Publié le 10 août 2015 | Jeune Afrique
De tous les présidents algériens, il est le seul à avoir entretenu des liens aussi durables et étroits avec l'ancienne puissance coloniale. Enquête sur une amitié vieille de cinquante ans. Avec ses hauts et ses bas.
Au palais d’El-Mouradia, sur les hauteurs d’Alger, ou dans la résidence médicalisée de Zeralda, sur le littoral ouest, Abdelaziz Bouteflika accueille souvent chefs d’État, Premiers ministres ou ministres français par un retentissant : « Je suis français ! » Boutade, allusion à une époque lointaine où les Algériens étaient considérés comme des « sujets français », ou volonté de mettre à l’aise ses invités, toujours est-il que cette formule ne manque jamais de faire mouche auprès de ses interlocuteurs. Bouteflika le Français ? Dite de façon aussi abrupte, l’expression peut choquer les Algériens, d’autant que, cinquante-trois ans après l’indépendance, les relations entre leur pays et l’ancienne puissance coloniale sont toujours aussi passionnelles.
Des liens longs et étroits avec la France
Il est en tout cas un fait : aucun des prédécesseurs d’Abdelaziz Bouteflika n’a entretenu des liens aussi longs et étroits avec la France. Au cours de ses trois premiers mandats, il s’est rendu sept fois en France pour des visites officielles et a reçu trois présidents. Ministre ou président, Bouteflika, 78 ans aujourd’hui, aura travaillé avec Charles de Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Aucun chef d’État africain ou arabe encore en exercice ne peut en dire autant.
En privé comme en public, Bouteflika ne cache pas son admiration pour de Gaulle, cite volontiers Pierre Mendès France, se compare parfois à Napoléon – il dira un jour qu’il mesure 3 cm de plus que l’empereur -, et se montre incollable sur l’histoire de France et les classiques de la littérature française. « Il raconte ses souvenirs, dresse les portraits des chefs d’État et ministres qu’il a croisés durant sa longue carrière, se souvient un ambassadeur qui fit un passage à Alger. Il dit souvent que les Algériens sont plus proches de la France que du Maroc. Je crois qu’il cultive une sorte de fascination pour la France. »
Années 1960 : une histoire commence
Bouteflika et la France, c’est une histoire qui commence au début des années 1960. Chef de la diplomatie à 26 ans, le futur président conduira, sous Ben Bella, puis sous Houari Boumédiène, la politique étrangère d’un pays qui connaît alors un rayonnement international exceptionnel. Accords commerciaux, contentieux financiers, libre circulation des biens et des personnes, pétrole et gaz, ou encore affaire du Sahara occidental, Bouteflika devient un habitué de l’Élysée, de Matignon ou du Quai d’Orsay. Moustache et rouflaquettes, costumes trois pièces achetés chez les plus grands couturiers de Paris, le sémillant ministre aux yeux verts est un bon client des médias. De Gaulle disait du bien de lui, Pompidou le tenait pour un habile négociateur et Giscard le trouvait entreprenant et adroit.
Si Bouteflika a bonne presse aux yeux des Français, il n’en va pas de même auprès de certains de ses anciens collègues, il est vrai aujourd’hui recalés par le système. Belaïd Abdesselam, ministre de l’Énergie et de l’Industrie entre 1965 et 1977, tenu pour être l’un des architectes de la nationalisation des hydrocarbures en février 1971, n’a ainsi pas hésité à le traiter d’« agent de la France ». Sid Ahmed Ghozali, directeur général de Sonatrach de 1966 à 1979, n’est pas plus tendre. « Bouteflika a agi contre la nationalisation des hydrocarbures et contre celles qui l’ont précédée, celles des mines et des biens vacants », confie-t-il un jour. Abdesselam raconte même que, à l’été 1978, après avoir été reçu deux fois de suite par le président français, Bouteflika a été vertement apostrophé par Boumédiène : « Enfin, es-tu le ministre des Affaires étrangères de Giscard ou le mien ? » Ambiance…
A partir de 1978 : une autre histoire commence, plus privée
La première histoire avec la France officielle s’arrête à la mort de Boumédiène, en décembre 1978. Une autre commence, plutôt privée celle-là. Chadli Bendjedid élu président, Bouteflika perd son portefeuille de ministre des Affaires étrangères pour un obscur poste de conseiller à la présidence. Dans son bureau d’El-Mouradia, il passe son temps à lire la presse et à refaire le monde avec ses rares visiteurs. Dépité, celui qui se considérait comme le successeur putatif de Boumédiène s’exile volontairement dès la fin de 1981. C’est le début de ce qui est communément appelé sa « traversée du désert ».
Bouteflika s’installe à Paris, où il partage son quotidien entre un appartement au Trocadéro, à deux pas de la tour Eiffel, et un autre pied-à-terre, toujours dans le 16e arrondissement. Le premier est mis à sa disposition par son ami et homme d’affaires Ahmed Koudjeti, le second lui aurait été prêté par un dignitaire du Golfe. Son frère cadet, Saïd, aujourd’hui conseiller spécial à la présidence, le rejoindra pour y préparer une thèse de doctorat. « Bouteflika ne menait pas grand train, se souvient une de ses connaissances, qui le recevait souvent dans ses bureaux parisiens. Il n’était pas non plus dans la misère. Très discret, il restera à Paris jusqu’en 1987. » Mais, goûtant peu la grisaille de la capitale parisienne, l’homme, dont on dit qu’il ne supporte pas le froid, effectuera pendant ces années d’exil de longs séjours à Genève et aux Émirats.
1999 : l’histoire officielle reprend
L’histoire avec la France officielle reprend son cours en 1999. Mais elle commence mal. Le 16 avril, au lendemain de l’élection de Bouteflika à la présidence, le gouvernement socialiste de Lionel Jospin déclare que la France est « préoccupée » par les circonstances dans lesquelles le scrutin s’est déroulé. Il est vrai que, la veille du vote, six candidats s’étaient retirés, laissant ainsi Bouteflika seul en lice. Vexé, le nouveau président algérien ne mâche pas ses mots devant les journalistes : « Je voudrais dire au Quai d’Orsay de se préoccuper un peu moins des affaires de l’Algérie. Cette forme de tutelle, cette forme de protectorat, cette forme de souveraineté limitée sont absolument inacceptables. »
On craint le début d’une guerre froide entre les deux pays, mais on assistera, au contraire, à un spectaculaire réchauffement. Quelques mois après son coup de sang contre le Quai d’Orsay, Bouteflika est invité par le président Jacques Chirac. « Sa première visite officielle à l’étranger, il l’a réservée à la France, explique l’ancien ministre Abdelaziz Rahabi. Alors qu’il est de tradition que celle-ci soit réservée au voisin tunisien. » C’était en juin 2000.
Discours à l’Assemblée nationale – une première pour un président algérien -, dîner à l’Élysée, rencontre avec des hommes d’affaires, visite au Mémorial de Verdun pour rendre hommage aux soldats algériens morts pendant la Première Guerre mondiale… On lui déroule le tapis rouge. « Pour Bouteflika, analyse un de ses anciens ministres, ce voyage a un goût exquis de revanche, lui qui estime avoir été injustement écarté du pouvoir à la mort de Boumédiène, puis traîné de façon tout aussi injuste devant la Cour des comptes, est reçu comme aucun de ses prédécesseurs ne l’a jamais été. »
C’est qu’entre Bouteflika et Chirac – ce dernier est de cinq ans son aîné – l’entente est presque parfaite. « Les deux hommes s’apprécient réellement, avance un diplomate français. Entre eux, il y a de l’empathie, de la complicité, un goût partagé pour la politique étrangère et peut-être une compréhension partagée des enjeux internationaux. » Que l’ancien président français ait effectué son service militaire dans la région de Tlemcen, si chère à Bouteflika, durant la guerre d’Algérie – le lieutenant Chirac avait été blessé au visage – n’est sans doute pas étranger à cette lune de miel.
Deux exemples illustrent cette idylle. D’abord, le voyage de Chirac en Algérie, en mars 2003, où il a eu droit à un accueil en grande pompe et aux bains de foule qu’il affectionne tant. Ensuite, la reprise, en juin de la même année, des dessertes d’Air France. Huit ans et demi après le détournement par les Groupes islamiques armés (GIA) d’un Airbus reliant Alger et Paris, la compagnie française est de retour. Autre signe de cette amitié : Chirac dépêchera, en novembre 2005, un avion à Alger pour permettre le transfèrement de Bouteflika à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce pour y être opéré d’un ulcère hémorragique.
Après la lune de miel, distensions avec Chirac sur la fin de son mandat
Seulement voilà, deux ans avant la fin du second mandat de Chirac, un grain de sable vient tout gâcher. En février 2005, les députés français adoptent une loi vantant le rôle positif de la colonisation. Scandale et levée de boucliers à Alger. « Bouteflika a été peiné par cet épisode, d’autant qu’il est survenu sous la présidence de son ami Chirac », souligne un diplomate qui a croisé le raïs algérien à maintes reprises.
Réponse du berger à la bergère : El-Mouradia accuse la France de « génocide contre l’identité algérienne » et demande des excuses officielles pour les crimes commis durant la colonisation. L’article de loi incriminé sera certes supprimé à la demande de Chirac un an plus tard, mais le mal est fait. Rien ne sera plus comme avant. « Les Algériens, notamment Bouteflika, ont été déçus par la fin du quinquennat de Jacques Chirac, commente ce même diplomate. Alors ils ont tout misé sur Nicolas Sarkozy. Direct, énergique, pas marqué par la guerre d’Algérie, qu’il n’a pas vécue, il est à même de remettre les compteurs à zéro. »
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De tous les présidents algériens, il est le seul à avoir entretenu des liens aussi durables et étroits avec l'ancienne puissance coloniale. Enquête sur une amitié vieille de cinquante ans. Avec ses hauts et ses bas.
Au palais d’El-Mouradia, sur les hauteurs d’Alger, ou dans la résidence médicalisée de Zeralda, sur le littoral ouest, Abdelaziz Bouteflika accueille souvent chefs d’État, Premiers ministres ou ministres français par un retentissant : « Je suis français ! » Boutade, allusion à une époque lointaine où les Algériens étaient considérés comme des « sujets français », ou volonté de mettre à l’aise ses invités, toujours est-il que cette formule ne manque jamais de faire mouche auprès de ses interlocuteurs. Bouteflika le Français ? Dite de façon aussi abrupte, l’expression peut choquer les Algériens, d’autant que, cinquante-trois ans après l’indépendance, les relations entre leur pays et l’ancienne puissance coloniale sont toujours aussi passionnelles.
Des liens longs et étroits avec la France
Il est en tout cas un fait : aucun des prédécesseurs d’Abdelaziz Bouteflika n’a entretenu des liens aussi longs et étroits avec la France. Au cours de ses trois premiers mandats, il s’est rendu sept fois en France pour des visites officielles et a reçu trois présidents. Ministre ou président, Bouteflika, 78 ans aujourd’hui, aura travaillé avec Charles de Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Aucun chef d’État africain ou arabe encore en exercice ne peut en dire autant.
En privé comme en public, Bouteflika ne cache pas son admiration pour de Gaulle, cite volontiers Pierre Mendès France, se compare parfois à Napoléon – il dira un jour qu’il mesure 3 cm de plus que l’empereur -, et se montre incollable sur l’histoire de France et les classiques de la littérature française. « Il raconte ses souvenirs, dresse les portraits des chefs d’État et ministres qu’il a croisés durant sa longue carrière, se souvient un ambassadeur qui fit un passage à Alger. Il dit souvent que les Algériens sont plus proches de la France que du Maroc. Je crois qu’il cultive une sorte de fascination pour la France. »
Années 1960 : une histoire commence
Bouteflika et la France, c’est une histoire qui commence au début des années 1960. Chef de la diplomatie à 26 ans, le futur président conduira, sous Ben Bella, puis sous Houari Boumédiène, la politique étrangère d’un pays qui connaît alors un rayonnement international exceptionnel. Accords commerciaux, contentieux financiers, libre circulation des biens et des personnes, pétrole et gaz, ou encore affaire du Sahara occidental, Bouteflika devient un habitué de l’Élysée, de Matignon ou du Quai d’Orsay. Moustache et rouflaquettes, costumes trois pièces achetés chez les plus grands couturiers de Paris, le sémillant ministre aux yeux verts est un bon client des médias. De Gaulle disait du bien de lui, Pompidou le tenait pour un habile négociateur et Giscard le trouvait entreprenant et adroit.
Si Bouteflika a bonne presse aux yeux des Français, il n’en va pas de même auprès de certains de ses anciens collègues, il est vrai aujourd’hui recalés par le système. Belaïd Abdesselam, ministre de l’Énergie et de l’Industrie entre 1965 et 1977, tenu pour être l’un des architectes de la nationalisation des hydrocarbures en février 1971, n’a ainsi pas hésité à le traiter d’« agent de la France ». Sid Ahmed Ghozali, directeur général de Sonatrach de 1966 à 1979, n’est pas plus tendre. « Bouteflika a agi contre la nationalisation des hydrocarbures et contre celles qui l’ont précédée, celles des mines et des biens vacants », confie-t-il un jour. Abdesselam raconte même que, à l’été 1978, après avoir été reçu deux fois de suite par le président français, Bouteflika a été vertement apostrophé par Boumédiène : « Enfin, es-tu le ministre des Affaires étrangères de Giscard ou le mien ? » Ambiance…
A partir de 1978 : une autre histoire commence, plus privée
La première histoire avec la France officielle s’arrête à la mort de Boumédiène, en décembre 1978. Une autre commence, plutôt privée celle-là. Chadli Bendjedid élu président, Bouteflika perd son portefeuille de ministre des Affaires étrangères pour un obscur poste de conseiller à la présidence. Dans son bureau d’El-Mouradia, il passe son temps à lire la presse et à refaire le monde avec ses rares visiteurs. Dépité, celui qui se considérait comme le successeur putatif de Boumédiène s’exile volontairement dès la fin de 1981. C’est le début de ce qui est communément appelé sa « traversée du désert ».
Bouteflika s’installe à Paris, où il partage son quotidien entre un appartement au Trocadéro, à deux pas de la tour Eiffel, et un autre pied-à-terre, toujours dans le 16e arrondissement. Le premier est mis à sa disposition par son ami et homme d’affaires Ahmed Koudjeti, le second lui aurait été prêté par un dignitaire du Golfe. Son frère cadet, Saïd, aujourd’hui conseiller spécial à la présidence, le rejoindra pour y préparer une thèse de doctorat. « Bouteflika ne menait pas grand train, se souvient une de ses connaissances, qui le recevait souvent dans ses bureaux parisiens. Il n’était pas non plus dans la misère. Très discret, il restera à Paris jusqu’en 1987. » Mais, goûtant peu la grisaille de la capitale parisienne, l’homme, dont on dit qu’il ne supporte pas le froid, effectuera pendant ces années d’exil de longs séjours à Genève et aux Émirats.
1999 : l’histoire officielle reprend
L’histoire avec la France officielle reprend son cours en 1999. Mais elle commence mal. Le 16 avril, au lendemain de l’élection de Bouteflika à la présidence, le gouvernement socialiste de Lionel Jospin déclare que la France est « préoccupée » par les circonstances dans lesquelles le scrutin s’est déroulé. Il est vrai que, la veille du vote, six candidats s’étaient retirés, laissant ainsi Bouteflika seul en lice. Vexé, le nouveau président algérien ne mâche pas ses mots devant les journalistes : « Je voudrais dire au Quai d’Orsay de se préoccuper un peu moins des affaires de l’Algérie. Cette forme de tutelle, cette forme de protectorat, cette forme de souveraineté limitée sont absolument inacceptables. »
On craint le début d’une guerre froide entre les deux pays, mais on assistera, au contraire, à un spectaculaire réchauffement. Quelques mois après son coup de sang contre le Quai d’Orsay, Bouteflika est invité par le président Jacques Chirac. « Sa première visite officielle à l’étranger, il l’a réservée à la France, explique l’ancien ministre Abdelaziz Rahabi. Alors qu’il est de tradition que celle-ci soit réservée au voisin tunisien. » C’était en juin 2000.
Discours à l’Assemblée nationale – une première pour un président algérien -, dîner à l’Élysée, rencontre avec des hommes d’affaires, visite au Mémorial de Verdun pour rendre hommage aux soldats algériens morts pendant la Première Guerre mondiale… On lui déroule le tapis rouge. « Pour Bouteflika, analyse un de ses anciens ministres, ce voyage a un goût exquis de revanche, lui qui estime avoir été injustement écarté du pouvoir à la mort de Boumédiène, puis traîné de façon tout aussi injuste devant la Cour des comptes, est reçu comme aucun de ses prédécesseurs ne l’a jamais été. »
C’est qu’entre Bouteflika et Chirac – ce dernier est de cinq ans son aîné – l’entente est presque parfaite. « Les deux hommes s’apprécient réellement, avance un diplomate français. Entre eux, il y a de l’empathie, de la complicité, un goût partagé pour la politique étrangère et peut-être une compréhension partagée des enjeux internationaux. » Que l’ancien président français ait effectué son service militaire dans la région de Tlemcen, si chère à Bouteflika, durant la guerre d’Algérie – le lieutenant Chirac avait été blessé au visage – n’est sans doute pas étranger à cette lune de miel.
Deux exemples illustrent cette idylle. D’abord, le voyage de Chirac en Algérie, en mars 2003, où il a eu droit à un accueil en grande pompe et aux bains de foule qu’il affectionne tant. Ensuite, la reprise, en juin de la même année, des dessertes d’Air France. Huit ans et demi après le détournement par les Groupes islamiques armés (GIA) d’un Airbus reliant Alger et Paris, la compagnie française est de retour. Autre signe de cette amitié : Chirac dépêchera, en novembre 2005, un avion à Alger pour permettre le transfèrement de Bouteflika à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce pour y être opéré d’un ulcère hémorragique.
Après la lune de miel, distensions avec Chirac sur la fin de son mandat
Seulement voilà, deux ans avant la fin du second mandat de Chirac, un grain de sable vient tout gâcher. En février 2005, les députés français adoptent une loi vantant le rôle positif de la colonisation. Scandale et levée de boucliers à Alger. « Bouteflika a été peiné par cet épisode, d’autant qu’il est survenu sous la présidence de son ami Chirac », souligne un diplomate qui a croisé le raïs algérien à maintes reprises.
Réponse du berger à la bergère : El-Mouradia accuse la France de « génocide contre l’identité algérienne » et demande des excuses officielles pour les crimes commis durant la colonisation. L’article de loi incriminé sera certes supprimé à la demande de Chirac un an plus tard, mais le mal est fait. Rien ne sera plus comme avant. « Les Algériens, notamment Bouteflika, ont été déçus par la fin du quinquennat de Jacques Chirac, commente ce même diplomate. Alors ils ont tout misé sur Nicolas Sarkozy. Direct, énergique, pas marqué par la guerre d’Algérie, qu’il n’a pas vécue, il est à même de remettre les compteurs à zéro. »
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