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C'est comme si le quotidien français avait senti sa réputation entachée. Après avoir accordé une interview à Eric Laurent pour donner sa version dans le scandale de la tentative supposée de chantage et d'extorsion de fonds sur le roi Mohamed VI, le journal Le Monde découvre dans des enregistrements qu'il a obtenu que le journaliste essayiste français avait cassé du sucre sur son dos. Il n'en fallait pas plus pour que le quotidien français pointe les incohérences de la version d'Eric Laurent. Détails.
Dans un long article en pied de nez à Eric Laurent, le journal français Le Monde enfonce un peu plus le journaliste sous contrôle judiciaire dans l’affaire du chantage présumé visant le roi Mohamed VI.
Si nous avons été habitués à n’entendre côté marocain que la voix de Me Eric Dupond-Moretti, cette fois-ci le quotidien français s’appuie sur les procès-verbaux rapportés par une source proche du palais pour confirmer partiellement que c’est Eric Laurent qui a proposé 3 millions d’euros en échange de la non-publication de son brûlot à l’émissaire du roi. Le contenu de ces procès-verbaux a été en partie recoupé par des enregistrements que Le Monde s’est procuré. Ainsi, pour enfoncer le clou « Et les 40.000 euros qu’ils ont chacun empochés ? Ils comptaient nous les renvoyer par la Poste ? », ironise un proche de l’entourage de Mounir Majidi cité par Le Monde.
Eric Laurent casse du sucre sur le dos du Monde
Mais un passage de l'article vient un peu comme un cheveux sur la soupe. Après avoir offert au journaliste essayiste français une tribune sous forme d'interview, Le Monde souligne dans ce long article que Eric Laurent n'a pas été tendre avec le quotidien du soir d'après les enregistrements obtenus. Lors du 1er entretien, lorsque l’émissaire du palais appâte M. Laurent avec l’affaire du compte suisse supposé du roi en lui lançant « Si c’est le compte en Suisse de Mohammed VI dont a parlé Le Monde… », le journaliste français se lance dans une critique du Monde. Il dénonce le « manque de respect » de la lettre envoyée en janvier 2015 par les enquêteurs du Monde pour recueillir la réaction du secrétariat du roi sur l’existence du compte HSBC.
Toujours dans ce paragraphe un peu hors sujet, Le Monde précise que Eric Laurent a aussi critiqué l’avocat William Bourdon qu’il qualifie de « visiteur du soir » [au palais de l’Elysée, NDLR] et de pro-algérien.Et de rappeler que c’est l’avocat qu’il critiquait ce 11 août à qui il fait appel pour le défendre dans cette affaire de tentative de chantage et d’extorsion de fonds.
Les incohérences d’Eric Laurent dans sa version des faits
Dans sa lancée, le quotidien français se lance ensuite dans un making-off de l'interview accordé par Eric Laurent, en révèlant deux incohérences dans son récit. D’abord Le Monde relève que sur les enregistrements qu’il s’est procuré le journaliste ne semble pas à aucun moment vouloir croiser ses informations et réaliser une interview avec Mounir Majidi qu’il avait contacté avant les rencontres. Il donne plutôt l’impression de négocier en insistant sur le degré de gravité des révélations qu’il pourrait faire dans son brûlot. Ensuite, selon la même source, Eric Laurent a menti. Le journaliste avait rapporté des propos qu’il prête à Hicham Naciri, l’émissaire du roi : « On pourrait peut-être envisager une rémunération, une transaction, en contrepartie d’un retrait écrit ». Et bien, ces propos n’apparaissent pas dans les enregistrements obtenus par le Monde.
Par ailleurs, le quotidien du soir révèle que le profil du fils d’Eric Laurent, auteur de plusieurs ouvrages controversés sur le djihadisme, pourrait être à l'origine des propos de Me Dupond-Moretti. L’avocat de l’Etat marocain dans cette affaire avait lancé l’hypothèse « d’une tentative d’instrumentalisation par des terroristes » et même de « tentative de déstabilisation » de l’Etat marocain. Me Dupond Moretti affirmait même avoir transmis des éléments que le parquet de Paris jugerait compétent ou non.
L’enregistrement du 1er entretien qui pourrait être le centre de l’affaire, a été fait au moyen du portable de l’émissaire du roi. Une partie de cet enregistrement comportant les propos du journaliste sont inaudibles. Un laboratoire de Lyon en France est chargé de son nettoyage et de son exploitation. La sortie de cet enregistrement pourrait s'avérer cruciale pour le jugement de cette affaire !
Ibrahima Bayo
Dans un long article en pied de nez à Eric Laurent, le journal français Le Monde enfonce un peu plus le journaliste sous contrôle judiciaire dans l’affaire du chantage présumé visant le roi Mohamed VI.
Si nous avons été habitués à n’entendre côté marocain que la voix de Me Eric Dupond-Moretti, cette fois-ci le quotidien français s’appuie sur les procès-verbaux rapportés par une source proche du palais pour confirmer partiellement que c’est Eric Laurent qui a proposé 3 millions d’euros en échange de la non-publication de son brûlot à l’émissaire du roi. Le contenu de ces procès-verbaux a été en partie recoupé par des enregistrements que Le Monde s’est procuré. Ainsi, pour enfoncer le clou « Et les 40.000 euros qu’ils ont chacun empochés ? Ils comptaient nous les renvoyer par la Poste ? », ironise un proche de l’entourage de Mounir Majidi cité par Le Monde.
Eric Laurent casse du sucre sur le dos du Monde
Mais un passage de l'article vient un peu comme un cheveux sur la soupe. Après avoir offert au journaliste essayiste français une tribune sous forme d'interview, Le Monde souligne dans ce long article que Eric Laurent n'a pas été tendre avec le quotidien du soir d'après les enregistrements obtenus. Lors du 1er entretien, lorsque l’émissaire du palais appâte M. Laurent avec l’affaire du compte suisse supposé du roi en lui lançant « Si c’est le compte en Suisse de Mohammed VI dont a parlé Le Monde… », le journaliste français se lance dans une critique du Monde. Il dénonce le « manque de respect » de la lettre envoyée en janvier 2015 par les enquêteurs du Monde pour recueillir la réaction du secrétariat du roi sur l’existence du compte HSBC.
Toujours dans ce paragraphe un peu hors sujet, Le Monde précise que Eric Laurent a aussi critiqué l’avocat William Bourdon qu’il qualifie de « visiteur du soir » [au palais de l’Elysée, NDLR] et de pro-algérien.Et de rappeler que c’est l’avocat qu’il critiquait ce 11 août à qui il fait appel pour le défendre dans cette affaire de tentative de chantage et d’extorsion de fonds.
Les incohérences d’Eric Laurent dans sa version des faits
Dans sa lancée, le quotidien français se lance ensuite dans un making-off de l'interview accordé par Eric Laurent, en révèlant deux incohérences dans son récit. D’abord Le Monde relève que sur les enregistrements qu’il s’est procuré le journaliste ne semble pas à aucun moment vouloir croiser ses informations et réaliser une interview avec Mounir Majidi qu’il avait contacté avant les rencontres. Il donne plutôt l’impression de négocier en insistant sur le degré de gravité des révélations qu’il pourrait faire dans son brûlot. Ensuite, selon la même source, Eric Laurent a menti. Le journaliste avait rapporté des propos qu’il prête à Hicham Naciri, l’émissaire du roi : « On pourrait peut-être envisager une rémunération, une transaction, en contrepartie d’un retrait écrit ». Et bien, ces propos n’apparaissent pas dans les enregistrements obtenus par le Monde.
Par ailleurs, le quotidien du soir révèle que le profil du fils d’Eric Laurent, auteur de plusieurs ouvrages controversés sur le djihadisme, pourrait être à l'origine des propos de Me Dupond-Moretti. L’avocat de l’Etat marocain dans cette affaire avait lancé l’hypothèse « d’une tentative d’instrumentalisation par des terroristes » et même de « tentative de déstabilisation » de l’Etat marocain. Me Dupond Moretti affirmait même avoir transmis des éléments que le parquet de Paris jugerait compétent ou non.
L’enregistrement du 1er entretien qui pourrait être le centre de l’affaire, a été fait au moyen du portable de l’émissaire du roi. Une partie de cet enregistrement comportant les propos du journaliste sont inaudibles. Un laboratoire de Lyon en France est chargé de son nettoyage et de son exploitation. La sortie de cet enregistrement pourrait s'avérer cruciale pour le jugement de cette affaire !
Ibrahima Bayo
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