Le géant italien de l’énergie ENI a annoncé le 30 août la découverte au large de l’Egypte du plus grand gisement de gaz en Méditerranée. Une découverte qui devrait permettre de contourner les réseaux d’approvisionnement traditionnels, entravés par des guerres civiles.
Présent en Egypte depuis 1954, le géant italien de l’énergie ENI a annoncé dimanche 30 août une découverte majeure : celle du plus grand gisement de gaz naturel de Méditerranée, estimé à “850 milliards de mètres cubes sur à peine 100 kilomètres carrés”, relate La Stampa.
C’est une petite révolution, dont la portée est autant économique que stratégique, explique le journal italien. Avec cette découverte, “la mer Méditerranée n’est plus uniquement le théâtre de tragédies de l’immigration et de sanglants actes de terrorisme, mais aussi le lieu d’opportunités de développement collectif”.
Indépendance et sécurité pour l’Egypte
En premier lieu, c’est une piste de développement pour l’Egypte d’Abdelfattah Al-Sissi, lequel fonde “la reconstruction de l’Egypte et la survie à l’étau djihadiste sur un mélange de nationalisme et de croissance du bien-être collectif, tel qu’il a été mis en scène avec l’inauguration du doublement du canal de Suez” le 6 août dernier.
Samedi 29, le patron de l’ENI, Claudio Descalzi, s’est d’ailleurs rendu en personne au Caire pour présenter au président Sissi cette découverte et, partant, “la possibilité de s’émanciper dans les décennies à venir d’une dépendance énergétique tellement contraignante qu’elle l’a obligé, à peine soixante-douze heures plus tôt , à signer à Moscou un accord difficile avec les Russes de Rosneft sur la fourniture de gaz liquide”. Désormais, le gouvernement égyptien vise l’indépendance énergétique dans un délai de cinq ans, rapporte le journal égyptien Al-Ahram.
Une nouvelle Méditerranée de l’énergie
Mais c’est naturellement aussi pour l’Italie que la nouvelle est réjouissante, reprend La Stampa, elle dont “l’approvisionnement énergétique dépend des apports de la Russie et de l’Afrique du Nord, qui sont entravés par les guerres civiles en Ukraine et en Libye”. Ses intérêts capitaux dans l’ancienne colonie libyenne apparaissent d’autant plus menacés depuis l’enlèvement à la mi-juillet de quatre techniciens de l’ENI.
Face à cette insécurité, et puisque l’exploitation des nouveaux gisements, sur la base d’accords préalables avec Le Caire, revient entièrement à l’ENI,“la découverte égyptienne incarne une alternative valide. Une sorte de ‘seconde Libye’”.
Les perspectives vont en outre au-delà de l’Egypte et de l’Italie, explique le quotidien de Turin, qui y ajoute les ressources de Chypre et l’intérêt d’Edison – autre entreprise énergétique italienne détenue par EDF – pour deux gisements israéliens. Israël, dont le Premier ministre a d’ailleurs tout intérêt à ce que l’Egypte exploite ses ressources gazières, car il milite pour la libéralisation du secteur gazier. Le développement d’une production concurrente sur le marché européen, jordanien et nord-africain, fournit à Benyamin Nétanyahou un argument de taille dans ce combat.
En somme, conclut La Stampa, cette convergence d’intérêts est peut-être “la genèse d’un […] pôle énergétique alternatif aux colosses de Moscou et du Golfe”
le courrier international
Présent en Egypte depuis 1954, le géant italien de l’énergie ENI a annoncé dimanche 30 août une découverte majeure : celle du plus grand gisement de gaz naturel de Méditerranée, estimé à “850 milliards de mètres cubes sur à peine 100 kilomètres carrés”, relate La Stampa.
C’est une petite révolution, dont la portée est autant économique que stratégique, explique le journal italien. Avec cette découverte, “la mer Méditerranée n’est plus uniquement le théâtre de tragédies de l’immigration et de sanglants actes de terrorisme, mais aussi le lieu d’opportunités de développement collectif”.
Indépendance et sécurité pour l’Egypte
En premier lieu, c’est une piste de développement pour l’Egypte d’Abdelfattah Al-Sissi, lequel fonde “la reconstruction de l’Egypte et la survie à l’étau djihadiste sur un mélange de nationalisme et de croissance du bien-être collectif, tel qu’il a été mis en scène avec l’inauguration du doublement du canal de Suez” le 6 août dernier.
Samedi 29, le patron de l’ENI, Claudio Descalzi, s’est d’ailleurs rendu en personne au Caire pour présenter au président Sissi cette découverte et, partant, “la possibilité de s’émanciper dans les décennies à venir d’une dépendance énergétique tellement contraignante qu’elle l’a obligé, à peine soixante-douze heures plus tôt , à signer à Moscou un accord difficile avec les Russes de Rosneft sur la fourniture de gaz liquide”. Désormais, le gouvernement égyptien vise l’indépendance énergétique dans un délai de cinq ans, rapporte le journal égyptien Al-Ahram.
Une nouvelle Méditerranée de l’énergie
Mais c’est naturellement aussi pour l’Italie que la nouvelle est réjouissante, reprend La Stampa, elle dont “l’approvisionnement énergétique dépend des apports de la Russie et de l’Afrique du Nord, qui sont entravés par les guerres civiles en Ukraine et en Libye”. Ses intérêts capitaux dans l’ancienne colonie libyenne apparaissent d’autant plus menacés depuis l’enlèvement à la mi-juillet de quatre techniciens de l’ENI.
Face à cette insécurité, et puisque l’exploitation des nouveaux gisements, sur la base d’accords préalables avec Le Caire, revient entièrement à l’ENI,“la découverte égyptienne incarne une alternative valide. Une sorte de ‘seconde Libye’”.
Les perspectives vont en outre au-delà de l’Egypte et de l’Italie, explique le quotidien de Turin, qui y ajoute les ressources de Chypre et l’intérêt d’Edison – autre entreprise énergétique italienne détenue par EDF – pour deux gisements israéliens. Israël, dont le Premier ministre a d’ailleurs tout intérêt à ce que l’Egypte exploite ses ressources gazières, car il milite pour la libéralisation du secteur gazier. Le développement d’une production concurrente sur le marché européen, jordanien et nord-africain, fournit à Benyamin Nétanyahou un argument de taille dans ce combat.
En somme, conclut La Stampa, cette convergence d’intérêts est peut-être “la genèse d’un […] pôle énergétique alternatif aux colosses de Moscou et du Golfe”
le courrier international
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