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Casablanca : Des MRE interdites d’accès à un bar-restaurant à cause du voile

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  • Casablanca : Des MRE interdites d’accès à un bar-restaurant à cause du voile

    Casablanca : Des MRE interdites d’accès à un bar-restaurant à cause du voile

    Après les Subsahariens interdits d’accès à un café tangérois début août, des femmes MRE se sont vues interdire l’accès à un bar-restaurant casablancais parce que l’une d’elles était voilée. Les jeunes femmes se rendaient dans l’établissement pour rencontrer un autre MRE hébergé par le même établissement hôtelier. Elles dénoncent une discrimination et la loi leur donne raison.

    Sanaa* et ses trois amies n’en reviennent toujours pas. Jeudi soir, ces MRE de France, Belgique et Espagne en vacances au Maroc se sont vues interdire l’accès au Skybar de Casablanca. « Nous partagions un repas au Hyatt lorsqu’un ami hébergé à la Villa Blanca m’a appelée disant qu’il était au bar de l’hôtel. Nous l’avons rejoint pensant que c’était comme au Hyatt », raconte à ******** Sanaa.
    « Non au voile, les clients vont se sentir mal »
    Mais arrivées à la Villa Blanca, les quatre femmes se rendront compte qu'ici, c'est différent. « Quand nous sommes arrivées, nous sommes d’abord allées à l’entrée de l’hôtel, mais on nous a reconduit vers le bar-restaurant [le Skybar, ndlr]. L’homme de l’accueil nous a prévenues que nous n’y aurions pas accès. Mais, nous n’y avons pas fait attention, parce que nous ne comprenions pas pourquoi il nous disait cela », explique notre interlocutrice.
    Une fois à l’entrée du Skybar, les quatre femmes seront bien surprises. « Le gars nous a d’abord dit qu’on ne pouvait pas entrer parce qu’on n’a pas réservé. Je lui ai expliqué qu’on est attendu par un ami actuellement logé à la Villa Blanca. Ce dernier nous a d’ailleurs rejoints à l’entrée. C’est alors que le vigile nous dit qu’on ne peut pas entrer à cause de l’une de nous qui est voilée », raconte la MRE.
    Stupéfaites, elles demandent des explications. « Je lui ai demandé s'ils ont peur du terrorisme. Et lui de répondre : ‘‘Les clients vont se sentir mal. Le fait d’avoir une personne d’apparence pieuse alors qu’ils boivent de l’alcool pourrait les déranger’’ », rapporte Sanaa. Craignant que l’établissement présente une ambiance indécente, la jeune femme voilée, résidente en Espagne, a préféré se résigner. « Les filles sont finalement allées dans un autre café et moi je suis entrée au Skybar pour voir ça de plus prés », confie Sanaa. « Mais, il n’y avait rien de plus normal. C’est comme tous les bars d’hôtel, à la seule différence qu’il y a de la musique avec un volume un peu élevé. J’ai pris un Coca et j’ai vu d’autres personnes consommer des boissons non alcoolisées », ajoute-t-elle.

    Discrimination

    « Pour nous, c’est de la pure discrimination et c’est hyper négatif pour le Maroc », estime Sanaa. « Si c’est pour le foulard, je ne comprends pas, poursuit la jeune femme. Si ça avait été un coin chaud où les gens se baladent à moitié nus, ok ! Mais nous vivons en Europe, nous avons toutes l’habitude de voir les gens boire de l’alcool ».
    Joint pas nos soins, le Skybar reconnait fermer l’accès à ses locaux aux femmes voilées. « Mais c’est seulement pour le Sky, le Relais [le restaurant français de l'hôtel, ndlr] et le Blanca, il n’y a pas cette interdiction », précise M. Zak, le responsable accueil du bar-restaurant. Pourquoi cette différence ? « Parce que le Sky vend de l’alcool », coupe-t-il court.
    Mais que dit la loi ? L’article 28 de l’arrêté du directeur général du cabinet royal n° 3-177-66 du 17 juillet 1967 réglementant le commerce des boissons alcooliques ou alcoolisées stipule en effet qu' « il est interdit à tout exploitant d'un établissement soumis à licence de vendre ou d'offrir gratuitement des boissons alcooliques ou alcoolisées à des marocains musulmans ».
    « C’est la vente qui est interdite et non pas l’accès à un établissement. Si celui-ci sert autre chose que les boissons alcooliques et alcoolisées [c’est le cas du Skybar, ndlr], la loi ne lui permet pas d’interdire l’accès de ses locaux à une catégorie de personnes », tranche Me Abd El Atif Hatmi, avocat au barreau de Casablanca. Il souligne au passage qu’une telle attitude est considérée comme de la discrimination, en référence au Code Pénal marocain.

    Qui est musulman ?

    L’article 431-1 du Code Pénal définit en effet la discrimination comme « toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de l'origine nationale ou sociale, de la couleur,…ou une religion déterminée ». Et selon l’article 431-2, « subordonner la fourniture d'un bien ou d'un service ou l'offre d'un emploi à une condition fondée sur l'un des éléments visés à l'article 431-1 » est passible d’une peine d’emprisonnement d’un mois à deux ans et d’une amende de 1 200 à 50 000 dirhams. « Dans la mesure où ces jeunes ne consomment pas d’alcool et que l’établissement propose aussi des boissons non alcoolisées, elle peuvent faire valoir ces textes de loi », affirme l’avocat.
    Face à ces textes, le responsable de l’accueil du Skybar n’a presque pas de mots. « Ça fait des années que le Sky existe et le voile a toujours été interdit. Je ne sais pas… Ce sont les règles … », dit-il. A la lumière de la loi sur la vente des boissons alcooliques ou alcoolisées aux musulmans soulève des questions essentielles: Qui est musulman ? Est-ce uniquement la femme portant un hijab ?
    Cette histoire rappelle un peu celle des ingénieurs subsahariens interdits d'accès à un café tangérois début août pour laquelle le GADEM avait également dénoncé une discrimination.
    Arrivée à la fin de leur séjour en tout cas, Sanaa et ses amies retournent dans leurs pays d'accueil avec un souvenir amer de cette mésaventure. Elles n'ont pour l'instant pas souhaité porter plainte.

    *Le prénom a été changé pour préserver l’anonymat de la concernée.

    ********

  • #2
    pardon mais, que signifie le terme MRE?
    La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

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    • #3
      Marocain résidant à l'étranger

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      • #4
        le problème ce situe au niveau du faite qu'elle soit une "MRE " ??

        ps : c'est quoi cette façon de désigner les citoyens ?? ça un peut comme si elle avaient un peut plus de droit que les non "MRE"....
        tu tombe je tombe car mane e mane
        après avoir rien fait ...on a souvent le sentiment d'avoir faillie faire ....un sentiment consolateur

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        • #5
          : ‘‘Les clients vont se sentir mal. Le fait d’avoir une personne d’apparence pieuse alors qu’ils boivent de l’alcool pourrait les déranger’’ »,

          C'est comme aller à un congrès du pjd en mini jupe ,rien ne l'interdit mais le bon sens lui le déconseille

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