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Projet d'un hôpital islamique aux Pays-Bas

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  • Projet d'un hôpital islamique aux Pays-Bas

    À l'issue des législatives anticipées , le premier ministre chrétien-démocrate sortant, Jan Peter Balkenende, devrait diriger une quatrième coalition gouvernementale. Sa formation, le Parti chrétien- démocrate (CDA), est arrivée en tête devant l'opposition travailliste (PvdA) de Wouter Bos. Mais l'une et l'autre perdent des sièges au profit d'une extrême gauche (SP) réalisant une percée spectaculaire qui pourrait, avec une trentaine d'élus au Parlement, en faire la troisième force devant les libéraux du VVD. Du côté des populistes, seul le Parti de la liberté pourrait peser avec 6 à 8 sièges. Dans cette configuration, la formation d'une nouvelle coalition sera très délicate.
    Si les thèmes de l'immigration et du multiculturalisme ont été peu présents dans la campagne, le projet de construction d'un hôpital islamique fait naître la polémique.


    Un « retour au Moyen Âge », ou une « première » qui « honorerait les Pays-Bas » ? Le premier hôpital islamique d'Europe pourrait être construit, d'ici à deux ans, à Rotterdam. Le projet, lancé par un homme d'affaires néerlandais, a suscité l'indignation de la droite populiste, mais les travaillistes du PvdA, majoritaires, grâce au vote des immigrés, au conseil municipal, ont fini par l'approuver. Nourriture halal, lieux de prières, tours de garde d'imams, départements séparés pour hommes et femmes, médecins et personnel médical des deux sexes : toutes les recommandations de l'islam seraient prises en compte. L'hôpital emploierait 45 spécialistes et 275 infirmiers, arabophones de préférence. Ils ne devraient pas forcément être musulmans, mais en respecter les croyances et coutumes.

    « Avant tout », Matthijs van Muijen, conseiller municipal PvdA, membre de la commission de la santé, tient à montrer un plan de Rotterdam, reproduisant les trente mosquées, la dizaine d'établissements scolaires musulmans et toutes les institutions culturelles et associations de jeunesse musulmanes de la ville. « Regardez tout ce que les 80 000 musulmans de Rotterdam (13 % de la population) ont! lance-t-il. Bien sûr, ils ont le droit d'avoir leur propre hôpital. Mais les hôpitaux existants essaient déjà, dans la mesure du possible, de satisfaire les exigences des patients musulmans, et sont prêts à faire de nouveaux efforts. En fait, nous ne sommes pas contre le principe de cet hôpital, mais nous n'en voyons pas la nécessité. » « C'est comme pour les enfants dans les écoles, poursuit-il. Les étrangers ne s'intègrent-ils pas mieux s'ils fréquentent les mêmes lieux que les Néerlandais ? »

    Dans le bureau voisin, Ronald Buijt, conseiller municipal de Leefbar Rotterdam (Rotterdam vivable), la droite populiste, ne décolère pas contre cet « hôpital de l'apartheid ». « Nous leur donnons déjà assez d'espace pour leur religion, s'emporte-t-il. Voyez les chrétiens : à Rotterdam, ils sont 32 % et ils ont moins de 50 églises ! C'est un nouveau pas vers la création d'une société musulmane dans notre monde occidental. En 2010, Rotterdam aura une population majoritairement non-occidentale : 75 % des moins de 3 ans sont actuellement d'origine extra-européenne. Alors, dès maintenant, il faut dire stop ! Ce n'est pas parce que vous serez bientôt majoritaires que vous ferez la loi ici ! »

    Pour Paul Sturkenboom, l'homme d'affaires - catholique - à l'origine du projet, il ne s'agit que d'exploiter une niche commerciale. « Aujourd'hui, 40 des 100 hôpitaux néerlandais sont dirigés par des fondations catholiques ou protestantes. Pourquoi les musulmans, qui sont plus d'un million (7 % de la population néerlandaise, NDLR), n'auraient-ils pas leur hôpital ? affirme-t-il.Il y a trente ans, aux Pays-Bas, les juifs, les catholiques et les protestants avaient leurs propres écoles, hôpitaux et syndicats ! Cette autonomie les a aidés à s'intégrer à leur propre rythme dans la société néerlandaise. »

    Parmi les musulmans eux-mêmes, beaucoup admettent que la construction d'un hôpital spécifique n'est « pas indispensable ». « Je n'ai jamais observé de problèmes dans les hôpitaux où je me suis rendu, raconte Ahmed Akgunduz, recteur de l'université islamique de Rotterdam. Mais les musulmans doivent être des citoyens à part entière : je ne vois pas d'obstacle légal à la construction de cet établissement. » Pour Rasit Bal, directeur de l'ISBO, l'organisation qui chapeaute les écoles islamiques, ce ne serait pas l'hôpital en lui-même qui intéresserait certains partisans du projet, mais le « succès stratégique » qu'il représenterait. « Pour eux, explique Rasit Bal, il s'agit d'abord de renforcer la communauté musulmane aux Pays-Bas, en apposant l'étiquette « musulmane » sur le plus grand nombre possible d'institutions. »

    Aux Pays-Bas, les musulmans ont déjà fait construire 450 mosquées, 48 écoles musulmanes, deux universités islamiques, deux centres de formation pour imams. Ils ont également créé, avec l'aide de l'État, un bon millier d'associations. Et bien d'autres secteurs ont repéré la « niche commerciale » qu'ils représentent. L'une des principales banques néerlandaises, Rabobank, est en train d'étudier la possibilité de proposer des « prêts halal », sans intérêts, afin de satisfaire aux préceptes de l'islam. Selon elle, quelque 200 000 musulmans actuellement locataires envisageraient d'acheter leur logement si ce type de prêts était disponible.

    Fondée il y a quelques mois à Leiden, une institution financière islamique, Bilaa Riba (« Sans intérêts » en arabe) prétend avoir « déjà des milliers de clients potentiels ». « Nous avons bâti un système basé sur le commerce, déclare Hakima Dini, responsable de la communication de Bilaa Riba. On achète la maison à votre place, et on vous la revend un peu plus cher, avec des mensualités étalées sur plusieurs années. Il ne s'agit pas d'intérêts, mais de coûts supplémentaires, autorisés par Allah. » Si Bilaa Riba n'a pas encore commencé ce genre de transactions, c'est qu'elle attend « le feu vert du gouvernement ». « Nous voulons que les musulmans qui achètent un logement bénéficient des mêmes déductions fiscales que les non-musulmans, qui peuvent, eux, déduire les intérêts de leurs impôts », souligne Hakima Dini. Selon un porte-parole du ministère des Finances, si le ministre Gerrit Zalm « ne prévoit pas de changer la loi pour cela », il « explore les possibilités ». Mais Hakima Dini est confiante : « Dans un pays où l'on construit des maisons de retraites réservées aux homosexuels, on ne peut pas nous refuser d'édifier un hôpital islamique ! Dans un pays où l'on prône l'égalité des citoyens, où l'on souhaite l'intégration des musulmans, ce serait une discrimination de leur refuser la possibilité d'accéder à la propriété ! En fait, aux Pays-Bas, on peut faire tout ce que l'on veut. »

    Après l'assassinat, en 2002, du populiste Pim Fortuyn, qui qualifiait l'islam de « culture arriérée », celui, en 2004, du cinéaste Théo Van Gogh par un islamiste, puis le départ, l'été dernier, vers les États-Unis, de l'ancienne parlementaire d'origine somalienne Ayaan Hirsi Ali, qui proclamait que les valeurs de l'islam n'étaient pas compatibles avec celles de la démocratie, les Pays-Bas n'ont plus de personnalités osant mener un combat public contre l'islam radical. Rita Verdonk, le ministre libéral de l'Intégration, connue pour sa « poigne de fer » envers les immigrés, a perdu de sa crédibilité après l'affaire Ayaan Hirsi Ali : c'est son obstination à vouloir retirer sa nationalité à la jeune femme - qui avait menti pour l'obtenir -, qui a entraîné le départ d'un des partis de la coalition au pouvoir, provoquant ces législatives anticipées.
    Selon certains commentateurs politiques, sa promesse, la semaine dernière, de présenter, « dès que possible », un projet de loi interdisant la burqa, cette robe islamique qui recouvre le visage, ne serait qu'un leurre : la mesure, qui ne concernerait qu'une cinquantaine de musulmanes aux Pays-Bas, serait très difficilement applicable.


    « En revanche, l'imam Fawaz qui, lors d'un sermon, juste avant l'assassinat de Van Gogh, avait appelé Allah à lui transmettre, ainsi qu'à Ayaan Hirsi Ali, toute une série de maladies incurables, prêche toujours librement dans sa mosquée de La Haye », s'insurge Ronald Buijt. Alors que plusieurs groupes terroristes viennent d'être démantelés, et qu'un récent rapport met en évidence le risque d'une progression du radicalisme islamique aux Pays-Bas, l'imam a simplement été prié de « modérer ses propos ».

    L'immigration, l'échec du multiculturalisme et les tensions intercommunautaires ont été largement absents de la campagne électorale. Il y a consensus des principaux partis politiques sur ces questions. D'ailleurs, selon un sondage effectué juste avant le scrutin, 68 % des Néerlandais affirment être las des interminables débats sur l'intégration : ils souhaitent désormais que leurs dirigeants s'attachent « à leurs propres problèmes ».


    Par le Figaro




  • #2
    Je trouve que l'Europe fait déjà énormément pour les réligions et ne voit pas l'utilité de construire un hôpital religieux même si cela paraît légitime au regard du Catholocisme ou le Judaîsme. Ces derniers doivent à mon avis également comprendre qu'il est inutile de faire le tout religieux pour des choses qui relèvent de la santé publique, etc, etc.
    Laissons les politiques s'occuper de la politique et les religions de leurs églises. Les choses doivent rester séparées à l'image de la séparation de l'église et de l'état. Simpliste peut-être mais clair.

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    • #3
      je ne vois le sens d un hopital islamique, dans un pays comme les pays bas_!!!???
      bon je parle des hopitaux ici en Allemagne, où les musulmans sont traités comme des patients comme tout sans discrimination mais aussi en tant que musulman, ils ont droit à leur repas halal, ils peuvent faire la priere dans la chambre etc.!

      Je ´me mefie tjrs de ce genre de projets qui n ont aucun sens, púisque il ya d autres priorité!!!

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