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Le débat sur le clonage thérapeutique est relancé

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  • Le débat sur le clonage thérapeutique est relancé

    Un rapport de l'Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques réclame que soient autorisés le clonage thérapeutique et la recherche sur l'embryon.

    Alors que l'Église vient de se lancer à corps perdu dans un combat contre la recherche sur l'embryon à l'occasion du prochain téléthon le 8 et 9 décembre prochain, les recommandations du rapport de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques rédigé par Alain Claeys député PS de la Vienne, à la demande de Jean-Louis Debré, président de l'Assemblée nationale et présenté hier, risque de mettre de l'huile sur le feu et d'élargir le débat. Outre la recherche sur l'embryon, ce texte adopté mardi soir à l'unanimité des députés et sénateurs de l'Office prône d'autoriser le clonage thérapeutique qu'il préfère appeler désormais « transposition nucléaire ». Il demande que soit révisée dès 2007, sans attendre l'échéance prévue en 2009, la loi de bioéthique pour y faire figurer ces autorisations.

    La thérapie cellulaire est un concept plein de promesses théoriques, qui nécessitent d'être confirmées par un programme de recherches expérimentales. L'idée est que l'on pourrait « réparer » les malades atteints d'affections graves non curables (Alzheimer, Parkinson, diabète....) en leur greffant des cellules saines en lieu et place de celles qui sont malades. Ou trouver ces cellules saines ? L'embryon contient des cellules dites souches capables d'être transformées en toutes sortes de cellules (cardiaques, neurones, pancréatiques...), qui pourraient être regreffées une fois transformées. Par ailleurs, le clonage (ou transposition nucléaire, qui consiste à insérer le noyau d'une cellule dans un ovocyte) pourrait permettre d'obtenir des embryons humains, dont on prélèverait ensuite des cellules souches. Enfin existent chez l'adulte des cellules souches plus difficiles à extraire et aussi dans le sang du cordon ombilical. Selon une enquête parue dans The Economist et citée par ce rapport, il existe pour l'instant 140 « produits cellulaires » en développement pour des affections diverses, quasiment tous au stade d'études cliniques et qui doivent donc faire la preuve de leur efficacité. La médiatisation de ces thérapies ne repose pas encore sur des succès thérapeutiques patents.

    Organisation d'un débat national


    En France, la loi de bioéthique de 2004 interdit la recherche sur l'embryon, en assortissant cette interdiction d'un régime dérogatoire, et bannit le clonage thérapeutique. D'autres pays ont des législations plus souples, comme la Grande-Bretagne, qui autorise ces deux activités, ou encore les États-Unis, qui n'acceptent que les financements privés. Hier l'Australie a voté un projet de loi favorable au clonage thérapeutique. « Aujourd'hui, au Japon, à Singapour, en Corée du Sud, ces recherches très dynamiques sont au coeur de la stratégie du développement de ces pays qui profitent des atermoiements européens et américains, soutient le rapporteur Alain Claeys. Le législateur doit concilier trois principes, le respect de la personne, celui de la liberté du chercheur qui doit savoir quelle limite la société entend fixer à son activité, le droit du malade à avoir l'espoir de voir un jour sa souffrance atténuée. »

    Après une analyse des enjeux, des défis, des limites actuelles de la recherche, le rapport fait une série de propositions. Outre la recherche sur l'embryon, il recommande donc d'autoriser la transposition nucléaire « qui devient indispensable pour permettre à la France de rester dans le concert des grandes nations participant à la recherche scientifique », ajoute le député. Il propose d'ailleurs qu'un débat national sur ce sujet soit organisé par l'Agence de biomédecine qui est chargée de l'évaluation de la loi bioéthique, avec l'Office parlementaire des choix scientifiques. Par ailleurs, l'autorisation de la transposition nucléaire suppose que l'on dispose d'ovocytes féminins, très difficiles à obtenir. Le rapport suggère toute une série de mesures afin qu'un tel don se fasse dans des conditions parfaitement éthiques, comme le consentement préalable et éclairé, la gratuité, le remboursement des frais, l'anonymat des donneuses (voir encadré). Et réclame une action internationale en faveur de la réglementation du don d'ovocytes afin d'empêcher « l'exploitation du corps des femmes, notamment dans les pays en voie de développement ».

    Ce rapport parlementaire assez novateur dans ses multiples propositions, porte sur des questions déterminantes pour l'avenir de la recherche. Mais si le débat mérite d'être mené à l'échelle nationale, il peut et doit être serein : pour l'instant personne n'a encore pu réussir un clonage humain et l'intérêt des cellules souches embryonnaires humaines reste encore à démontrer.

    Par Le Figaro
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