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La Turquie frappée par une série de trois attentats

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  • La Turquie frappée par une série de trois attentats

    Ces attaques, non revendiquées, interviennent à la suite du déploiement de six F-16 américains sur la base d’Incirlik dans le Sud du pays.

    10/8/15 - 14 H 08

    La tension est au plus haut en Turquie, quelques heures après l’annonce du déploiement d’avions militaires américains sur le territoire turc. Dans la nuit de dimanche à lundi, Istanbul a été le théâtre de deux attaques, contre un poste de police et contre le consulat des États-Unis, qui a tué au moins trois personnes dont un policier et blessés au moins dix autres, selon les médias turcs.

    Un autre attentat s’est déroulé dans le district de Silopi, à la frontalière avec l’Irak et la Syrie. Là, un engin explosif placé le long d’une route a tué quatre policiers. Cet attentat est attribué aux rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

    DES ATTENTATS AU LENDEMAIN DU DÉPLOIEMENT DE F-16 AMÉRICAINS
    Ces différentes attaques n’ont pas été revendiquées et leurs motifs restent, pour le moment, inexpliqués. L’ambassade des États-Unis à Ankara indiquait qu’elle « cherchait toujours à comprendre ce qu’il s’est passé », mais lundi matin, le gouvernement turc accusait un groupe radical d’extrême gauche, le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple », qui a déjà revendiqué en 2013 un attentat-suicide contre l’ambassade des États-Unis à Ankara.

    Ces attaques interviennent au lendemain du déploiement, pour la première fois, de six chasseurs F-16 de l’armée américaine sur la base d’Incirlik, au Sud de la Turquie. Le ministère américain de la Défense a précisé qu’un contingent de 300 militaires avait également été déployé.

    Prévue dans le cadre de l’accord avec la Turquie signé le 29 juillet dernier, cette manœuvre doit permettre à la coalition engagée contre le groupe État islamique de mener des raids aériens contre les objectifs djihadistes en Syrie et en Irak.


    L’accord entre les deux États membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan) vise à établir une zone, d’environ 80 kilomètres de long et 25 kilomètres de large, débarrassée de Daech. L’amélioration de la stabilité de la région peut favoriser le retour du 1,8 million de réfugiés syriens installés en Turquie.

    DES OBJECTIFS DOUBLES POUR ANKARA
    Ankara ne compte pas s’arrêter à la lutte contre l’État Islamique. Après avoir été victime d’un attentat-suicide revendiqué par Daech, le 20 juillet, le pays a annoncé son engagement auprès de la coalition, précisant qu’il s’agissait de mener une « guerre contre le terrorisme » en général. Une façon de légitimer les actions menées contre la branche armée du PKK, les rebelles kurdes qui s’opposent aussi à Daech.

    Si les Américains ne soutiennent pas totalement Ankara sur ce point, ils ferment les yeux sur leurs actions : « Les Américains répètent que la Turquie a le droit de se défendre face au PKK, explique Jean Marcou, chercheur associé à l’Institut français des études anatoliennes. Mais ils reconnaissent aussi que le PKK et sa branche syrienne, les Unités de protection du peuple (YPG), sont efficaces sur le terrain dans le combat face à Daech ».

    400 REBELLES KURDES TUÉS PAR L’AVIATION TURQUE
    Cet objectif semble même devenu prioritaire pour le président turc Recep Tayyip Erdogan. L’agence gouvernementale turque Anatolie affirme, dans un bilan publié dimanche, que 390 rebelles kurdes ont été tués et 400 autres blessés en deux semaines de raids de l’aviation turque contre leurs repaires situés dans le nord de l’Irak.

    Le PKK a continué de mener des attaques contre les forces de l’ordre, dont au moins une vingtaine de membres ont été tués depuis le nouveau cycle de violence, selon des sources officielles turques.

    Selahattin Demirtas, le coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP), la vitrine politique du PKK, a appelé à un retour au calme des deux camps dimanche : « Le PKK doit immédiatement retirer son doigt de la gâchette (des armes) et déclarer qu’il respecte le cessez-le-feu » engagé avec l’État turc il y a près de trois ans. Adressant la suite de son message au gouvernement turc, il lui a demandé de cesser ses opérations et de se déclarer prêt au dialogue.

    Théophile Laville

  • #2
    Faut il s'en réjouir ? Tout le monde sait que le Daesh a été encouragé par la passivité active du gouvernement et de l'Etat turque. Plus de 50 % de l'effectif daéshien est passé par les frontières turco-syriennes. Tout le monde sait aussi que le pillage des usines et des infrastructures à bénéficié à la Turquie. Les ressources volées en Syrie et en Irak, pétrole et minerais divers, se vend et s'échange sur le marché turque.
    La destruction de la Syrie a été mise en oeuvre par la Turquie et son gouvernement islamiste entretien une grande complicité avec El Baghdadi.
    Maintenant, les victimes des attentats commis sur le sol turque sont tout aussi innocentes que les victimes qui meurent tous les jours en Syrie et Irak...

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    • #3
      Attentat en Turquie: extrême tension à Istanbul et dans l’est du pays

      Le gouvernement turc fait face à une vague de protestation suite à l’attentat de Suruç, qui a fait au moins 32 morts, lundi 20 juillet. L’émotion et la colère animent les manifestations qui se multiplient dans tout le pays, avec pour cible principale la politique du gouvernement à l’égard du groupe Etat islamique. En réponse, les autorités ont annoncé un renforcement des mesures de sécurité à la frontière turco-syrienne.

      Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

      Trois jours après l'attentat de Suruç qui a fait 32 victimes et une centaine de blessés, lundi 20 juillet, l’enquête officielle est toujours en cours, mais officieusement, l’attentat est attribué à l’organisation Etat islamique. Cette attaque a provoqué une vague de contestation dans tout le pays, avec de multiples manifestations parfois réprimées très violemment par les forces de l’ordre.

      Cinq des 32 victimes de l’attentat doivent être enterrées ce mercredi dans des quartiers d’Istanbul connus pour leur sensibilité de gauche. Hier, mardi, le cercueil de l’une des victimes a été accueilli dans un quartier d’Istanbul par des militants d’extrême gauche, cagoulés de rouge et brandissant des fusils-mitrailleurs… Une image forte, qui montre l’ambiance très pesante qui règne en ce moment en Turquie. Une atmosphère qui n’est pas sans rappeler celle qui régnait lors de la révolution de Gezi.

      Et ce mercredi 22 juillet, deux policiers turcs ont été tués à Ceylanpinar, une ville du sud-est de la Turquie. Les meurtres ont été revendiqués par le HPG, les forces de défense populaire, la branche armée du parti kurde PKK. L'opération a été menée en riposte à l'attentat de Suruç : les deux policiers sont accusés par le HPG d'avoir collaboré avec le groupe Etat islamique, désigné comme étant le responsable de l'attentat.

      Affrontements et commissariats ciblés

      Mardi soir, les manifestations organisées aussi bien à Istanbul que dans l’est du pays ont dégénéré en affrontements avec la police. Des heurts qui ont duré des heures, lors desquels il y a eu de nombreux blessés. Un petit garçon de sept ans est notamment plongé dans le coma après avoir reçu une capsule de gaz lacrymogène en pleine tête. De nombreux manifestants ont été interpelés.

      Il y a également eu une vague « d’incidents » visant les forces de l’ordre et le parti au pouvoir : un commissariat a été visé par un cocktail Molotov, un autre ciblé par des rafales d’armes automatiques et une bombe a été découverte et désamorcée sous un véhicule de l’AKP, le parti du gouvernement.

      Cette tension devrait durer encore au moins jusqu'à ce week-end : samedi, une grande marche « contre la terreur de l’Etat islamique » est prévue. Pour faire face aux débordements, la police a suspendu tous les congés de ses fonctionnaires et rappelé ceux qui en avaient pris.

      Promesse d'un renforcement de la sécurité à la frontière

      Le gouvernement turc doit discuter ce mercredi de nouvelles mesures pour sécuriser la frontière avec la Syrie. Un conseil des ministres exceptionnel est au programme, avec pour ordre du jour, presque exclusif, la sécurité.

      Mardi, le Premier ministre turc a affirmé que la sécurité à la frontière turco-syrienne sera renforcée. Mais, en fait, elle l’est déjà : 60 000 militaires turcs y ont été déployés récemment. Le projet de zone tampon ou de zone de sécurité en territoire syrien va être, de nouveau, discuté. Certains doutent de son efficacité, voire de sa faisabilité. Le président Erdogan y tient, mais son chef d’état-major est contre. Ce dernier devant être remplacé dans une dizaine de jours, il se pourrait que la création des zones tampons soit lancée ensuite.


      ■ L'auteur de l'attentat de Suruç formellement identifié

      Le jeune homme de 20 ans est originaire d'Adiyaman, province du sud-ouest du pays. Il avait quitté le domicile familial depuis 6 mois pour vivre en Syrie. Les restes d'une seconde personne suspecte, de sexe féminin, demeure en cours d'identification. Elle serait une complice, apparemment non turque, selon le correspondant de RFI. Les autorités turques enquêtent également sur d'éventuels liens entre l'attaque meurtrière de Suruç et l'attentat perpétré lors d'une réunion publique du principal parti kurde de Turquie, le 5 juin dernier à Diyarbakir, dans le sud-est du pays, attentat qui avait fait 5 morts.

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      • #4
        intéressants ces articles.
        La Turquie subit ce qu'on appelle le retour de manivelle. On dit aussi que celui qui joue avec le feu s'y brûle. Malheureusement, c'est toujours le petit peuple qui paye les pots cassés.

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