Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Photo d'Aylan : plus forte que les mots, l'image restera. Elle montre notre inhumanité

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Photo d'Aylan : plus forte que les mots, l'image restera. Elle montre notre inhumanité

    L’image du corps du petit Aylan Kurdi, cet enfant de trois ans échoué en Turquie, fait le tour du monde. Le garçonnet, qui fuyait avec ses parents et son frère la ville-frontière de Kobané en Syrie, a été retrouvé sans vie sur une plage. Pourquoi cette photo nous touche-t-elle autant ? Fera-t-elle bouger les consciences ? Virginie Spies, sémiologue, analyse la force de ce cliché.

    Aylan, trois ans, a été retrouvé mort sur une plage turque (AP/SIPA).

    C’est un enfant vêtu comme le vôtre, comme le mien. Il est sur une plage, au bord de la mer. Il est mort. Cette image, c’est celle de Aylan Kurdi un petit Syrien de trois ans qui a quitté son pays avec ses parents et dont l’embarcation a fait naufrage. Cette photo est prise sur une plage de Turquie.

    Tout d’abord relayée sur les réseaux sociaux, l'image a fait le tour du monde avant de faire la une de nombreux médias Européens. Elle est extrêmement forte et elle nous touche pour plusieurs raisons.

    Cet enfant pourrait être le nôtre

    Parce qu’elle nous renvoie à notre humanité, ou plutôt à une forme de déshumanisation. À côté d’Aylan, un policier se tient debout, on le voit de dos. Malgré lui, cet adulte est le symbole d’une Europe immobile et désemparée.

    Sur l’autre image, généralement préférée par les médias car certainement plus acceptable, le policier porte le petit corps qui pourrait être celui d’un enfant endormi. Ici, l’adulte s’occupe de l’enfant.

    Aylan est vêtu comme n’importe quel enfant qui aurait pu ici faire sa rentrée à l’école cette semaine. Il pourrait être notre enfant, notre cousin, notre voisin. Nous connaissons son prénom, ainsi que celui de son frère, Galip, mort également dans le naufrage. La force de l'image, associée au nom de l'enfant traduisent par le symbole ce que les chiffres ne nous disent pas.

    Une image impossible à admettre

    Rejeté par la mer, le petit corps est couché sur le ventre. Il pourrait être celui d’un enfant qui dort, comme dorment les enfants après avoir bien joué sur la plage. Sauf que cette plage est ici son tombeau.

    Nous prenons ce décalage de plein fouet, à tel point que l’on pourrait dire que la photo ne peut pas entrer dans notre système de compréhension. Un enfant ne meurt pas, il ne meurt pas sur une plage, nous ne pouvons tout simplement pas l’admettre.

    Par la viralité mondiale de cette photo sur les réseaux sociaux d’abord, puis par son retentissement médiatique, Aylan est devenu un symbole parce que nous pourrions être son parent et parce qu’il témoigne d’une situation devenue insoutenable.



    La quasi totalité des médias anglais ont fait leur une sur cette image, tout comme une bonne partie des médias européens. Du côté de la presse française, aucun journal n’a publié cette image. Frilosité des médias ou bouclage prévu trop tôt ? Il y a en tout cas comme un ratage à faire la une sur les embouteillages créés par la grogne des agriculteurs…

    Le symbole de la fin de l'innocence

    Cette image n’est pas la première à faire symbole d’une situation historique et inhumaine. On pense par exemple à la photo de Nick Ut, représentant Kim Phuc, la jeune Vietnamienne qui court nue, gravement brûlée par le napalm en 1972.



    La photo de Kim Phuc, nous la connaissons tous et elle porte encore en elle la même force symbolique que celle de la mort d’Aylan : celle de la fin l’innocence, de la fuite et de la violence du monde que nous laissons aux enfants.

    La force de cette photographie, la force de l’image d’Aylan est de symboliser à elle seule l’échec que nous sommes en train de vivre. La mort d’Aylan nous fait sortir des chiffres et statistiques, comme si une seule image médiatique avait le pouvoir de dire la totalité des atrocités qui se déroulent aux portes de l’Europe, et désormais en Europe.

    Bien sûr, ce n’est pas le cas, une image ne peut pas tout dire, mais elle peut, et c’est le cas ici, signifier quelque chose, NOUS signifier quelque chose, témoigner.

    Car l’image d’Aylan porte en elle une valeur testimoniale, elle nous parle de la situation inacceptable dans laquelle nous sommes aujourd’hui, même si elle ne peut pas résumer à elle seule la problématique des réfugiés et qu'elle ne mènera pas à des solutions immédiates.

    Mais sa force est de nous avoir parlé, de faire parler. Et maintenant peut-être, d’agir pour de bon ?

    Dire sa tristesse ne suffit pas

    Les réseaux sociaux sont la courroie de transmission de cette image forte, mais partager, dire sa tristesse ne peut pas suffire. Facebook et Twitter ne peuvent soulager nos consciences. Ils doivent, comme l’a été le message "Je suis Charlie" en janvier dernier, nous permettre de nous rassembler, nous retrouver et penser et dire ensemble la vie que nous voulons.

    À quoi sert d’être humain, à quoi sert une image, si celle-ci ne permet pas de changer les consciences, à se dire qu’il y aura un "après Aylan". Je n’en suis pas certaine, je doute de nous. Faisons ensemble de ce symbole quelque chose de vrai, aussi vrai qu’aujourd’hui, des enfants meurent dans des naufrages.

    Aylan, je voudrais pouvoir te promettre que – et même si je n’aime pas cette expression –, tu n’es pas "mort pour rien". Que grâce à toi, à ta photo tant de fois retransmise, ce monde saura enfin reconnaître la vérité que tu portes : nous sommes des êtres humains et si nous ne sommes pas solidaires maintenant, quand le serons-nous ?

    nouvelobs

  • #2
    Les médias anglais peuvent joindre Tony Blair co-auteur du chaos en Irak et indirectement en Syrie.

    Commentaire


    • #3
      Dire sa tristesse ne suffit pas
      En voyant cette photo, perso, je n'ai même pas pu dire ma tristesse.

      Je ne pouvais dire rien du tout à cause de cette boule qui s'était formée dans ma poitrine.
      Mais dans ma tête, j'ai pu maudire ceux qui en étaient responsables ...

      Commentaire


      • #4
        La guerre, la destruction et la souffrance
        Ce sont les enfants qui paient les conséquences désastreuse
        De la guerre
        Bachar oubien Desh les enfants se retrouve tiraillé par la haine de ses hommes
        Les va t'en guerre ne se rendent pas compte
        Qu'ils ont fait une très grande erreur
        Le pays est en miettes
        Femmes, hommes et enfants subissent les erreurs des hommes
        Ça me fond le coeur pour tout ses enfants
        Ni Pays
        Ni Maison
        NI écoles
        Ils fuient la terreur
        Mon Dieu l'homme joue avec le feu

        Commentaire


        • #5
          Le petit est au paradis, et nous là on attend notre tour...la vie est ainsi faite.
          Je pense que vous avez la mémoire courte, mais en Algérie dans les années 90, y a eu des morts 1000 fois plus atroce. Je vous epargne les détails. En tout cas allah yarham ljami3.
          KechMarra centrum

          Commentaire

          Chargement...
          X