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Carrières broyées entre allégeance et exclusion Le grand spleen des cadres

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  • Carrières broyées entre allégeance et exclusion Le grand spleen des cadres

    Depuis le mois de mai, des changements sont opérés au pas de charge au sein de l’Exécutif, à la tête des grandes entreprises, dans le corps des walis et des services de sécurité. Ces mouvements produiront-ils «du» changement ? Rien n’est moins sûr quand on connaît le sort réservé à nos cadres dirigeants.

    «Des» changements mais pas «de» changement

    Au-delà de ce charivari, c’est toute la situation de la «technostructure» qui pose question. C’est un classique : les relations entre «savoir» et «pouvoir» ont toujours été problématiques. Et à regarder la condition de ceux que l’on désigne sous le générique de «cadres», c’est-à-dire, et pour aller vite, un niveau de compétence couplé à un niveau de responsabilité dans les rouages de l’Etat, il ne fait aucun doute qu’il y a un véritable malaise qui touche nos «mas’ouline», dans quelque secteur qu’ils se trouvent. Pressions, ingérences, limogeages arbitraires, manque d’autonomie, manque de reconnaissance, mise au placard à la moindre velléité de fronde, plan de carrière n’obéissant à aucun critère objectif, la liste des préjudices est longue.
    Ceci, sans parler de la souffrance morale de ces milliers de compétences obligées de cautionner des politiques hasardeuses pour pouvoir garder leur poste sous peine de bannissement à vie. Si l’obligation de réserve contraint nos commis de l’Etat au silence, tenus qu’ils sont, au-delà de la discipline et de l’esprit de corps qu’impose leur fonction, à une forme d’omerta imposée par le «système», on ne compte pas tous ceux qui en «off», dans l’intimité des cercles privés, laissent transpirer leur spleen, voire leur exaspération.

    Pas d’ascension sans allégeance
    Levant le voile sur les pratiques du «système» dans la gestion de la chose publique et la gestion des carrières par la rente et les réseaux clientélistes, il écrit : «Tant de textes ont été écrits, dont certains par moi, sur l’Etat néopatrimonial, plus souvent appelé clientéliste, en Algérie (…) J’ai écrit que les groupes qui dominent et s’approprient l’Etat et le gèrent comme un bien personnel — ce qui définit justement ce type de système politique — fonctionnent en réseau qui traversent l’appareil formel, et en contrôlent, en fonction de leurs intérêts, les rouages majeurs. L’essentiel réside dans le contrôle des modes de formation de la rente — à vrai dire de toutes les formes de rente — de les capter et de les redistribuer. Ils tiennent leur force de leur mainmise, à travers leurs membres, sur des positions stratégiques, et aussi, progressivement, sur des secteurs de l’économie.

    Ils perdurent grâce à tous ceux qui leur font allégeance, et qui sont nourris par leurs dirigeants centraux, et se nourrissent aussi, selon leur niveau, de la part de rente qui leur est autorisée. A l’inverse, quiconque veut espérer une ascension dans les hiérarchies, formelles ou réelles, mais qui ouvrent surtout sur des captations de parts de rente, doit manifester cette allégeance personnalisée. L’appartenance à la même famille qu’un haut responsable, ou à sa tribu, à sa région, peut être facteur de cette allégeance, mais il est d’autres chemins pour l’adhésion et l’ascension.»

    Mustapha Benfodil el watan 02/08/2015

    L'article étant trop long, il suffit de le consulter depuis sa source.
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