statistiques indique que l’emploi non affilié est moins présent chez les femmes : il ne représente que 27,7% de l’emploi total, contre 45,6% pour les hommes.
                        Ces chiffres de l’ONS sont en hausse par rapport à la même période de l’année dernière, révèle encore l’enquête.
                        Essaïd Wakli

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                        • #13
                          il faut plus de dix ans pour avoir 50% de la retraite
                          Ce serait trop beau.

                          Actuellement (comme en Algérie) une annuité vaut 2,5 points de retraite. Il faudrait donc 20 ans de cotisations pour prétendre à 50% et 32 ans pour prétendre à une retraite pleine (80%).

                          A moins que les calculs au Maroc soient différents.

                          Commentaire


                          • #14
                            A moins que les calculs au Maroc soient différents

                            part patronale :20,48 %

                            part salariale :6,48 %


                            total :26,96 %


                            avec un plafond de 6000 dh sur lequel est appliqué ces cotisations

                            Commentaire


                            • #15
                              jawzia

                              Les malversations ont vidé les caisses, et c'est aux travailleurs de trimer pour compenser les déficits.
                              Monstrueux Scandaleux !!!

                              N'est ce pas casanegra ???


                              CNSS au Maroc : 7 mois de procès pour le détournement de 115 milliards de dirhams


                              En plein débat sur les mesures d’austérité, les possibles augmentations des prix des produits de première nécessité et la réforme de la Caisse de compensation, le procès de la CNSS donne une toute autre image du Maroc, celle d’un pays riche qui autorise ses responsables à gaspiller des milliards de dirhams dans des projets fantômes.
                              Dans le box des accusés figurent notamment deux directeurs généraux de la Caisse, Mohamed Gourja (à g.), directeur de 1971 à 1992 et Rafik Haddaoui (à d.), de 1995 à 2001, également ministre de l’Emploi de novembre 1992 à février 1995.

                              Aujourd’hui, jeudi 28 février, la cour d’appel de Casablanca a rendez-vous avec la dernière audience du procès CNSS (Caisse Nationale de Sécurité Sociale). Un autre scandale de la longue série de dilapidations des deniers publics. 115 milliards de dirhams ont été détournés durant 30 ans, de 1971 à 2001.

                              Dans le box des accusés figurent notamment deux directeurs généraux de la Caisse, Mohamed Gourja, directeur de 1971 à 1992 et Rafik Haddaoui, de 1995 à 2001, également ministre de l’Emploi de novembre 1992 à février 1995 sous le gouvernement Abdellatif Filali. Un troisième responsable, également directeur de la Caisse, de 1992 à 1995, M’Hamed Laâlej aurait dû accompagner les deux premiers au banc des accusés, mais il est décédé.

                              10 ans d'enquête

                              Le procès, ouvert le 4 août dernier, entame aujourd'hui sa dernière ligne droite est l’aboutissement de presque dix années d’enquête et d’atermoiements. La Commission d’enquête parlementaire, initiée en 2002, n’a présenté son rapport final que le 6 juin 2012 à la Chambre des conseillers.

                              Le début de l'affaire de la CNSS remonte au début des années 2000. Nous sommes au commencement du règne de Mohammed VI et du gouvernement dit d’alternance, conduit par le socialiste Abderrahman El Youssoufi ; tous les espoirs sont permis. C’est dans ce contexte que la Chambre des conseillers décide la constitution d’une commission d’enquête sur la CNSS. Cette institution décriée veut redorer son blason en s’attaquant à un monstre de la mauvaise gestion de l’argent public. La présidence de la commission est confiée à Rahou Hilaâ. Il défendait, à l'époque, les couleurs du FFD (Front des Forces Démocratiques). Il est aujourd'hui député du PAM.

                              2 fois le budget annuel de la Caisse de compensation

                              Après la publication du rapport de Rahou Hilaâ, le gouvernement Benkirane n’a pas pas tardé à renvoyer l’affaire devant les tribunaux. Lui qui a fait de la lutte contre la prévarication son cheval de bataille, y a vu l'occasion de mettre à exécution une partie de son programme électoral, d’autant plus que les mis en cause n’ont pas de solides relais dans la classe politique ou économique actuelle. Gourja et Haddaoui sont des hommes du passé. Idem pour Abdelmoughit Slimani. Le secrétaire général du CNSS entre 1976 et 1994 était très proche de l’ancien ministre de l’Intérieur Driss Basri.

                              Au terme du procès, les accusés pourraient être tenus responsables de la perte de 115 milliards de dirhams. La somme équivaut à près deux années d'interventions de la Caisse de compensation. Elle est aussi équivalente, comme cela a été relevé dans le rapport de la Commission d’enquête parlementaire, présenté en juin dernier à la Chambre des conseillers, à la totalité des recettes de l’Etat au titre de l’exercice 2001.

                              Une polyclinique jamais construite

                              Dans cette affaire, Mohamed Gourja, âgé aujourd’hui de 73 ans, est dans une plus mauvaise situation que Rafik Haddaoui. C’est en effet sous sa direction que la CNSS a battu tous les records de mauvaise gestion. Le rapport de la Commission d’enquête l'accuse d'avoir fait disparaître 790 millions de dirhams d’un compte baptisé « Soins de Santé France ». Ce compte était sous le contrôle direct de la direction générale jusqu’en 1989. Un projet de construction, en 1974, d’une polyclinique à des millions de dirhams sans qu’elle ait vu le jour.

                              Le scandale de la CNSS est également celui du plus ancien syndicat, l’UMT, dont des membres siégeaient au conseil d’administration de la Caisse. Si l'image de la centrale sort ternie du procès, elle en sortira tout de même globalement indemne.

                              le 28.02.2013 à 12h52 | Par Mohammed Jaabouk
                              yabi,ladi.
                              "Les petits esprits parlent des gens, les esprits moyens parlent des événements, les grands esprits parlent des idées, et les esprits supérieurs agissent en silence."

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