Depuis la semaine dernière, un gigantesque mouvement de protestation agite la région occidentale du Gujarat dans l'ouest de l'Inde. La communauté de la caste des Patels (ou Patidars), une des plus influentes de l'Etat, manifeste pour obtenir des quotas dans l'éducation supérieure et la fonction publique. Le leader de ce mouvement, un jeune homme de 22 ans tout juste sorti d'école de commerce, s'est rendu à New Delhi dimanche et tente de donner une ampleur nationale à la cause.
Cela fait à peu près deux mois que des rassemblements sont organisés au Gujarat pour mobiliser la communauté Patel. Ils ont culminé mardi dernier lors d'un grand meeting à Ahmedabad, auquel ont assisté des centaines de milliers de personnes, avant qu'il ne dégénère dans la violence. Cette caste estime aujourd'hui être lésée par la discrimination positive, appliquée en Inde pour les classes dites « défavorisées ». Ce système de quotas a été mis en place pour redresser les inégalités de castes, qui perdurent encore aujourd'hui en Inde. De nombreuses castes font des démarches pour accéder à ces quotas, qui ont été élargis à plusieurs communautés dans les années 90.
Ce qui est étonnant dans ce cas, c'est que les Patels sont majoritairement prospères. Ce sont souvent des propriétaires terriens et ils contrôlent notamment la lucrative industrie du diamant au Gujarat. Mais le récent ralentissement de cette industrie, qui touche les PME, dans lesquelles de nombreux Patels ont investis, fait qu'ils se tournent désormais vers d'autres emplois, dans des secteurs où les quotas sont appliqués.
Hardik Patel, le jeune leader du mouvement
Ce mouvement prend de plus en plus d'ampleur et fait émerger des personnalités. C'est le cas de Hardik Patel. Encore inconnu il y a deux mois, il semble attiré par l'action politique depuis plusieurs années malgré son jeune âge. Le jeune garçon de 22 ans cite comme modèle, plusieurs leaders nationalistes, appartenant à la droite hindouiste, mais se dit affilié à aucun parti politique. Il a d'ailleurs refusé de s'entretenir avec des représentants du gouvernement lors de son passage à Delhi.
Charismatique, il est rapidement devenu un héros pour sa communauté. Il aurait décidé de se lancer dans ce combat après que sa sœur et plusieurs de ses amis se sont vus refuser l'accès à l'université à cause de la discrimination positive. Il a déclaré à la presse à Delhi dimanche qu'il cherchait à s'allier à d'autres communautés ayant les mêmes revendications, afin de créer un mouvement national. Il est soupçonné de mener ce combat plus dans le but d'abolir le système de quotas que pour réellement y intégrer sa caste.
Contrariant pour Modi
Hardik Patel bénéficie d'un soutien impressionnant et n'a pas peur d'affronter le gouvernement du Gujarat, ni d'ailleurs celui de Narendra Modi. Il le défie d'ailleurs ouvertement, affirmant utiliser ses propres armes contre lui, notamment la mobilisation des réseaux sociaux, dont le Premier ministre est friand pour sa communication.
Les Patels, qui représentant 15% de la population du Gujarat, ont été les plus fidèles soutiens à Modi depuis 2001. Ils menacent à présent de voter contre le BJP, son parti, s'il n'accède pas à leurs revendications. Une défaite électorale qui serait -au moins symboliquement- catastrophique pour Modi, qui a bâti sa carrière sur le Gujarat. Enfin, certains voient dans cette agitation la preuve que la situation économique de l'Etat n'est pas aussi rose que le Premier ministre a voulu le faire croire ces dernières années.
RFI
Cela fait à peu près deux mois que des rassemblements sont organisés au Gujarat pour mobiliser la communauté Patel. Ils ont culminé mardi dernier lors d'un grand meeting à Ahmedabad, auquel ont assisté des centaines de milliers de personnes, avant qu'il ne dégénère dans la violence. Cette caste estime aujourd'hui être lésée par la discrimination positive, appliquée en Inde pour les classes dites « défavorisées ». Ce système de quotas a été mis en place pour redresser les inégalités de castes, qui perdurent encore aujourd'hui en Inde. De nombreuses castes font des démarches pour accéder à ces quotas, qui ont été élargis à plusieurs communautés dans les années 90.
Ce qui est étonnant dans ce cas, c'est que les Patels sont majoritairement prospères. Ce sont souvent des propriétaires terriens et ils contrôlent notamment la lucrative industrie du diamant au Gujarat. Mais le récent ralentissement de cette industrie, qui touche les PME, dans lesquelles de nombreux Patels ont investis, fait qu'ils se tournent désormais vers d'autres emplois, dans des secteurs où les quotas sont appliqués.
Hardik Patel, le jeune leader du mouvement
Ce mouvement prend de plus en plus d'ampleur et fait émerger des personnalités. C'est le cas de Hardik Patel. Encore inconnu il y a deux mois, il semble attiré par l'action politique depuis plusieurs années malgré son jeune âge. Le jeune garçon de 22 ans cite comme modèle, plusieurs leaders nationalistes, appartenant à la droite hindouiste, mais se dit affilié à aucun parti politique. Il a d'ailleurs refusé de s'entretenir avec des représentants du gouvernement lors de son passage à Delhi.
Charismatique, il est rapidement devenu un héros pour sa communauté. Il aurait décidé de se lancer dans ce combat après que sa sœur et plusieurs de ses amis se sont vus refuser l'accès à l'université à cause de la discrimination positive. Il a déclaré à la presse à Delhi dimanche qu'il cherchait à s'allier à d'autres communautés ayant les mêmes revendications, afin de créer un mouvement national. Il est soupçonné de mener ce combat plus dans le but d'abolir le système de quotas que pour réellement y intégrer sa caste.
Contrariant pour Modi
Hardik Patel bénéficie d'un soutien impressionnant et n'a pas peur d'affronter le gouvernement du Gujarat, ni d'ailleurs celui de Narendra Modi. Il le défie d'ailleurs ouvertement, affirmant utiliser ses propres armes contre lui, notamment la mobilisation des réseaux sociaux, dont le Premier ministre est friand pour sa communication.
Les Patels, qui représentant 15% de la population du Gujarat, ont été les plus fidèles soutiens à Modi depuis 2001. Ils menacent à présent de voter contre le BJP, son parti, s'il n'accède pas à leurs revendications. Une défaite électorale qui serait -au moins symboliquement- catastrophique pour Modi, qui a bâti sa carrière sur le Gujarat. Enfin, certains voient dans cette agitation la preuve que la situation économique de l'Etat n'est pas aussi rose que le Premier ministre a voulu le faire croire ces dernières années.
RFI
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