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Quand un gala sert d’alibi à une jeunesse rongée par la routine La rage de vivre, le temps d’un soir

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  • Quand un gala sert d’alibi à une jeunesse rongée par la routine La rage de vivre, le temps d’un soir

    Quand un gala sert d’alibi à une jeunesse rongée par la routine

    La rage de vivre, le temps d’un soir


    Tizi Ouzou. Maison de la culture. Ali Amrane sur scène. De jeunes demoiselles et de jeunes hommes se précipitent sur la piste de danse. Il fait chaud et il transpire la rage de vivre. “Imazighen !”, retentit déjà dans la salle.

    Dimanche, 9 août 2015. Capitale du Djurdjura. Il est 22h passées et des fourgons arrivent encore de différents villages de Kabylie à la maison de culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Les hommes n’ont pas trop la cote ce soir. Les femmes sont plus nombreuses. Avec leurs robes berbères, elles émerveillent déjà l’espace.

    Les coiffures sont dans l’air du temps. Les traits de visage sont d’un charme plutôt ancien. De la beauté ancestrale. À l’intérieur de la salle de spectacle, Ali Amrane fait son entrée sur scène.

    Cheveux en désordre. Pantalon jean et chemise à demi-ouverte. L’artiste au look “seventies” trouve qu’il fait un peu trop chaud dans la salle. Le public semble plutôt s’accommoder de la température pourtant étouffante. Il réclame même du feu sur la scène. “Imazighen”, retentit déjà de partout. L’artiste s’exécute et enchaîne sur sa célèbre chanson Itruhu lhir… ( le stress s’en va). Côté piste, de jeunes demoiselles et de jeunes hommes s’y précipitent à grands ou à petits pas. Les voilà qui dansent la mélodie de l’évolution humaine… pourquoi pas algérienne ! Côté balcon, des mains s’agitent dans l’air à suivre un rythme allant crescendo jusqu’à atteindre l’enivrement. Il est 23h. Point de gens qui quittent la salle. Encore des arrivées. Outre les places déjà occupées, il y a peu d’espace pour se mettre debout. Des malchanceux attendent à l’extérieur de la salle dans l’espoir que quelques places se libèrent. Pendant ce temps, une maman assise au premier rang, caresse la chevelure de son nourrisson.

    Il n’était pas question qu’elle reste seule, à la maison, pour garder son enfant qui, du reste, semble s’accommoder de l’ambiance.
    Il agite son biberon comme pour suivre le rythme. La scène amuse les observateurs.

    La troupe d’Ali Amrane se retire pour un bref repos. Pas lui. Le public le réclame toujours. “Voulez-vous un morceau à chanter ensemble ?”, lance-t-il. Bien évidemment, un public est toujours gourmand. Le succès Aqlalas (de Assam Mouloud, années 1980) retentit dans la salle. Le public chante en chœur avec l’artiste. Point de voix dissonantes. On applaudit aussi en suivant le rythme. À la fin de la chanson, c’est Ali Amrane qui applaudit son public. Il est presque minuit et même les enfants ne ferment pas l’œil. La troupe, depuis un moment en retrait, rejoint à nouveau son leader.
    Il faut dire qu’il se débrouillait bien seul à la gratte. Voilà une autre chanson. Toujours la même ambiance. “Je veux sortir avec toi, mais le vieux ne le veut pas…”, chante Ali Amrane. Des tabous que le public, venu en famille, semble avoir totalement dépassés. Et c’est tant mieux ainsi. Ici et là-bas, jeunes demoiselles et jeunes hommes se draguent mutuellement. Subtilement. Pas le moindre incident. Bien au contraire, il y a de l’amour dans les regards. Et aussi du respect et de la décence. Il y a encore des chansons. Le public retient plus tard que prévu la star de la soirée. De la fumée et des effets spéciaux se propagent sur la scène. Les esprits sont émerveillés et l’image est digne des grands spectacles occidentaux.

    Tizi Ouzou est au diapason de la civilisation humaine. Les vigiles n’ont pas vraiment du boulot. Tout se passe dans l’ordre. Un policier filme la scène plutôt que de surveiller la foule. En vérité, il n’y a pas grand-chose à guetter. La confiance règne. La gorge visiblement sèche, Ali Amrane prend une gorgée d’eau. Des jeunes l’interpellent et protestent : “C’est de la bière qu’il faut prendre, Wa Si Ali.” C’est la dernière chanson. C’est toute la salle qui se précipite en bas de la scène. Ça danse. Il fait chaud. Et ça transpire la rage de vivre. Mais aussi la crainte de retomber le lendemain dans la routine et l’oisiveté.


    M. M


    Liberté
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    Ali Amrane dans une de ses chansons...

    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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    • #3
      Belle description et légitime extrapolation.

      Il a fait Béjaia, Tizi, Ighzer Amokrane et Ibn Zaydoun à Alger.

      "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
      Socrate.

      Commentaire


      • #4
        Salam,

        Tizi Ouzou est au diapason de la civilisation humaine.
        ../..
        Ça danse. Il fait chaud. Et ça transpire la rage de vivre.
        Ca alors.. le journaliste a apparemment passé une très bonne soirée.. il s'est éclaté.. il est tellement heureux, qu'il a fini par délirer..
        VIVE NOUS..

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