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Combien de Stoddard sacrifiés à l'Ecole ? par Moncef Wafi

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  • Combien de Stoddard sacrifiés à l'Ecole ? par Moncef Wafi

    Combien de Stoddard sacrifiés à l'Ecole ?


    par Moncef Wafi


    Histoire lue sur Facebook, comme quoi il n'y a pas que des conneries incommensurables et des exhibitionnistes de la vie privée sur ce réseau social : A la rentrée scolaire, la maîtresse se présenta devant sa classe de 5ème et déclara son amour pour ses élèves. Son soliloque exclut pourtant un des potaches assis au premier rang et dénommé Teddy. Mme Thomson a déjà eu affaire à l'enfant, l'année précédente, remarquant qu'il était renfrogné, ne jouait pas avec le reste de ses camarades, que ses vêtements étaient toujours crades et qu'il avait tout le temps besoin d'un bain. Excédée par son comportement, elle était arrivée au point de prendre un malin plaisir à corriger ses copies avec un stylo rouge à large bande d'écriture, à porter la lettre x en gras, et à écrire, pour finir, la mention : «a échoué», en haut de la feuille.

    Teddy était un cancre comme il en existe des pelles dans l'Ecole algérienne et partout dans le monde. On demanda à Mme Thomson de revoir les livrets scolaires précédents de chaque élève. Alors qu'elle était en train d'étudier celui de Teddy, elle fut surprise par les mentions portées de ses anciens enseignants. Son maître, en première année primaire, avait décrit Teddy comme un enfant intelligent, doué d'un caractère enjoué, accomplissant son travail avec soin et de façon méthodique. Il est aussi pétri de qualités, avait-il mentionné. En deuxième année, son instituteur avait écrit : «Teddy est un élève studieux, aimé par ses camarades de classe, mais il est troublé et inquiet pour sa mère, gravement malade, rendant la vie pénible, dure et fatigante à la maison.». Quant à son maître de troisième année, il avait écrit : «Le décès de sa mère l'a profondément affligé. Il a essayé de faire de son mieux et tenté le maximum d'efforts, mais son père est défaillant et la vie au logis risque de lui être préjudiciable si des mesures ne sont pas prises.». En quatrième année, son maître avait écrit que «Teddy est un élève renfermé sur lui-même, il ne manifeste pas trop d'intérêt aux études, n'a pas beaucoup d'amis et parfois dort pendant le cours».

    A la lecture de son passé scolaire, Mme Thomson prit conscience du problème. Elle eut honte de son comportement. Son trouble atteint son paroxysme lorsque, à son anniversaire, ses élèves lui offrirent des cadeaux. Tous les paquets étaient admirablement empaquetés sauf celui de Teddy qui lui offrit son cadeau emballé dans du papier d'épicerie. Certains élèves, des fayots probablement, éclatèrent de rire lorsqu'elle retira du paquet un collier incomplet, composé de faux diamants et un flacon de parfum aux trois quarts vide. Mais les rires cessèrent subitement lorsqu'elle exprima sa grande admiration devant la beauté de ce collier qu'elle mit autour de son cou. Elle étala ensuite quelques gouttes de parfum sur son poignet. Ce jour-là, Teddy ne rentra pas tout de suite à la maison après les cours. Il attendit un peu pour rencontrer Mme Thomson et lui avoua qu'elle sentait, aujourd'hui, comme sa mère.

    Se retrouvant seule, l'enseignante éclata en sanglots. Elle pleura pendant une heure, au moins, parce que Teddy lui a offert le flacon de parfum que sa mère utilisait et a retrouvé chez elle les effluves lui rappelant sa défunte mère. Depuis ce jour-là, elle accorda à Teddy une attention particulière. Lorsqu'elle le prit en charge, son esprit commença à retrouver toute sa plénitude. A la fin de l'année, il était parmi les meilleurs. Une année passa. Mme Thomson trouva un jour devant sa porte un billet de l'élève Teddy, dans lequel il lui disait : « Vous êtes la meilleure institutrice rencontrée dans ma vie ». Les années passèrent et Mme Thomson de recevoir des nouvelles de Teddy lui disant à chaque fois qu'elle restait toujours la meilleure enseignante rencontrée dans sa vie. Le récit ne s'arrête pas là. Elle reçut de lui une autre missive, un certain printemps, dans laquelle il disait «qu'il avait fait la connaissance d'une jeune fille qu'il avait l'intention d'épouser et lui demande de venir prendre la place de sa mère lors de la cérémonie de mariage».

    Mme Thomson se présenta au rendez-vous parée du même collier qu'il lui avait offert lors de son anniversaire, et qui était toujours amputé de plusieurs pierres, utilisant le même parfum qui lui a rappelé sa mère. Ils tombèrent l'un dans les bras de l'autre un bon moment. Puis, Teddy murmura à l'oreille de Mme Thomson : «Je vous remercie de m'avoir fait confiance, je vous remercie infiniment d'avoir fait en sorte que je me sente important et qu'il était possible que je fasse preuve d'excellence.». Mme Thomson lui répondit, les yeux en larmes : «Tu te trompes, c'est toi qui m'a appris à être une maîtresse créative et différente : je ne savais pas enseigner avant de te rencontrer.». Vous savez qui est Teddy aujourd'hui ? Teddy Stoddard est un éminent docteur, à la tête d'un service appelé «Centre Stoddard» spécialisé dans le traitement du cancer aux Etats-Unis d'Amérique.

    Même si cette histoire n'est pas authentifiée, est dédiée à qui de droit, loin des enseignants médiocres qui ont fait des cours particuliers, une école parallèle. Loin des syndicalistes qui prennent les élèves en otage. Loin des responsables qui scolarisent leurs enfants à l'étranger, regardant l'école algérienne brûler. A méditer et bonne rentrée scolaire à tous !


    Le Quotidien d'Oran
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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