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Soupçon de bavure militaire à Boumerdes : pourquoi les familles des victimes accusent les services de sécurité

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  • Soupçon de bavure militaire à Boumerdes : pourquoi les familles des victimes accusent les services de sécurité

    Soupçon de bavure militaire à Boumerdes : pourquoi les familles des victimes accusent les services de sécurité
    TSA - 09:13 samedi 29 août 2015 | Par Imene Brahimi | Actualité

    Une semaine après le drame, Lemghassel, un lieu-dit situé la route entre Attouche (Tizi Ouzou), et Taourga (Boumerdes), porte encore les traces d’une fusillade d’une rare violence qui a coûté la vie à deux jeunes de la région.

    Quelques pièces calcinées et des morceaux de plomb fondu sont toujours visibles au milieu des cendres. Dans la Citroën C4 carbonisée sur les lieux, deux cadavres déchiquetés avaient été retrouvés. Il s’agit de B. Arezki, 35 ans et H. Sofiane, 30 ans.


    Fusillade

    Le reste de ce véhicule, qui a été acheminé durant la même nuit au parc communal de Makouda, témoigne qu’il a été l’objet d’une attaque à l’arme automatique d’une rare violence. Cinquante-huit impacts de balles ont été recensés uniquement sur l’arrière du véhicule. Les portes latérales, ainsi que tout l’avant de la voiture sont également criblés de balles. D’autres impacts, plus importants et que l’on attribue à des grenades sont également nombreux sur la carcasse. « Le lendemain du drame, des restes des pieds des victimes ont été retrouvés à l’intérieur », raconte un proche d’une des victimes.

    Depuis cette découverte macabre, la famille et les habitants de la région ne cessent de dénoncer, à travers la fermeture de la Route nationale n° 12, reliant Béjaïa à Alger, via Tizi Ouzou, « une bavure des services de sécurité ». Pour eux, « il y a des indices qui ne font que corroborer cette hypothèse ».

    Younes, le rescapé

    Pour les habitants il y a, en premier lieu, le témoignage d’un rescapé qui a élucidé une partie du mystère de cette tuerie sauvage. Younes B. était en compagnie des deux victimes. Il a échappé miraculeusement à la mort. Dans son récit, Younes explique qu’au retour de Drâa Ben Khedda, en fin de journée, les trois amis effectuent un détour par Attouche où Sofiane compte de nombreux proches et amis, puis empruntent la route de Lemghassel qui conduit vers Taourga, à 13 kilomètres. Arrivés à Lemghassel, à la sortie d’Attouche, les trois amis conviennent d’une petite pause avant de poursuivre le chemin, selon Younes.


    Subitement, trois véhicules surgissent encerclent leur Citroën C4. Des hommes en civils, armés commencent à tirer des rafales. Arezki et Sofiane tentent de forcer le passage avec le véhicule alors que Younes se jette dans la dense végétation qui couvre le contrebas de la route où il est resté immobile jusqu’à l’aube. Il a tout entendu. Les tirs nourris, des explosions, probablement des grenades, et des communications téléphoniques pour les besoins de remorquage du véhicule des victimes aux environs de 1 h 30.

    Devant les gendarmes, le rescapé a déclaré qu’il ignorait l’identité des agresseurs, en précisant que les faits ont eu lieu entre 22 h 30 et 1 h 30. Curieusement, l’endroit où a eu lieu cette tuerie a été rapidement nettoyé et le véhicule transporté au parc communal. Les corps des deux jeunes ont été acheminés par la protection civile à la morgue du CHU de Tizi Ouzou.

    Indices troublants

    Ce qui conduit les proches des victimes à s’interroger. ‘Personne n’ignore combien de temps prennent les services de sécurité pour se rendre sur les lieux lorsqu’il s’agit d’une attaque terroriste. Cette fois, l’intervention a été rapide. Juste après l’arrêt des tirs, soit aux environs de minuit, des automobilistes de passage par cette route, et d’ailleurs prêts à témoigner, ont été confrontés aux militaires qui leur faisaient signe de faire demi-tour », raconte l’oncle d’une des victimes.

    Il y a encore ce que B. H., le père de l’une des victimes, qualifie de « dérobades » des gendarmes. « On a été jusqu’à qualifier mon fils de terroriste avant de changer de langage », a-t-il expliqué. « Ensuite j’ai demandé qu’on ramène le conducteur du camion de dépannage et le chef de parc de la commune pour savoir à qui ils ont eu à faire, mais les gendarmes ont fait mine de n’avoir rien entendu », a-t-il ajouté. Devant le procureur, B. H. n’a pas hésité à accuser l’État d’être responsable de cet acte.

    Malgré les protestations de la population qui ont fermé jeudi à la RN12 pour réclamer la vérité, les autorités gardent le silence. Ni le ministère de l’Intérieur, ni celui de la Défense nationale n’ont réagi.
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    Soit un réglement de compte ou bien un coup foireux pour soulever la région de kabylie

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    • #3
      Soit un réglement de compte ou bien un coup foireux pour soulever la région de kabylie
      Bavure militaire en civil... Un coup foireux de qui????
      Othmane BENZAGHOU

      Commentaire


      • #4
        Mort de deux jeunes mitraillés calcinés dans leur véhicule à Makouda

        Younès B., le rescapé du drame, témoigne !

        Liberté - Par Samir Leslous
        le 29-08-2015 10:00

        Notre reporter est allé à la rencontre du rescapé du drame de Makouda.
        Il en est revenu avec ce témoignage poignant.

        Sofiane H.,., Arezki B. et Younès B. étaient trois copains. Ils scrutent les étoiles en cette funeste nuit du 21 au 22 août, au lieudit Lemghassel, près de Makouda. Les deux premiers ont péri, mitraillés et leurs corps ont été brûlés dans la voiture au bord de laquelle ils se trouvaient. Le troisième, Younès, en a réchappé miraculeusement. Et c’est un jeune, encore sous le choc, qui évoque, douloureusement, les circonstances du drame. Nous l’avons rencontré jeudi à Taouarga même, une localité plongée dans le deuil et rongée par la colère. “Il devait être 23h. Nous étions stationnés au bord de la route près d’un olivier au lieudit Lemghassel, sur la route reliant Attouche à Taourga, lorsque trois véhicules sont arrivés : une Citroën blanche, un fourgon Renault Trafic nouveau modèle et une Toyota double cabine de couleur verte que nous avions auparavant dépassée sur la route de Mahdouda, à quelques kilomètres du lieu du drame. La Citroën nous a dépassés pour se mettre carrément en travers de la route. Les deux autres véhicules se sont arrêtés derrière le nôtre”, raconte Younès qui, retenant difficilement son émotion, ajoute que “les occupants de ces véhicules sont descendus, armes à la main. Ils étaient en civil. Ils tirent d’abord des rafales en l’air, avant de viser notre véhicule”.

        Le déluge de feu
        Younès, qui a dû faire le récit du drame plus d’une fois, tressaille en relatant encore les détail de cette nuit d’enfer où il a vu la mort passer près de lui et emporter ses deux meilleurs amis. “Sofiane était à l’avant de sa voiture Citroën C4, sur le siège passager. Ce jour-là, il a confié le volant à Arezki qui, au moment où les trois voitures sont arrivées sur nous, était, comme moi, hors du véhicule. À peine les premières rafales entendues, Arezki s’engouffre promptement au volant et démarre mais ne peut aller loin. Instinctivement, par réflexe de survie, j’ai sauté en contrebas de la route. J’ai atterri dans un buisson, puis dégringolé jusqu’au fond du ravin”. De sa cachette, rongé par la peur, Younès dit continuer à entendre le bruit des rafales pendant plusieurs minutes. Il avoue que la peur s’est emparée de lui lorsque deux types se sont mis à le rechercher. “Je me suis blotti, avant d’entendre ce bruit amplifié par la nuit depuis ma cachette.”
        Le jeune homme de 28 ans avoue que les minutes lui ont semblé interminables. “J’ai cru entendre une personne s’exprimant en kabyle… Non, je l’ai bien entendue qui disait : ‘Oulach-it ! Yerwel !’ (il n’est plus là, il s’est enfui). J’ai entendu trois fortes explosions. Puis, c’est le silence.” Younès dit ne pas savoir exactement combien de temps il est resté caché. Tout ce dont il se souvient, c’est que la voix d’une personne qui parlait au téléphone et qui demandait l’envoi d’un camion de dépannage, lui est parvenue. “Je me pensais qu’ils avaient pris le véhicule, mais j’étais loin d’imaginer qu’ils avaient atrocement tué mes amis”, raconte-t-il. Younès ne quitte sa cachette qu’aux aurores, vers 4h. Il se dirige, tel un somnambule, vers Attouche, avant de pousser jusqu’au chef-lieu de daïra de Makouda.

        Chez les gendarmes
        Younès, toujours transi de peur, se dirige directement vers la brigade de la Gendarmerie nationale. Là, commence une autre épreuve pour le jeune homme qui ignore encore tout du sort de ses deux amis. Il passera une journée dans l’enceinte de la brigade, à faire le récit de sa mésaventure et répondre aux questions des gendarmes. “Lorsque j’ai raconté ce que j’ai vu et entendu, le gendarme, qui était en face de moi, m’a demandé si je soupçonnais un attentat terroriste. J’ai répondu que je n’en savais rien”, témoigne-t-il, avant de relater l’interminable interrogatoire auquel il était soumis.
        Le gendarme l’a interrogé sur le lieu de sa cachette mais aussi pourquoi il ne s’était pas manifesté, une heure après, alors que les gendarmes étaient arrivés sur place. “Je ne pouvais pas savoir qu’il s’agissait de gendarmes, leur ai-je dit”, nous apprend Younès qui devine que le pire est arrivé à ses amis lorsque le père de Sofiane B., venu se renseigner sur le sort de son fils, pénètre dans la brigade. En apprenant la vérité, le père s’évanouit. Younès témoigne qu’à son réveil, il a harcelé de questions le gendarme resté impassible : “Qui a demandé de faire venir un camion dépannage ? Qui a fait venir la Protection civile ? Qui a ouvert le parc communal de Tala Bouzrou à 3h pour déposer le véhicule calciné ? Ramenez le chef de parc, utilisez vos moyens technologiques…”. Le père, que le chagriné accable, apporte aussi son témoignage. “À la morgue j’ai appris qu’on les avait ramenés dans des sacs noirs.”

        Une méprise ?
        Comment un tel drame a-t-il pu survenir ? S’agit-il d’une bévue ? Seule une vraie enquête le déterminera. Younès soutient que les gendarmes lui ont expliqué qu’il s’agissait d’une erreur. “Mercredi, j’ai été convoqué à brigade de la gendarmerie. J’ai été emmené dans une clinique pour un contrôle et en cours de route un gendarme m’a dit qu’il s’agissait d’une bévue.” Les auteurs de la “bévue” rechercheraient un véhicule suspect de même marque Citroën C4 mais de couleur noire et portant une plaque d’immatriculation (35-2006.) Le père de Sofiane dit être convaincu qu’il s’agit de cela. Il exige néanmoins que toute la lumière soit faite. “Au procureur de la République près le tribunal de Tigzirt qui insistait, j’ai dit que j’étais convaincu qu’il s’agit d’une bévue des services de sécurité”, confie le père éploré.
        Othmane BENZAGHOU

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        • #5
          Soupçon de bavure à Boumerdes : le RCD condamne « un lâche assassinat »
          TSA - 21:08 samedi 29 août 2015 | Par Imene Brahimi | Actualité
          tizi incendie tsa algérie©TSA L'ENDROIT OÙ LE VÉHICULE A ÉTÉ INCENDIÉ
          Le RCD a dénoncé ce samedi 29 août le silence et l’indifférence des autorités face à la mort de deux jeunes dans des circonstances troublantes il y a une semaine à Taourga près de Boumerdes. Le bureau du parti à Boumerdes « condamne ce lâche assassinat et dénonce l’attitude des autorités officielles qui se murent dans une indifférence provocatrice ».

          « Les deux jeunes ont été assassinés dans des conditions obscures. Leur ami commun Younes, miraculeusement sorti vivant du mitraillage en règle de leur véhicule témoigne de l’acharnement des assaillants qui avaient pour seul objectif leur élimination physique et le maquillage de leur crime », lit-on dans le communiqué du RCD. Le parti rappelle que la population de Taourga a appelé jeudi dernier à une grève générale, qui a paralysé toute la ville, et a procédé à la fermeture de la RN12 pendant toute la journée pour exiger toute la vérité sur les circonstances de la mort de ces deux jeunes.


          Tout en exprimant son soutien et sa solidarité avec les familles des victimes, le RCD s’étonne du fait que « la colère légitime des populations de toute la région ne semble pas interpeller les autorités pour faire la lumière sur ce nouveau drame. Le convoi meurtrier constitué de trois véhicules lourdement armés est toujours introuvable même après le témoignage de Younes. Ni ratissage ni dispositif spécial ne sont visibles pour traquer les criminels ».
          Le RCD nous parle de criminels et de ratissage!!! Que c'est étonnant ....
          Othmane BENZAGHOU

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          • #6
            c'est une (n)ième bavure militaire dans la région qu'ils ont peur d'assumer de peur de provoquer la colère de la population déjà assez remonté contre eux et leur méfaits
            "Win yeččan tayazit' n Iflissen, iheggi-d tin-is"

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            • #7
              Je ne pense pas que ce soit une bévue des services de sécurité. Les gens qui ont froidement assassiné ces deux jeune savaient exactement ce qu'ils faisaient et avaient un but bien précis.

              Quand les luttes au sommet s'enlisent, entre le clan présidentiel et le DRS on provoque la kabylie qui part souvent au quart de tour.

              On ne saura malheureusement jamais qui a tué ces deux jeunes et tant que la lutte au sommet sera en cours, d'autres 'bavures' de la sorte auront lieu prochainement.
              Jeûner c'est bien. Manger c'est mieux.

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