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Daesh l'étandard des frustrations

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  • Daesh l'étandard des frustrations

    Daech étendard de frustrations
    par Kharroubi Habib
    En Irak, l'organisation terroriste Daech qui à ses débuts ne fut qu'un groupe réduit tout juste capable de commettre des attentats par le biais de véhicules piégés ou de kamikazes se faisant exploser n'est devenue la machine de guerre qui a bousculé et débandé l'armée régulière irakienne qu'après que la résistance clandestine armée structurée et animée par des personnalités et d'ex-chefs militaires ayant appartenu au régime déchu de Saddam Hussein l'a rejointe.

    Il peut paraître paradoxal qu'une telle alliance a pu se réaliser entre un groupe voué à la création d'un khalifat islamique et une résistance constituée par des éléments ayant été nourris à la mamelle du baathisme. Il a été pourtant rendu possible et c'est l'Arabie Saoudite qui a été son architecte. C'est elle en effet qui a été à la manœuvre pour faire fusionner les deux parties. Son calcul derrière cette opération était l'union d'action entre elles du moment qu'elles combattaient le même ennemi : le pouvoir à majorité chiite de Baghdad et à travers lui l'influence iranienne qui s'exerce en Irak.



    L'homme de l'ancien régime que Ryadh est parvenue à enrôler pour réaliser son plan n'est autre que Izzat El Douri, l'un des ex-vice-présidents de Saddam Hussein. El Douri a ouvertement assumé ce rôle dans une des interviews qu'il a accordée dans sa clandestinité. El Douri est certes connu pour sa religiosité qui a dû faciliter son rapprochement avec un groupe armé combattant le régime honni par lui de Baghdad, sous la bannière de l'islam sunnite s'opposant à la mainmise chiito-iranienne sur l'Irak.

    Il y a que désormais l'Arabie Saoudite se mord les doigts d'avoir contribué à la fusion entre l'organisation commandée par Abou Bakr El Baghdadi et la résistance armée coordonnée par l'ancien vice-président de Saddam Hussein. L'amalgame ainsi réalisé a en effet débouché sur une situation qui a échappé à la tutelle de Ryadh. Daech a levé un étendard qui se veut être celui d'un khalifat islamique destiné à rassembler sous son autorité et ses lois l'ensemble du monde arabo-islamique y compris l'Arabie Saoudite. Preuve s'il en est que c'est le groupe d'Abou Bakr El Baghdadi qui a imposé sa stratégie djihadiste à la résistance conduite par Izzat El Douri, dont la composante est confinée à mettre à sa disposition ses compétences et son expertise militaire.

    En Libye où Daech est parvenue à s'implanter, il n'est pas fortuit que le groupe armé qui lui a fait allégeance ait fait son apparition à Syrte dont il est en passe de prendre le contrôle. Syrte est la région d'origine de feu Mouamar El Kadhafi où ses tombeurs se sont comportés ignoblement contre sa population sous prétexte d'avoir été partisane de son régime. Il n'est pas impossible par conséquent qu'à Syrte le groupe armé qui l'occupe au nom de Daech obtienne le renfort d'éléments ayant subi humiliation et souffrance pour leur prétendue Kadhafophilie. Pour les frustrés peu importe l'étendard qu'ils servent pour peu qu'il leur donne l'occasion de se revancher.
    quotidien d'oran
    Dernière modification par aurassien, 18 août 2015, 07h53.

  • #2
    Ce meme régime d'Arabie Saoudite a bien sous traité pour les Etats Unis et Israel lors des guerres du Golfe 1990 et 2003, piéger puis bien écraser le régime de Saddam Hussein. Une fois l'objectif accompli bien sur, la prochaine cible c'est le régime iranien pour le lobby Bush.
    Surtout ne pas oublier ce qu'avait prédit le ministre irakien de la communication juste avant la guerre 2003 et qui avait fait rire le monde entier: "l'enfer pour les militaires américains". C'est un visionnaire pas pris au sérieux.

    Dès 2003 les anciens du régime Saddam Hussein se sont alliés avec les terros et encore plus quand les communautés se sont divisés, la frontière syrienne bien ouverte.
    Et dès 2011 face au régime d'Assad et d'Iran avec le chaos Syrien, le roi d'Arabie Saoudite avec ses alliés dont Israel en ont bien profité pour plus de chaos.
    Tout est bien sous controle et les contrats pour la reconstruction sont déjà bien programmés.

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    • #3
      Bonjour,
      bonne analyse : daech c'est une alliance conjoncturelle entre un groupe islamiste radicale et les ex militaire du dictateur Saddam Hussein, la tête (islamistes radicaux) et les jambes (structures militaires) le tout dans un contexte de guerre d'influence entre chiites et sunnites, de vengeance perpétuelles entre anciens et nouveaux maîtres.
      Je suis père et fais de mon mieux au regard de cette citation :
      L'exemple, c'est tout ce qu'un père peut faire pour ses enfants. Thomas Mann

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      • #4
        Excellent article de habib kherroubi, il a tout dit, il a tout expliqué, merci

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