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Maroc:plan maroc vert, un véritable défi pour une agriculture durable

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  • Maroc:plan maroc vert, un véritable défi pour une agriculture durable

    De prime abord, il est important de rappeler que le PMV, lancé en 2008, ambitionne de mettre en valeur l’ensemble du potentiel agricole territorial avec une stratégie s’articulant autour des piliers I et II. Il devrait générer, à l’horizon 2020, un investissement de 150 milliards de Dhs, et permettre de multiplier par 2,5 la valeur ajoutée du secteur.

    De quoi permettre également une augmentation significative de la production de toutes les filières concernées, allant de 75% pour les viandes rouges, 116% pour l’aviculture et 131% pour le lait, à 284% pour les olives, 146% pour les agrumes et 142% pour les cultures maraichères. Ce plan permettra également, à l’horizon 2020, de générer une valeur ajoutée de 99 milliard de Dhs (+160%), de créer plus de 455 millions de journées de travail (+70%) et de promouvoir les exportations pour atteindre 4,6 millions de tonnes (+240%).

    Concrètement, deux approches d’intervention différenciées sont retenues. Il s’agit des projets Pilier I qui, reposant sur l’investissement privé et ciblant les zones à fort potentiel agricole, visent le développement d’une agriculture moderne à haute productivité ou à forte valeur ajoutée.

    Quant aux projets du Pilier II, ils reposent sur une implication de l’Etat et visent la relance de l’agriculture traditionnelle ou solidaire dans les régions défavorisées. Cette seconde approche est basée sur une intervention directe de l’Etat, et projette de mobiliser au niveau de ces régions 20 milliards de Dhs d’investissements à l’horizon 2020, au profit de 840 000 agriculteurs bénéficiaires.

    Créée en 2009, l’Agence pour le Développement Agricole joue le rôle principal en matière de coordination de la mise en œuvre du PMV, en veillant à la concrétisation des ambitions de cette stratégie, tout en garantissant la pérennité et l’intégrité de sa vision. Selon les responsables de cet établissement, le bilan du PMV se veut probant : « En effet, le nombre total des projets pilier II lancés entre 2010-2015 s’élève à 542 projets pour un investissement global de 14,67 milliards de Dhs, sur une superficie de 784.527 ha au profit de 771.535 bénéficiaires », dit-on auprès de l’ADA, pour qui ces projets ont permis notamment l’extension des plantations d’arbres fruitiers sur une superficie avoisinant les 255.000 Ha, la réhabilitation de 25.000 ha (olivier, amandier, cactus, figuier…), la mise en place de 207 unités de valorisation de la production agricole (trituration, concassage, séchage…), la réhabilitation et l’extension de l’irrigation sur une superficie de 75.339 Ha, l’ouverture et la stabilisation de 180 km de piste. Pour les projets pilier I, il a été procédé, à ce jour, au lancement de 161 projets pour un investissement global de 34,7 milliards de Dhs, et concernant une superficie de 461 768 ha au profit de 293 676 agrégés.

    A mi-chemin, entre avancées et obstacles structurants

    A l’horizon 2020, il est prévu aussi de réduire la sole céréalière de 20%, soit un million d’hectares relevant des régions marginales à vocation non céréalière et qui seront reconvertis, dans le cadre des projets de l’agriculture solidaire du PMV, en arboriculture fruitière. Ces plantations joueront, ainsi, un rôle important d’adaptation au changement climatique tant en matière d’amélioration des revenus des agriculteurs (stabilisation de la population et moins de vulnérabilité) que d’atténuation de la dégradation des sols,…

    Ceci dit et de l’avis de beaucoup, le PMV se présente comme une stratégie holistique visant un développement équitable et durable du secteur agricole dans son ensemble, sans exclusion, dans le but de renforcer d’avantage la dimension de la sécurité alimentaire du pays.

    Seulement, et de l’avis de beaucoup, les problématiques de fond, encore plus délicates, restent un tabou. Les cadeaux fiscaux, si généreux à l’égard des grands Fellahs, n’ont pas pu garantir au Royaume sa dépendance alimentaire. D’ailleurs, les chiffres sont là et parlent d’eux-mêmes : plus de la moitié du blé est importée. Le maïs est importé à 100%. Idem pour les huiles végétales. Et pour le sucre, il nous est assuré à plus de 60% par les marchés internationaux.

    Ces produits agricoles constituent toutefois le véritable plat de résistance, et non pas les légumes ou encore les fruits, comme laissent présager les autorités. Certains avancent aussi que même la politique des barrages n’avait comme principal dessein que la promotion des exportations de certains produits agricoles, et dont le bénéficiaire n’a été que ce grand Fellah dispensé de payer quoique ce soit à l’Etat avant la loi de Finances 2014.

    Une situation à l’origine du divorce entre la production et la consommation interne. Dans le même sillage, purement mercantile, l’accent a été mis sur les cultures les plus rentables. Idem, bizarrement, pour les subventions étatiques en la matière (l’exemple de l’huile d’olive au détriment de l’huile végétale, du maïs et du riz…). D’autres agriculteurs ont tout simplement opté pour des cultures rentables au détriment de la culture du blé.

    Pour les analystes, il est aujourd’hui grand temps d’opter pour une réforme de l’agriculture marocaine dans l’espoir d’asseoir les priorités, mais surtout de rompre avec un système féodal, malheureusement souvent présent dans le monde rural

    LNT
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