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Trésors engloutis d'Égypte au Grand Palais

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  • Trésors engloutis d'Égypte au Grand Palais

    Au Grand Palais depuis le 9 Décembre et ce jusqu'au 16 Mars 2007, quinze siècles de l'histoire de l'Égypte de trésors engloutis au travers de 489 objets que Franck Goddio et son Institut européen d'archéologie sous-marine ont repêchés au large d'Alexandrie et d'Aboukir.


    Entre l'éclat de l'Égypte pharaonique et le pays arabe moderne que nous connaissons, il a existé une autre Égypte, moins connue, qui a pourtant duré près de quinze siècles : de la conquête d'Alexandre et l'installation des Ptolémée à l'arrivée de l'islam omeyyade, en passant par la domination romaine, puis byzantine chrétienne. Mais cette Égypte n'est pas celle du Nil, elle est celle de la Méditerranée, cosmopolite par nature et par son histoire, et dont les vestiges ont largement disparu en mer par suite d'une conjugaison de phénomènes naturels. C'est ce temps perdu et en partie retrouvé, mariant la civilisation des pharaons à l'influence venue de la Grèce, puis de Rome et de Byzance, que Franck Goddio, le plus célèbre et le plus médiatique des archéologues sous-marins « privés », nous présente sous la nef restaurée du Grand Palais : 489 objets trouvés en mer « et appartenant tous à l'Égypte », précise-t-il,

    « Trésors engloutis d'Égypte » couronne dix années de travail de Franck Goddio et de son équipe, depuis qu'en 1996 il a eu l'intuition que c'était au bord du port actuel d'Alexandrie que s'étalait jadis la capitale des Ptolémées, effondrée lors du séisme de l'an 375. Cette *année-là, ses plongeurs découvraient une pièce de bois révélant la *présence d'un navire de Cléopâtre. Depuis lors, ses recherches n'ont pas cessé, ni à Alexandrie même, ni dans la baie voisine d'Aboukir, où il devait découvrir deux cités *disparues, Canope (la Pegouti des Égyptiens), à 35 kilomètres d'Alexandrie, à moitié recouverte par l'actuelle ville d'Aboukir, et Hérakleion (Thônis), attestée par les textes, mais totalement immergée à 7 kilomètres au large.

    Les trois sites de Canope, d'Herakleion et d'Alexandrie

    L'exposition présente ces trois sites, dans une scénographie très évocatrice - films d'archéologues en plongée projetés sur les murs, écrans sonores révélant les différentes phases des opérations de sauvetage, le tout plongeant les salles dans une lumière et un clapotis de fonds marins qui contraste avec le noir des cimaises et des portiques.

    Ce qui frappe, d'emblée, c'est la disproportion entre les pièces présentées, entre les statues gigantesques de rois, de reines et de dieux et les minuscules miroirs et boucles d'oreilles d'or, entre les stèles monumentales et les monnaies, lampes à huile, louches rituelles et autres objets de la vie quotidienne trouvés dans ces villes d'Ys égyptiennes.

    Canope, d'abord. Cette cité, largement antérieure à la fondation d'Alexandrie (331 avant notre ère), a livré la plus belle statuaire : des têtes magnifiques de Sérapis, ce dieu hybride, mi-Zeus, mi-Osiris, inventé par le Grecs) en granite rose ou gris, aux douces courbes hellénisantes, un naos (petite chapelle) gravé d'un calendrier égyptien, datant de Nectanebo, dernier pharaon avant l'arrivée des Macédoniens. Et surtout une merveilleuse Arsinoë, égyptisante par sa posture, pied gauche en avant, bras le long du corps, mais dont le « vêtement mouillé » moule sensuellement les formes comme sur les « korê » grecques. Des croix chrétiennes rappellent aussi la présence d'un monastère byzantin, celui de Metanoia.

    Herakleion ensuite. La Thônis des Égyptiens, créée en 800 avant J.-C., passage obligé des Grecs qui - déjà - commerçaient avec l'Égypte, était considérée comme perdue. « Nos découvertes, dit Franck Goddio, notamment celle du grand temple d'Amon et de son mobilier liturgique, des statues monumentales d'une reine ptolémaïque en Isis, d'un roi et d'un dieu Hâpy (de la crue du Nil), de la stèle de Nectanebo, ont permis de répondre à la question de Strabon, en 27 avant * J.-C., qui se demandait s'il existait un rapport entre Herakleion et Thônis. Oui, c'est bien la même ville. »

    Reste Alexandrie, la prestigieuse, l'énigmatique, la polémique Alexandrie, où Jean-Yves Empereur, de l'Ifao (Institut français d'archéologie orientale) aujourd'hui réconcilié avec Franck Goddio - cherche toujours son phare, tandis que l'IEASM travaille dans le port. « Curieusement, le plan de la ville n'était pas orthonormé, comme il était de mise chez les Grecs, mais rayonnant. » La fouille du port a livré de complexes aménagements maritimes, mais l'exposition a choisi de montrer surtout des témoignages émouvants : d'énormes blocs de pierre, fûts de colonnes et stèles gravées, rappelant les massacres dont Caracalla s'est rendu coupable pour mettre au pas cette ville frondeuse que ses prédécesseurs, les Antonins, s'étaient ingéniés à ralllier à Rome.

    Par le Figaro


    Pour aller plus loin, Tresors engloutis d'Egypte

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